L’Union démocratique bretonne (UDB) considère que la loi de régulation des activités postales, qui sera votée demain sans surprise par l’Assemblée, marque un nouveau recul des services publics et est lourde d’implications pour les usagers et l’aménagement du territoire.
L’UDB estime en particulier que le regroupement des service financiers de La Poste au sein d’une « banque postale », sous la forme d’une filiale, est la voie ouverte au démantèlement de l’opérateur et à une privatisation progressive qui aura pour conséquence à terme la disparition de ses missions de service public à caractère financier.
Il est essentiel de rappeler le rôle social majeur que joue La Poste dans ce domaine. Comme le souligne L’Observatoire national de la pauvreté, « Si les personnes qui ont connu ou connaissent des situations d’exclusion bancaire disposent d’un accès aux services bancaires, c’est grâce au rôle joué par les services financiers de La Poste ». Ainsi, un Rmiste sur deux est client de La Poste alors que celle-ci n’a qu’une part de marché de 9%. La densité du réseau de La Poste permet actuellement aux plus démunis d’avoir concrètement accès à ses services et facilite également les démarches quotidiennes des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite. Qu’en sera-t-il demain, lorsque les impératifs de compétitivité de la « banque postale » l’amèneront à éliminer les clients les moins fructueux et à fermer les agences postales jugées non rentables ?
L’UDB considère par ailleurs que La Poste joue en rôle crucial en matière d’aménagement du territoire et que la disparition ou la transformation d’un nombre important de bureaux (le nombre de bureaux de plein exercice passerait de 12 000 à 6000 et plusieurs centaines de bureaux sont concernés en Bretagne) aura des conséquences funestes pour une multitude de communes rurales, confrontées à un désengagement général des services publics.
L’UDB n’est pas hostile par principe à toute forme d’évolution des services publics. Il est ainsi concevable, dans certains cas, de procéder à des regroupements de services publics, notamment lorsque ces regroupements ont pour effet l’élargissement des plages d’ouverture et l’amélioration de la qualité des services proposés. Elle juge par contre que confier les missions de La Poste à des commerçants est un leurre, les services qu’ils sont susceptibles d’offrir étant réduits à leur plus simple expression (timbres, prêt à poster, dépôt de courrier…).
L’UDB est également profondément inquiète du sort des salariés de la Poste et tout particulièrement des 100 000 contractuels actuellement employés, qui devraient être les premières victimes des réductions drastiques de personnel qui se profilent (les charges de personnel représentent 65% du chiffre d’affaires et, sur la base des études réalisées par la direction de La Poste, on estime que la baisse des effectifs sera à l’horizon de 2012, de 20%, soit 60 000 salariés).
L’UDB observe avec intérêt la combativité dont font preuve les partis de gauche représentés à l’Assemblée. Elle espère qu’ils sauront manifester la même pugnacité lorsqu’ils seront de nouveau au pouvoir à Paris. Le vote de cette loi n’empêchera pas l’Union démocratique bretonne de continuer de se battre, aux côtés des élus locaux et de la population, partout où La Poste cherchera à dépouiller les communes bretonnes de leur bureau postal.
Ronan Divard Porte-parole de l’Union démocratique bretonne Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh
Dominique Lehaut, Porte-parole délégué aux affaires sociales E karg eus an aferioù sokial