
Cet édifice n’est aucunement symbolique de l’affirmation bretonne de la cité, et son édification dans les années 1970 pour clore l’espace fermant la Place de Bretagne a eu pour conséquence d’écraser la ville dont le monument dominant était la cathédrale.
Ce phallus (*), n’est aucunement symbolique de l’affirmation bretonne de la cité, et son édification dans les années 1970 pour clore l’espace fermant la Place de Bretagne (oeuvre de la reconstruction à la suite des bombardements de 1943) a eu pour conséquence d’écraser la ville dont le monument dominant était la cathédrale. Elle a engendré des dégradations graves voire la destruction de certains anciens hôtels du 18ème siècle qui bordaient les anciens quai d’Erdre comblés, devenus le Cours des 50 otages. Il n’a fait recevoir que le nom préexistant de la place qu’il bordait et qui symbolise bien plus l’appartenance bretonne de Nantes que cet édifice qui a coûté une fortune d’argent public. Dès lors que rapidement, les surfaces commerciales prévues à sa base n’ont jamais prospéré, que les copropriétaires privés des surfaces de bureaux ont rapidement pris la fuite compte tenu des charges prohibitives, que pendant des années elle n’a été occupée que pour moins de la moitié, et que l’essentiel des surfaces encore en service, sont occupées par des services publics, aux frais du contribuable, évidemment.
Sa destruction serait à mes yeux une oeuvre de salubrité publique, restaurant à la ville sa véritable image. Son seul intérêt aura été la vue depuis le dernier étage, car cette position était la seule d’où on le la voyait pas. Cette fonction de belvédère ne valait pas les fortunes qu’elle a coûté en construction, en entretien, étant précisé en indemnisations, et sa disparition engloutira encore une belle somme, ne serait-ce que pour le désamiantage, comme cela a été le cas lors de la destruction de son « petit frère » le Tripode de l’Ile Beaulieu, qui abritait une annexe du Ministère des Affaires Etrangères.
Si sa disparition provoque chez moi des larmes, elles seront de joie et non de chagrin. Il restera la Place de Bretagne au coeur de la Nantes reconstruite. Transformer la surface laissée vacante par un espace vert, et nous ferons oeuvre écologique utile. L’inauguration sera une belle fête bretonne !Les folies d’un promoteur qui auront été une gabegie aux frais du citoyen, nous pourrons l’évacuer sans peine de notre mémoire.
Yann Choucq
(*) le terme de « phallus » vient du Juge (au demeurant breton) qui présidait le Tribunal qui a eu à traiter de tous les procès en dédommagement causés par la construction. La salle où il siégeait avait une fenêtre qui donnait sur la Tour, et, lors d’une audience où venait plaider sa cause l’avocat parisien du promoteur, lorsque, selon l’usage, ce dernier s’est présenté au Juge, celui-ci a ostensiblement porté son regard vers cette fenêtre en disant : « Ah, Maître, c’est vous qui venez plaider pour ce phallus ! ». Le sobriquet est longtemps resté dans le monde judiciaire nantais.
Commentaires (19)
Le drame urbain à Nantes n'est pas vraiment cette Tour, bien plus le comblement des bras de la Loire qui ont complétement défigurés la ville , la multiplication des grands ponts routiers et le bétonnage tout azimuth au milieu de la Loire. Comme s'est parti, dans 20 ans on ne voit plus la Loire...une canalisation d'eaux usées ?
Je suis surpris par votre tribune... Je pense qu'il faut la réhabiliter/désamianter cette tour de Bretagne.
Je ne suis pas d'accord avec vous car cette dernière est symbolique (au même titre que le château des ducs de Bretagne) et que ce "Phalus" est le phare du "midi Breton".
Elle est un pied de nez bien visible se dressant fièrement face à la région "Pays de Foire".
Je me félicite même que se soit deux promoteurs Rennais et donc Breton (Giboire et Lamotte) qui ont racheté environ 50% des étages qui compose cette tour de Bretagne...
Je connais votre attachement à la Bretagne et le temps que vous avez consacré à sa défense et donc je trouve votre tribune/article un tantinet provocateur... Peut être ai je mal interprété vos propos...
En même si sur le plan architectural on pourrai espérer mieux, je ne pense pas qu'une place de Bretagne sans sa tour aurai la même puissance symbolique et visible de l'appartenance de Nantes et de la Loire Atlantique à la Bretagne.
Politique d'effacements culturel, historique et linguistique.
La tour de Bretagne reste un rempart ou plutôt un Totem, marqueur visuel et toponymique incontournable de l'appartenance bretonne.
