La langue bretonne est en danger, sa pratique sociale régresse par manque de reconnaissance dans la vie publique, le nombre de personnes parlant breton ne cesse de diminuer et les 10 000 élèves scolarisés dans les différentes filières bilingues, qui représentent à peine 2 % des effectifs scolaires, sont largement insuffisants pour assurer son avenir.
Alors que de multiples enquêtes d’opinion ont montré que 90 % des Bretons sont attachés à leur identité et favorables à l’enseignement des langues régionales, la France, pays autoproclamé des droits de l’homme, refuse toujours d’accorder les moyens nécessaires à la sauvegarde de notre diversité culturelle. La France n’a toujours pas ratifié la charte européenne des langues régionales, les refus d’ouverture des classes bilingues se multiplient, les émissions de radio et de télévision en breton ne cessent de diminuer… Le député européen et ancien ministre hongrois des droits de l'homme, Csaba TABAJDI, a récemment déclaré, en Bretagne le 7 mai puis au Parlement européen, que la politique que l'Etat français inflige aux langues régionales lui interdirait d'adhérer aujourd'hui à l'Union européenne. Quel constat humiliant !
La survie de notre diversité linguistique passe par la mise en œuvre d’un véritable plan de développement de l’enseignement et de promotion du bilinguisme dans la vie publique. En Catalogne et au Pays de Galles, le sauvetage des langues de ces territoires a été permis par l’obtention de réelles compétences politiques et de moyens budgétaires au niveau de l’institution régionale. Pour l’Union démocratique bretonne, il y a donc urgence à ce que la Région obtienne au titre du droit à l’expérimentation, droit inscrit dans la constitution française, les compétences en matière d’enseignement des langues régionales et de politique linguistique.
La liberté de vivre sa culture est une valeur universelle, elle doit s’appliquer en Bretagne comme ailleurs. Pour l’Union démocratique bretonne, une république décentralisée, fédérale ne sera pas moins républicaine, elle sera tout simplement plus démocratique.
L’engagement et le dévouement des militants de la langue et de la culture bretonnes ne peuvent éternellement pallier les carences des gouvernements successifs … Le temps est venu du respect du droit à la différence et de l’obtention des pouvoirs et moyens nécessaires à la promotion de notre identité. En Grande-Bretagne cela s’appelle la dévolution, en Espagne l’autonomie régionale, en France cela n’existe pas ou si peu tant l’Etat reste centralisé et centralisateur !
L’Union démocratique bretonne s’associe à l’initiative du mouvement culturel et appelle à participer à la manifestation du samedi 3 juin à Rennes, pour exiger le transfert de compétences à la Région Bretagne de l’enseignement des langues régionales et de la politique linguistique, la mise en place d’un service public de radio télévision bilingue sur les cinq départements bretons et la réunification administrative de la Bretagne.
Pour l’Union démocratique bretonne, Herri Gourmelen (02 99 81 01 27) Robert Pédron (06 75 59 15 15)