Les chiffres de la rentrée 2005 laissent apparaître que 738 élèves supplémentaires sont inscrits dans les trois filières d’enseignement en breton (Div Yezh, Dihun, Diwan), ce qui correspond à une progression de 7,63%. Les 10 406 élèves sont répartis entre Diwan (2 896 élèves, + 2,19%), Div Yezh (3 851 élèves, + 8,51 %) et Dihun (3 659 élèves, + 11,38 %). Deux nouvelles écoles ont été ouvertes par Div Yezh, six par Dihun et aucune par Diwan.
S’il faut saluer avec force le courage et le dévouement des associations, cette progression est dérisoire au regard de l’immense vivier de parents potentiellement intéressés. Elle ne donne aucun espoir d’atteindre l’objectif de 20 000 élèves scolarisés en filière bilingue ou par immersion en 2010, conformément au programme de politique linguistique voté par la Région Bretagne à l’unanimité en décembre 2004. Les raisons d’une telle situation sont multiples : absence totale de communication des pouvoirs publics sur les possibilités offertes par l’enseignement bilingue, insuffisance criante du nombre d’enseignants formés, mauvaise volonté de certains élus locaux, attitude d’obstruction des autorités académiques dans les cinq départements bretons, gestion aberrante de la carte scolaire, problèmes récurrents de locaux pour Diwan… Des décisions scandaleuses ont été prises. On citera notamment la fermeture pure et simple de l’unique classe bilingue publique de Pont-L’Abbé ou le refus persistant d’ouvrir une classe à Merville (Lorient) où pas moins de 20 élèves sont inscrits.
A l’évidence, pour les représentants de l’Education nationale en Bretagne, le plan de politique linguistique de la Région Bretagne n’est qu’un chiffon de papier, tout comme la convention additionnelle au contrat de plan Etat-Région qui prévoyait l’ouverture de 24 nouvelles classes bilingues publiques par an.
L’UDB considère que cette situation est inacceptable. La Bretagne doit bénéficier de la compétence pour maîtriser l’organisation de la filière bilingue (gestion de la carte scolaire, ouverture de nouveaux sites, programmation des postes et développement de la formation des enseignants…).
Le bilinguisme est un atout essentiel pour la Bretagne. La langue bretonne est un élément vital de notre identité. La Bretagne doit être en mesure de proposer aux familles un enseignement de qualité et de proximité avec un nombre suffisant d’enseignants formés.
Ronan Divard Porte-parole de l’Union démocratique bretonne / Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh (contacts : ronan.divard [at] wanadoo.fr; 02 98 07 01 32 ; 06 32 29 30 84)
Herve Ar Gall, Mouezh UDB evit ar brezhoneg / Porte-parole délégué à la langue bretonne (contacts : hele-gall [at] wanadoo.fr; 02 96 24 25 09)