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Photographie de campagne de daniel cueff
Photographie de campagne de daniel cueff
- Chronique -
"Plan Marshall pour nos langues " : éloge du volontarisme !
Le "Plan marshall" pour sauver nos langues vient d'être signé par Daniel Cueff. Ce plan ambitieux traduit le volontarisme politique de "Bretagne ma vie" autour d'un plan de développement global pour la Bretagne. Seule une forte dynamique politique bretonne, en dehors du carcan des partis, est à même de concevoir et de mettre en oeuvre un tel projet salutaire.
Yvon Ollivier pour ABP le 17/05/21 17:59

Le 6 mai 2021, Daniel Cueff a signé le « plan Marshall » pour sauver nos langues. Cela fait plusieurs années déjà que nous appelions ce plan de nos vœux avec tous ceux qui ne se résignent pas à la disparition de nos langues, aboutissement logique d’une politique linguistique dérisoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes . De l’ordre de 3% d’enfants scolarisés en classe bilingue, contre 50% au pays basque nord, avec un taux de progression du nombre d’ élèves qui n’a jamais été aussi faible qu’en 2020. Même Diwan perd des élèves depuis deux ans.

Alors, on fait quoi ? On continue dans cette impasse pour ne pas trop accabler M. Chesnais Girard ? La moindre des choses eût été pour ce dernier de trouver la force d’affronter l’échec de sa politique et d’y remédier. Or, il n’en est rien. S’il est réélu pour six ans, ce sera la fin de nos espérances. Il continuera à ne rien faire ou à mettre des bâtons dans les roues de son élu-e chargée du devenir des langues. « Loïg n’est pas avec la Bretagne ». La Bretagne, pour lui comme pour ses amis du PS, n’est qu’une clientèle ! Pour nous, elle est notre âme. La politique doit moins être une agence de placement de candidats en mal d’élection, qu’une confrontation de projets et de volontés !

C’est aujourd’hui ou jamais pour sauver nos langues. Et ce plan Marshall représente l’espoir. Il symbolise le renouveau breton marqué par le volontarisme politique : co-officialité de nos langues, ratification de la charte des langues régionales, généralisation de l’enseignement de nos langues et de notre Histoire à tous nos enfants.

L’initiation à nos langues sera généralisée à l’ensemble de nos enfants, avec une place légitime pour le gallo. Les jeunes bretons doivent savoir que leur pays est riche de deux autres langues. Doublement des élèves en classe bilingue breton-français pour arriver à 40 000 élèves en fin de mandature, avec une labellisation d’un parcours plurilingue. Il faut renforcer l’attrait de l’enseignement de nos langues.

Ce plan repose largement sur les moyens et surtout sur la formation massive des enseignants à l’image de ce que font les pouvoirs publics en Corse. Il ne faut plus accepter ce décrochement insidieux entre la situation corse, basque où les choses avancent, et une Bretagne en déshérence.

Le problème, comme toujours, est dans les têtes. Les Bretons, même les plus militants, ont intériorisé les difficultés matérielles ou juridiques. Nous manquons trop souvent d’ambition et de volonté.

La liste Bretagne ma vie ose ! Triplement du budget de la politique linguistique à droit constant, et mise en œuvre du processus aboutissant au statut particulier pour la Bretagne afin d’obtenir les compétences qui nous permettront d’aller bien au-delà, comme n’importe quelle nation majeure d’Europe.

Il suffit de vouloir. Nous ferons en sorte que la reconquête linguistique s’affirme en Bretagne dans une visibilité accrue. Nous mènerons un recensement général de nos noms de lieux en breton et en gallo, et créerons un grand Institut de la civilisation bretonne, conçu comme un lieu de mémoire.

Ce plan Marshall est dans le débat public à présent et il appartient aux autres listes de se positionner au regard du programme linguistique le plus ambitieux qui n’ait jamais été conçu en Bretagne. Il semblerait que pour l’instant, le silence prudent soit de mise.

Les Bretonnes et les Bretons sont à la croisée des chemins. C’est maintenant que l’on peut encore sauver nos langues, ensuite il sera trop tard.

Les partis parisiens pratiquent l’incantation, mais rien de sérieux n’en sort lorsqu’ils sont au Pouvoir. En Bretagne, ces partis ne sont que les relais locaux d’ intérêts nationaux. Leur vision de la Bretagne ne dépasse jamais celle de la région morne qui leur offrira quelques postes et marches-pieds pour réussir à Paris. Les partis parisiens sont le miroir du centralisme.

C’est pour donner le change qu’ils pratiquent l’incantation décentralisatrice à la veille des élections locales. Qui peut vraiment croire que les Verts souhaitent le fédéralisme ou la réunification de la Bretagne ? Les verts des « Pays de la Loire » nous ont dit récemment qu’ils ne voulaient pas d’une Bretagne réunifiée. Nous connaissons tous des Verts jacobins qui n’aspirent qu’à la radicalité. Le « referendum » sur la réunification est bien commode pour donner le change.

