
Conférence de Beatriz Quirós, asturienne professeure agrégée et luke Uribe-Etxeberria, sénateur basque du PNV au FIL
Lundi a eu lieu dans le cadre du Festival Interceltique de Lorient, une conférence intitulée La régionalisation espagnole : L’État des Autonomies . La conférence était animée par Beatriz Quirós Madariaga, professeure agrégée de français retraitée qui fut en poste à Quimper et à Brest. Beatriz Quirós est engagée dans le mouvement social et culturel asturien. Beatriz Quirós et Luke Uribe-Etxeberria, sénateur basque du PNV (parti qui gouverne la Communauté autonome basque), sont intervenus sur la question des communautés autonomes espagnoles.
L'échec du centralisme franquiste
En replongeant dans l'histoire de la constitution espagnole, les intervenants ont retracé les évolutions de leur pays depuis l'époque franquiste, qui tentait de supprimer les spécificités régionales. En 1950, des mouvements de résistances se créent, de sorte que même pendant la période les plus sombres de la dictature, les revendications des régions restent très fortes.La dévolution espagnole
L'écriture d'une nouvelle constitution, en 1978, exclura de façon définitive la forme centraliste pour l'état espagnol. Elle définit ainsi le pays comme un état unitaire, non centralisé, basé sur l'autonomie de ses régions. Des instituions pré-autonomistes sont d'ailleurs instaurées dans les régions historiques, au fonctionnement déjà différencié, afin d'accélérer le processus de décentralisation. Certaines, pourtant considérées comme ayant moins de compétences, et donc contraintes d'accéder plus lentement au statut d'autonomie, montrent une telle impatience qu'elles demandent une dérogation pour accélérer le processus : c'est le cas de l'Andalousie notamment, et cela montre le fort désir des populations à décider de leur vie localement…En 1992, 10 communautés autonomes reçoivent 33 nouvelles compétences, comme l'éducation par exemple, donnant pour résultat le transfert de plusieurs milliers de fonctionnaires.
Commentaires (3)
Mais la technostructure française aux commandes (d'origine régionale diverse et pas seulement parisienne) est formatée à un point tel qu'elle croit encore de routine le centralisme supérieur à tous les autres systèmes, parce qu'il a historiquement aidé à domestiquer les régions à partir de la Francie.
Pour ces gens qui pensent superstructure étatique avant de penser aux réalités et aux droits des peuples, ce centralisme ne peut donc être que définitif (voire éternel moyennant quelques aménagements de surface) et c'est du haut de ces certitudes décalées qu'on peut donc se montrer stupidement arrogant et donner des leçons à plus avancé que soi.