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- Communiqué de presse -
Brennilis et le retour à l'herbe : l'UDB refuse la politique de l'autruche.
Il y a quelques mois, l'UDB (et plus particulièrement sa section Kreiz Breizh) a fait partie des organisations qui ont approuvé le recours de Sortir du Nucléaire Cornouaille pour demander l'arrêt du démantèlement de la centrale de Brennilis vu les conditions dans lesquelles se faisaient les travaux. Cela au
Par Nil Caouissin pour UDB le 12/11/07 19:22

Il y a quelques mois, l'UDB (et plus particulièrement sa section Kreiz Breizh) a fait partie des organisations qui ont approuvé le recours de Sortir du Nucléaire Cornouaille pour demander l'arrêt du démantèlement de la centrale de Brennilis vu les conditions dans lesquelles se faisaient les travaux. Cela au grand dam d'une partie du personnel forcément préoccupé des conséquences sur l'emploi.

Or notre position d'alors vient d'être confortée par AE2D (Agir pour l'Environnement et le Développement Durable) qui a fait savoir récemment que EDF vient d'être "épinglée" par l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) suite à une inspection qui a constaté de graves anomalies.

AE2D précise que « Depuis l'été, EDF tente de "rattraper" les fautes qui ont sérieusement terni l'image d'exemplarité qu'elle voulait présenter dans ce démantèlement […] mais par contre, fait silence sur les questions qui dérangent concernant le non achèvement des travaux prévus dans la seconde phase du démantèlement. » En effet, des analyses ont été effectuées par M. Bruno Chareyron, ingénieur nucléaire responsable du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) et recoupées avec des analyses EDF, suite à des contacts entre le réseau Sortir du Nucléaire et la CRIIRAD depuis plus d'un an : les analyses EDF montrent 1000 fois plus de tritium (élément radioactif produit et rejeté en grosses quantités pendant le fonctionnement passé de la centrale) dans les sédiments en aval qu'en amont de la centrale, 10 fois plus dans les brochets en aval. Voilà par exemple pour le fonctionnement passé de la centrale.

Revenons à l'actuel démantèlement. Les analyses de la CRIIRAD de mars 2006 montrent, elles, dans l'environnement, à côté de traces de plutonium ou d'américium 241 éléments artificiels provenant de la centrale, la présence de césium 137 en quantité telle qu'il ne peut pas provenir comme l'ont dit certains des retombées de Tchernobyl, mais « est imputable au fonctionnement passé ou présent de la centrale ». Or le fonctionnement présent, c'est le démantèlement !

Encore plus grave, la CRIIRAD a prouvé entre autres la présence d'actinium 227 dans les mousses aquatiques du chenal de rejet reliant la centrale à l'Ellez. Cet élément lourd (presque autant que l'uranium dont il est susceptible d'être un « descendant », 5 fois plus radiotoxique que le plutonium, ne peut pas autour de Brennilis avoir une origine naturelle vu la quantité trouvée. Ce radioélément pourrait être dû au raclement des bétons des fondations de la centrale, mais comment le prouver puisque selon EDF "l'hypothèse d'une contribution des bétons activés du site à l'apport d'actinium 227 dans l'environnement n'est pas retenue compte tenu des caractéristiques de l'installation et de l'état d'avancement des travaux." Alors d'où vient l'actinium 227 ?

En guise de comparaison, si dans les berges d'une rivière proche d'une usine de fabrication de pesticides, on trouvait des taux de ces pesticides par exemple 10 à 20 fois supérieurs à ceux trouvé en moyenne dans les champs, et que l'usine dise qu'elle n'y est pour rien, bien sûr personne ne le croirait. Alors EDF peut elle se laver les mains dans la pollution à l'actinium tout près de la centrale ?

Tout cela nous fait dire, nous, à l'UDB qu'il était tout à fait normal de suspendre les travaux : Nous refusons la politique de l'autruche et demandons aux élus et à la population de redoubler de vigilance face aux pollutions constatées. Il fallait donc bien arrêter le démantèlement par souci de sécurité, au moins provisoirement. Cela ne veut pas dire définitivement car si la nappe phréatique remontait suite au raclement des fondations jusque dans bâtiment du cœur du réacteur, on irait à la catastrophe. Alors il reste à souhaiter que si les travaux redémarrent pour un futur « retour à l'herbe », cela se fasse sans précipitation et dans la transparence totale. »

Pour la section UDB Kreiz Breizh Christian PIERRE

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