Dans un courrier, en date du 2 avril 2007, le candidat à la présidence de la république Nicolas Sarkozy écrivait : “...Je pense que l'idée d'un texte de loi posant la reconnaissance juridique des langues régionales est à la fois plus raisonnable et plus efficace que la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires... Nous devons consolider juridiquement la dynamique de l'enseignement bilingue...“.
Le 9 mars 2009 Olivier Breuilly chef de cabinet du ministère de la Culture et de la communication écrivait : “Vous avez bien voulu attirer l'attention de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, sur la reconnaissance des langues régionales de France... Ainsi, le projet de loi relatif aux langues régionales annoncé le 7 mai dernier (2008), au nom du gouvernement, concernera l'enseignement, les médias, la culture et les services publics et sera présenté cette année aux assemblées, à une date non encore déterminée à ce jour.“
Et le 10 novembre 2009 Eric Besson, Ministre de l'Identité Nationale, confirmait à l'Assemblée Nationale, les paroles, déjà, prononcées par Monsieur Frédéric Mitterrand sur le désengagement du gouvernement concernant le projet de loi relatif aux langues régionales : “... que la loi se heurterait aux principes d'indivisibilité de la République et d'égalité devant la loi “. Par ces propos, le Ministre mettait fin à une série de mensonges éhontés.
L'UDB dénonce un tel reniement des engagements pris envers la langue bretonne et des associations qui œuvrent, chaque jour, sur le terrain pour promouvoir notre langue et notre culture. Une fois encore, les écrits de Nicolas Sarkozy et de ses ministres ne sont que tromperies.
Le pire est sans doute encore à venir : dans la nouvelle maquette du CRPE (Concours de Recrutement des Professeurs des Écoles) nous ne trouvons aucune trace des épreuves en langues régionales, aucune mention du Concours spécial de recrutement et de formation de professeurs des écoles pour l'enseignement bilingue : breton-français. Ce concours avait été obtenu après de longues années de lutte en 2001/2002.
Assez de mépris... Les militants et les élus de l'UDB seront dans la lutte en Bretagne pour que les Bretons et la future majorité progressiste et écologiste du Conseil Régional de Bretagne réussissent à obtenir les moyens financiers et les pouvoirs de gérer l'enseignement de la langue bretonne à Rennes, cela dans le cadre des lois sur la décentralisation. La survie de notre langue passe nécessairement par la création d'un parlement régional et l'obtention d'un statut d'autonomie pour la Bretagne.
Lors de la campagne pour les élections régionales, l'UDB fera des propositions précises, dans le cadre de la liste Europe Ecologie Bretagne, pour que soit mis enfin en place : « un plan régional d'urgence de protection et de promotion de la langue bretonne et du gallo, dans la vie publique, les médias et l'enseignement, étendu aux 5 départements bretons ». C'est par les luttes que nous mènerons en Bretagne que nous obtiendrons un statut pour notre langue, et non en quémandant, auprès du gouvernement Sarkozy, une loi, qui de toute façon ne viendra pas.
Pour l'Union démocratique bretonne, Hervé Le Gall, responsable des affaires linguistiques