L’Union démocratique bretonne (UDB) exprime sa vive préoccupation face aux tentatives de parlementaires de l’UMP de vider de sa substance la loi Littoral qui protège depuis 1986 la frange littorale de l’urbanisation sauvage.
Cette loi, dont il est bon de rappeler qu’elle fût votée à l’unanimité, joue un rôle fondamental. Elle a permis d’éviter l’occupation anarchique et la défiguration de la zone côtière, en dépit de violations trop nombreuses. Elle a assuré la préservation des sites les plus remarquables du point de vue de la qualité des paysages et de l’intérêt écologique. Elle a également facilité l’essor du Conservatoire du littoral qui protège aujourd’hui plus de 70 000 hectares sur 300 ensembles naturels, ce qui représente environ 860 km de rivages maritimes.
Contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, la loi Littoral n’a pas pour autant empêché le développement économique et urbain. Elle a simplement situé ce développement dans un cadre cohérent et respectueux de l’environnement.
Cette loi est aujourd’hui menacée. L’existence d’un littoral encore partiellement préservé, notamment en Bretagne, aiguise de plus en plus les appétits insatiables des prédateurs qui n’y voient qu’un espace à commercialiser et à rentabiliser d’urgence et qui trouvent des relais politiques dans les rangs de l’UMP.
L’UDB rappelle avec force que cet espace si convoité est étroit et fragile, qu’il joue un rôle crucial pour la diversité de la flore et de la faune et qu’il constitue l’un des éléments emblématiques de la Bretagne. Et ce n’est certes pas au moment où la pression immobilière et foncière sur la zone côtière se fait de plus en plus forte qu’il s’agit de baisser la garde. Dans toutes les régions maritimes, la densité de la population sur le littoral ne cesse de croître (selon la Datar, se trouvent concentrés sur 4% du territoire métropolitain 7,3 millions d'habitants, soit 12% de la population). En Bretagne, la moitié de la population vit aujourd’hui dans une commune littorale et, hormis Rennes, toutes les grandes villes se situent à proximité d’un rivage (mer, estuaire, ria) La multiplication des résidences secondaires, qui sont occupées en moyenne 40 jours par an et qui représentent jusqu’à 75% des habitations dans certaines communes du Morbihan, contribue à accentuer le phénomène.
L’UDB, même si elle comprend les souhaits individuels de s’établir en bord de mer, considère que les intérêts particuliers ne sauraient primer sur l’intérêt général qui est que tous, habitants et touristes, continuent de bénéficier d’un espace littoral aussi préservé que possible. Elle condamne donc les tentatives des parlementaires UMP de porter atteinte à la loi Littoral par des amendements insidieux et notamment ceux qui apparaissent dans le projet de loi sur le « développement des territoires ruraux ».
L’UDB n’est pas dupe. Ce ne sont pas des aménagements mineurs qui sont envisagés et l’offensive actuelle contre la loi Littoral, si elle devait aboutir, aurait des conséquences très graves. Elle conduirait notamment à abandonner largement aux élus locaux le soin de définir le champ d’application de la loi, autoriserait sans limite l’extension de l’urbanisation dans les espaces déjà urbanisés et restreindrait la notion d’espace remarquable totalement protégé à quelques sites exceptionnels. Elle limiterait également les possibilités de recours, disposition qui vise directement les associations de défense de l’environnement dont on sait le rôle crucial qu’elles jouent pour faire respecter la loi.
L’UDB demande au gouvernement, qui s’était solennellement engagé le 14 septembre à ne pas altérer le texte voté en 1986, de tenir simplement sa promesse.
Ronan Divard Porte-parole de l’Union démocratique bretonne Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh (contacts : ronan.divard [at] wanadoo.fr ; 02 98 07 01 32 ; 06 32 29 30 84)