Les Verts chercheront à faire alliance avec Le PS qui n’a pas fait avancer la Bretagne depuis quinze ans. Pour la Bretagne, il n’en sortira que six ans de marasme de plus. La liste « Bretagne ma vie » , elle, ne cherchera alliance avec personne ! Elle construira pour l’avenir !

Pour sortir de cette impasse, la liste Trans-partisane, Bretagne ma vie, a lancé une dynamique forte. Le « plan Marshall pour nos langues » n’est qu’un pan d’un projet politique global conçu par des Bretonnes et des Bretons compétents et dévoués au service du développement de leur pays.

Avec Bretagne ma vie, la politique sort des affres politiciennes de répartition des places pour retrouver la culture du projet.

La définition de ce projet politique global ne souffre d’aucun carcan parisien. Elle n’est que le produit de ce que veulent les Bretonnes et les Bretons pour demain. C’est pour cette raison qu’il est ambitieux et qu’il sera intégralement mis en œuvre lorsque nous aurons gagné les élections. Daniel Cueff est le premier garant de cette volonté politique.

Au mois de juin prochain, votons utile pour « Bretagne ma vie » et sortons de l’ère de la duplicité !

Avec le concours de tous, nous gagnerons ces élections régionales et remettrons la Bretagne dans le sens de l’Histoire et du progrès.

