Vouloir faire passer l'institutionnalisation de la précarité pour une avancée sociale, c'est nous prendre pour des veaux !
Le premier ministre s'obstine dans son refus du dialogue social, enfermé dans ses certitudes et dans son orgueil. Le 28 mars, la rue a répondu à cette obstination par une mobilisation très importante, entre deux et trois millions de personnes ont dit non à un salariat au rabais pour les jeunes.
Le CPE, présenté comme la mesure phare de la loi sur l'égalité des chances, ne vise qu'à entériner la précarité salariale. Alors que la France détient, et ce depuis des années, le triste record du chômage des jeunes en Europe, donner, via le CPE, un permis de licencier sans justification est indigne d'une société qui se veut moderne.
Sans aucun effet sur la création d'emplois, précarité et exclusion jusqu'à l'âge de 26 ans deviendront la règle et ce projet menace toute la société, car le gouvernement envisage d'étendre le dispositif à l'ensemble des salariés et des entreprises.
Cette obstination, ce mépris pour le peuple sont renforcés par le soutien de Chirac et la caution de l'UMP. Plus de deux Français sur trois sont contre le CPE : combien faudra-t-il de millions de personnes dans la rue pour que Villepin entende raison et se décide à retirer le CPE avant que l'irréparable ne se produise ?
Mais au-delà du CPE c'est la précarité qu'il faut combattre. La gauche, revenue au pouvoir, devra tirer la leçon de ses propres abandons et renoncements au cours des trois décennies écoulées.
Dans l'immédiat, le retour à la sérénité sociale commande une décision rapide et responsable. Décidément, Monsieur de Villepin, nous n'avons pas les mêmes valeurs !
Pour l'Union démocratique bretonne,
Ronan Divard, porte-parole
P/O Robert Pédron (06 75 59 15 15)