« Ce texte est devenu n'importe quoi. Quand Larcher dit que la loi sera inapplicable, il a raison : elle est inapplicable ». C'est en ces termes sans ambiguïté et pour le moins étonnants que s'exprime Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale, dans Le Monde daté du 18 septembre.
Ces propos font suite à la représentation grotesque à laquelle s'est livrée l'Assemblée nationale les 15 et 16 septembre. Le projet gouvernemental de réforme des collectivités territoriales a été examiné en quelques heures en l'absence de l'opposition, qui avait décidé de boycotter la séance à la suite des incidents qui venaient d'émailler le débat sur les retraites. En l'absence de tout contradicteur, les députés UMP, sous la pression de l'Élysée, ont annulé les amendements votés par les sénateurs le 8 juillet mais le résultat est un texte qui, loin de simplifier le mille-feuilles administratif, ne fait que le complexifier, par exemple par la création des « métropoles » dans les agglomérations de plus de 450.000 habitants, tout en dépouillant les Régions de leurs compétences et de leur autonomie fiscale.
Voter une loi dont les présidents des deux assemblée parlementaires, pourtant membres de l'UMP, déclarent à l'unisson qu'elle sera inapplicable ne pourrait que nuire un peu plus à la crédibilité des acteurs publics. L'UDB réclame donc le retrait pur et simple du projet de loi pour mettre un terme à une parodie de démocratie.
Nous avons la volonté que le débat sur la nécessaire réforme des collectivités soit engagé au niveau pertinent, celui des territoires. Pour ce faire les élus de l'UDB au Conseil régional de Bretagne prendront prochainement une initiative pour que les Bretons et leurs représentants puissent définir eux-mêmes les réformes dont la Bretagne, y compris la Loire-Atlantique, a besoin dans le cadre d'une république qui reste à régionaliser.
Mona Bras, porte-parole de l'Union démocratique bretonne,
Herri Gourmelen, président du groupe « UDB, autonomie et écologie » au Conseil régional de Bretagne