Yvon Ollivier

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Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
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Vos 6 commentaires
Naon-e-dad Le Mardi 18 mai 2021 09:35
« S’il est réélu pour six ans, …/…. Il [Loig Chesnais-Girard, actuel Président de la région administrative Bretagne] continuera à ne rien faire ou à mettre des bâtons dans les roues de son élu-e chargée du devenir des langues…/… »
Cette fois, c’est clair. Une chose était passée sous silence, jusqu’à présent: deux stratégies coexistent et se font concurrence chez les défenseurs de la langue.
La stratégie simplement bilingue breton/français. Sauf erreur, ce serait cette stratégie que défend l’Ofis et la vice-présidente régionale en charge des langues. Ces promoteurs veulent que le breton soit un argument fort.
La stratégie multilingue : breton/français/anglais. C’est cette stratégie qui est portée notamment en Morbihan par Diwaskell (ex-Dihun). Ces promoteurs (partisans de la méthode Artigal, laquelle a amplement fait ses preuves par ailleurs) pensent attirer ainsi un public plus large, appâté par l’anglais, le breton faisant partie du package.
Dans les deux cas, précisons le pour parer à des rumeurs débiles – par exemple sur Cnews récemment : Zemmour et ses acolytes, pris en flagrant délit de désinformation et/ou d’incompétence. Dans ces cas là, et sur un sujet aussi important, le minimum est de se taire. Ou de se renseigner au préalable ! – le français est évidemment acquis, aussi bien, sinon mieux que dans l’enseignement classique monolingue. Et ce n’est évidemment pas un hasard si, il y a quelques années, le lycée Diwan de Karaez s’est retrouvé numéro 1 en France au classement annuel du Figaro, devant les grands lycées parisiens (à la grande surprise des journalistes, de la classe politique, du grand public)!
Continuons. Du coup, du fait de ce flottement (de cette zizanie ?) dans le camp des défenseurs de la langue, il y a peut-être une déperdition des efforts, chez les acteurs. Et apparemment, ça cafouille.
N’étant pas à l‘intérieur du périmètre des acteurs, j’ai volontairement tardé à évoquer la question.
On le sait, en économie, une entreprise qui n’est pas managée, et qui manque d’énergie propulsive courre sur son erre.
L’entreprise « langue bretonne » est -elle aujourd’hui managée, propulsée avec une énergie suffisamment forte et cohérente ? Autrement dit, les acteurs et responsables fonctionnent-il en synergie, quasi sans déperdition ?
Ar pennoù-braz hag ar re e-karg eus ar yezh, e doare pe zoare, daoust hag e labouront unanet a-walc’h, evit kas da benn ar raktres war an tu mat ?
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Tangi Manac'h Le Mardi 18 mai 2021 11:24
L'objectif de 40 000 élèves peut-être atteint s'il y a suffisamment d'enseignants. Cela dépend du nombre de poste accordé par l'Education Nationale et de la motivation des intéressé(e)s à se former en breton et à enseigner en breton. Comment comptez-vous y arriver ?
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yvon ollivier Le Mardi 18 mai 2021 12:28
Nous comptons sur un choc psychologique eu égard à la volonté politique affichée ainsi que sur les aides de la région... dès le lendemain de la victoire aux élections, nous lancerons un appel à tous les enseignants déjà formés et qui connaissent le breton, afin de les inciter à rejoindre les filières bilingues ou à suivre la formation à l'enseignement, sur le modèle corse... nous prendrons attache avec les services de l'Etat et de l'éducation nationales pour les informer de la politique que nous souhaitons mener et qui aura été approuvée par les Bretons, afin que dans chaque université bretonne il y ait une filière de formation à l'enseignement dans nos langues.. les aides versés dès la deuxième année aideront de nombreux étudiants, et que le nombre de poste soit augmenté de manière très importante. parallèlement, le processus visant à la création d'un statut particulier pour la bretagne est enclenchée, avec avis de la chambre consultative formée d'élus et d'electeurs de nos cinq départements, vote de l'assemblée de la région et si besoin consultation populaire.. honnêtement, je pense qu'il est difficile de faire plus tangi, sauf à mentir bien sûr ;; a galon
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michel le tallec Le Mardi 18 mai 2021 15:45
Bonjour,
Voilà enfin un véritable engagement en faveur de nos langues menacées, loin des rodomontades d'un président de Région timoré et aux ordres, visiblement plus apte à jouer les "petits bras" en matière linguistique qu'à réellement bâtir une politique audacieuse; loin aussi des déclarations d'intention purement formalistes des Verts et de leurs "alliés" girouettes (le groupuscule udébiste, qui a au moins une qualité, celle de sentir quand le vent tourne et avec qui il convient donc de se rapprocher), des Verts plus enclins à s'occuper de leurs carottes et navets qu'à sauver un patrimoine linguistique en réel danger; quant aux autres (LREM, LR, RN et les comiques de LFI), n'en parlons même pas, ça n'en vaut pas vraiment la peine, il ne nous semble pas en effet qu'ils se soient vraiment rendus compte que le temps est compté pour nos langues, englués qu'ils sont dans leurs petits calculs de politicards arrivistes. Faisons plutôt confiance à Daniel Cueff et à son mouvement Bretagne Ma Vie, qui, les premiers et les seuls pour l'instant, ont su avoir un vraie ambition pour nos langues menacées.
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Jiler Le Mardi 18 mai 2021 19:28
Bretagne ma vie, un mouvement politique complètement inespéré, et qui redonne de l'énergie à ceux qui n'en avaient plus !
Toutes les forces vives - et il y en a ! - sont appelées à vous rejoindre.
Les pleurnicheurs iront ailleurs.
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Alter Écho & Ego Alter Le Mercredi 19 mai 2021 08:54
Est-ce la « langue » qui a fait le Breton, ou le/les humains et groupes humains, qui au cours des millénaires ont élaboré ces langues celtiques qui ont identifié ces peuples comme communément celtes ? Bretons, Gallois, Écossais, Irlandais…Gaulois, etc
Durant ces millénaires, à quelques-uns, sont-ils restés sur le cul, autour des feux de camps à seulement se préoccuper d’élaborer une ou des langues issues d’un tronc commun?
Ou bien ces langues sont nées, se sont développées comme une nécessité naturelle et humaine de communication essentielle aux développements des conditions matérielles de vie et de survie? Conditions économiques, militaires soit de défense et d’expansion, etc ! Langue qui a évolué avec des variantes en raison des conditions d’implantation des différentes tribus et clans qui se sont constitué, de leurs choix divers au cours de leur Histoire et de ses vicissitudes!
Si ces langues aux racines communes étaient leur seul moyen de communication, est-ce encore le cas aujourd’hui?
Dans la mesure où les Bretons n’ont plus besoin de leur langue (que certains, honteux d’elle ont carrément rejetée), que l’on a empêché de faire évoluer dans des contextes propres, économiques, politiques, culturels, cultuels du fait qu’ils ont perdu depuis quelques siècles la maîtrise de leurs destinées soumises à d’autres pouvoirs, organisations sociales et politiques auxquelles et par lesquelles ils ont été asservis, il n’y a plus qu’une poignée qui veulent la faire vivre et survivre ! L’hébreu aurait-il pu renaître aussi magnifiquement sans la création de l’état d’Israël libre indépendant et créateur? Que la Shoah a grandement facilité !...
Nous ne sommes plus à l’élaboration d’une nécessité impérative de communication, ou seulement culturelle, mais cela serait bien et devrait être un choix déterminé, une organisation et un financement tout cela décidé et réalisé par un état breton, ou de très large autonomie, sur tous les plans concernant tout son territoire historique.
La demande (combat?) politique doit être un « package » bien plus large où la langue dans un premier temps, dans lequel « Hon/hor yezh » n’est pas la primauté. Pour l’instant dans son état elle peut attendre quelques années encore, mais elle dépend pour son avenir limité, d’abord de la liberté de décider, ici ! Avec les moyens indispensables!
Mais pour cela il faudrait admettre et comprendre que nos fonctionnements politiques ne peuvent continuer à se faire nichés « dans les seins » des structures parisiano-jacobines.
Le CELIB, (dont la plupart avait oublié l’existence passée, ou voulu oublier), aurait toujours existé et dû toujours œuvrer dans la continuité en Bretagne, encore aujourd’hui ! Oui ! Si ceux, intérêts personnels bien compris et faiblesses, qui étaient à sa tête n’étaient pas restés dans ces structures délétères pour la BRETAGNE et les Bretons.
Et cela qui a valu pour ce CELIB, vaut toujours aujourd’hui pour ceux qui gèrent et les autres qui veulent gérer à leurs places, 70 ans après ; et vaudra encore demain sans doute si l’aire de reconstruction n’est pas balayée, en commençant par les fausses conceptions intellectuelles, les défausses intellectualisées !
Où se trouvent les pleurnicheurs, les tricheurs? Avec les permanents des partis des « dans l’erreur » permanente sans doute ?
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