Années 70, l'identité bretonne mise à l'honneur par la Navale nazairienne

Les Chantiers de l'Atlantique ont perdu beaucoup de leur identité depuis les années 2000 avec leur prise de contrôle par Aker puis STX. Mais dans les années 1970, l'identité bretonne des chantiers nazairiens était souvent mise en valeur à travers des navires et leurs armateurs

Les Chantiers de l'Atlantique ont perdu beaucoup de leur identité depuis les années 2000 avec leur prise de contrôle par Aker puis STX. En 30 ans, le départ en retraite de générations d'ingénieurs, techniciens et ouvriers a aussi participé à la perte de cette « culture bateau » comme on dit du côté de Penhoet. Dans les années 1970, il n'était pas rare de voir l'identité bretonne des chantiers nazairiens mise en valeur à travers des navires avec la bénédiction de certains armateurs comme, en 1971 et en 1974 avec l'ESSO Bretagne ou l'Iseult. Dans les années 50-60, le maire de Sant-Nazer François Blancho incitait aussi la direction des chantiers à faire intervenir le bagad ou le cercle celtique de la cité navale lors de cérémonies de départ de nombre de navires construits à Penhoët.

Les plaquettes confectionnées pour les baptêmes des navires étaient un bon support de communication pour les armateurs et les Chantiers de l'Atlantique. L'illustrateur en était le Nantais Charles Homualk (1) ancien élève des Beaux-Arts de Nantes qui, avec la fin des cartes postales dessinées dans les années 1960, était rentré aux chantiers nazariens. Ce fervent défenseur de la culture bretonne ne perdait jamais une occasion pour mettre en valeur la Bretagne avec la bénédiction de sa direction. Cela mérite d'être signalé car il y a 40 ans cela n'allait pas de soi dans la majorité des grandes entreprises des cinq départements bretons. 

Hubert Chémereau http://credibsantnazer.hautetfort.com/ du Credib de Saint-Nazaire. Article en date du 8 décembre 2013.

Note d'ABP sur l'auteur et ses écrits

Hubert Chémereau, dont le père a été ingénieur en chef chargé à partir de 1970 du programme méthanier aux chantiers de Saint-Nazaire, a écrit récemment deux articles sur l'histoire des chantiers dans la grande revue maritime née en Bretagne : le Chasse Marée http://www.chasse-maree.com/2,87-la-revue — Chasse Marée de novembre 2013 : Les chantiers de St-Nazaire (1881-1950), par Hubert Chémereau. Ce premier volet retrace l’histoire des deux chantiers de Penhoët et de la Loire, depuis la renaissance du site quinze ans après la fermeture des établissements Scott, jusqu’à la reconstruction de l’après-guerre (p. 36 à 49). http://www.chasse-maree.com/la-collection/anciens-numeros/numeros-251-a-300/3,5842-chasse-maree-n-254.html pour le sommaire du CM n° 254 de novembre 2013, où l’on peut feuilleter quelques pages de la revue. — Chasse Marée de décembre 2013 : Les chantiers de St-Nazaire. Le temps des mutations 1950-2013, par Hubert Chémereau. Après la guerre, la navale s’adapte aux exigences du marché international. Son salut passe d’abord par les pétroliers, de plus en plus gros, puis les méthaniers et enfin les paquebots de croisière (p. 20 à 31). http://www.chasse-maree.com/3,5874-chasse-maree-n-255.html pour le sommaire du CM n° 255 de décembre 2013, où l’on peut feuilleter quelques pages de la revue.

Note

(1) Charles Homualk, dit Charles Homualk de Lille, est décédé à Saint-Brevin en 1996. Il a légué sa collection de cartes et ses dessins au cartopole de Baud, le Conservatoire de la carte postale. http://www.cartolis.org/index.php Son nom a été donné à une salle de l’établissement.