Dès huit heures ce matin, la quatre voies entre Brest et Quimper à hauteur de Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h était bloquée dans les deux sens. La police était sur les lieux afin de protéger, par des barrages, le dernier portique écotaxe encore debout dans le Finistère.
C'est en début d'après-midi que plusieurs centaines d'exploitants et transporteurs agricoles en route pour démonter le portique écotaxe ont affronté les forces de l'ordre. Un peu plus tard, d'autres manifestants sont arrivés de Quimper augmentant le nombre d'opposants à environ un millier.
Les manifestants portaient des bonnets rouges, des couvre-chefs hautement symboliques puisque la révolte des Bonnets Rouges en Basse Bretagne en 1675 fut aussi une révolte contre la fiscalité et en particulier le papier timbré. Cette taxe considérée comme injuste était surtout non ratifiée par le Parlement de Bretagne selon une des clauses établies dans le contrat de mariage de Louis XII et Anne de Bretagne (1499), clause réaffirmée dans le décret d'union du duché au royaume en 1532.
Très vite il y a eu des échanges de projectiles des deux côtés. Un manifestant a eu la main arrachée par un projectile tiré par la police, probablement une grenade lacrymogène. Un autre a été touché au cou par un tir de flash-ball et sa vie serait en danger. Le président de la FDSEA, Thierry Merret , parle quant à lui, de 80 blessés. Un cameraman de France 3 aurait aussi été blessé. Les blessés ont été transportés à l'hôpital de Brest par hélicoptère.
Des engins agricoles se sont alors dirigés vers les barricades dressées par la police afin de déposer des choux-fleurs et des manifestants ont arraché certaines des barrières en plexiglass, installées au matin par la police, pour en faire des boucliers. Ayant obtenu une trêve, les gendarmes mobiles ont fait appel à Paris, via le préfet, pour demander la permission de laisser les manifestants s'attaquer au portique (d'après une info de France 3) . Le gouvernement semble avoir opté pour l'envoi de renforts. Plusieurs cars de CRS viennent d'arriver sur les lieux. Les affrontements continuent en ce moment (samedi 19 heures).
Le portique de Saint-Allouestre, dans le Morbihan a aussi été le lieu d'une manifestation ce même jour.