Aujourd'hui, tous les territoires de France sont malmenés et profondément déséquilibrés. Le modèle centraliste et jacobin est devenu obsolète. Paris, ville tentaculaire que l'État veut de surcroît renforcer avec le projet de Grand Paris, en est l'illustration ; dans le même temps, des mouvements de décentralisation se développent partout en Europe. La réforme territoriale en cours est à contre-courant.
Il est temps que nous, Bretons, prenions en main l'avenir de notre territoire.
Nous ne pouvons envisager l'avenir sans poser la question du projet de société et du vivre ensemble. Nous ne devons surtout pas réduire notre pensée à la vision technocratique et administrative que l'on nous présente actuellement. En Bretagne la ville est au service du territoire et non l'inverse.
Pour ne pas reproduire les ratés du système français, nous devons favoriser un développement polycentrique autour de grands axes : notre territoire doit se distinguer par son attractivité liée à son dynamisme et sa qualité de vie mais aussi valoriser une identité bretonne, ouverte et collective, qui est son atout majeur. Pierre Veltz expliquait que l'attractivité des territoires serait un enjeu majeur à l'avenir. Selon lui, les personnes choisiront leur lieu de résidence en fonction de la qualité de vie contraignant en cela l'implantation de l'économie dans ces zones et non le contraire. Le territoire doit aussi focaliser par le développement de pôles de compétences par exemple et non concentrer de manière absurde en faisant de nos villes des mégalopoles de second rang ou en accentuant la pression littorale.
Nos politiques n'ont pas besoin de chercher à inventer un grand ouest sans âme alors qu'une majorité des questions concrètes que se posent nos concitoyens seraient résolues par la constitution d'une région Bretagne à cinq départements comprenant la Loire-Atlantique. Cette région forte disposant de pouvoir et de moyens accrus sera créatrice d'équilibre et de solidarité territoriale.
Il est temps que tous les Bretons se mobilisent pour la construction de leur avenir collectif. L'axe urbain de l'est doit se développer en concertation avec et dans l'intérêt de tous les habitants. Des grands projets s'élaborent actuellement (Université européenne de Bretagne, Ligne à grande vitesse, aéroport Notre-Dame des Landes…). Ils doivent être au service de la Bretagne et des Bretons : c'est la condition expresse de leur légitimité.
Ana Sohier
Responsable fédérale adjointe
UDB Ille & Vilaine