Monsieur Joël Le Croisier, maire de Trébrivan, et conseiller général PS, s'insurge contre le blocage des ports bretons par les grutiers et dockers en grève. Nous constatons et comprenons que des agriculteurs puissent être mis en difficulté par un approvisionnement difficile en aliments en provenance des ports de Bretagne et ce au moment où les cours des céréales sont au plus haut.
L'agriculture bretonne est très vulnérable car elle est dépendante des importations massives de soja et de manioc. L'UDB demande une réorientation progressive de la politique agricole en Bretagne pour aider l'agriculture durable, créatrice d'emplois, avec une production locale de protéines végétales liée au sol, respectueuse des hommes et de l'environnement. Nous devons sortir de l'impasse économique due au modèle d'élevage hors-sol intensif. Les agriculteurs sont dépendants des fournisseurs, des banques, des subventions, ils sont bloqués dans un système dont ils ne peuvent pas sortir. Le Centre Bretagne se désertifie à chaque fois qu'un agriculteur doit cesser son métier faute de pouvoir en vivre et voit ses terres récupérées par de grands groupes financiers. L'UDB lutte contre ce modèle productiviste, Monsieur Le Croisier le soutient.
Plutôt que de dresser le monde agricole contre le personnel portuaire, il aurait été opportun que Monsieur Le Croisier évoque les raisons du conflit : le personnel portuaire demande la reconnaissance de la pénibilité du travail dans les ports et en compensation le droit à un départ anticipé à la retraite. Les expertises faites par la médecine du travail attestent que les travailleurs portuaires ont une espérance de vie diminuée de sept à huit ans. Cette demande était une des revendications exprimées, dans la rue, lors des manifestations contre la réforme des retraites, l'an dernier.