Ce genres de constructions étaient à la mode dans les années 1970 et étaient surtout des imitations de la tour Montparnasse. Ça faisait "moderne(" en copiant Paris, le modèle à suivre. Pareil pour la mode avec "le chic parisien" dans les villes de Bretagne.
Attention au piège !
Lors de sa construction, la région PDL nouvellement inventé voulait la rebaptiser en Tour des Pays de Loire, inaugurant ainsi le "grand remplacement " de tout ce qui est breton en Loire-Atlantique pour se conformer aux ordres des préfets et autres politiciens ambitieux et rapaces.
Comparaison Tour Montparnasse Tour Bretagne
dates construction 1969-1973 1971-1976
hauteur 210m 120 m
étages 59 32
architecte(s) 1 4
divers (escalade) J-C Droyer (1975)
Alain Robert (1995,...)
Une chose paraît certaine, ces deux tours semblent contre-productives en matière d’utilisation de l’espace urbain, que ce soit pour des bureaux (j’ai travaillé quelques mois dans la Tour Montparnasse) ou des commerces, qui n’attirent pas le chaland.
Du point de vue esthétique, la première a de solides détracteurs, on cherche ses chantres. Elle a contribué à détruire la vie et le charme du quartier Montparnasse qui ne s’en est jamais remis. Bien que j’ai connu l’ancienne gare Montparnasse, j’étais un peu jeune pour me rendre compte de ce bouleversement .Je me souviens du chantier, comme un sorte de fusée de béton.
Le tour Bretagne à Nantes fait évidemment penser, à échelle moitié, à la tour Montparnasse. Très datée, dispendieuse en énergie, largement inutile sans doute, discutable. Elle sert cependant de pylône de télécommunications, et c’est peu dire ces installations n’ont rien d’esthétique .Loin d’embellir la ville, ces système d’antennes l’enlaidissent.
Combien de fois me suis-je dit, au cours de mes années nantaises, simple promeneur la regardant, de près ou de loin, qu’il y avait pourtant prétexte à une belle réalisation. N’aurait t-on pas pu trouver un architecte de talent pour cela ? La réponse, on le constate, est non.
Bien sûr, du haut de l’une comme de l’autre, on peut découvrir un panorama inhabituel. Cela paraît être un argument (trop) faible en faveur de ces tours urbaines, dispendieuses, prétentieuses et laides, dont on ne voit guère d’avantage par ailleurs.
Seul avantage que je vois à la tour nantaise, son nom de Bretagne planté comme une revendication dans les temps à venir. Au fond, peut-être fut-ce là la véritable motivation – politique donc plus qu’urbanistique ? - - de ceux qui ont décidé sa construction ? Un nantais peut-il nous éclairer sur ce point ? Pourquoi cette tour a-t-elle été construite ?
Pep hini eus an an touriou-se zo heñvel ouzh ur peulvan du: an eil e Pariz, egile e Naoned. Didalvoudus (ha koustus).
Sûr que tous les styles ne sont pas également réussis.
Le roman, pour qui a un peu de culture, est remarquable qui allie une heureuse et lumineuse simplicité à une solide robustesse .il est malheureusement très peu représenté en Bretagne . Exemple emblématique: l'abbatiale de Redon, contemporaine de l'indépendance (Saint Conwoion, Nominoë), et comme par hasard mâtinée tardivement de gothique. Je n'ai pas étudié la question, mais de toute évidence cela sent la récupération politique. A creuser donc...
Successeur du roman, le gothique a beaucoup évolué. Concernant la cathédrale de Chartres, visible à la sauvette depuis l'ancienne voie ferrée Brest-Paris de mon enfance, j'ai très vite remarqué - ou plutôt, les adultes m'ont fait remarquer, car une jeune garçon n'est pas forcément intensément attentif au premier coup d'oeil - la différence entre les deux flèches, préférant la plus ancienne, la flèche septentrionale donc (qui est aussi la moins haute, mais sans conteste la plus belle) ...
Savez-vous enfin que les Bretons ont participé financièrement, parait-il, à la construction de cette cathédrale célèbre pour ses vitraux (et notamment le fameux bleu de Chartres).?
Puissent les plus jeunes apprendre à apprécier et décrypter ces architectures qui disent à leur manière - parfois sublime, parfois moins réussie, je vous l'accorde - ce qu'on leur cache aujourd'hui, de plus en plus. Tant notre époque, inventive de nouveaux tabous, devient sélective dans son discours dominant, semble-t-il..
Iliz-veur Chartres a chom brav-burzhudus lioù he gwerennoù-livet.
Je crois que c'était une photo, parue sur ABP. Mais l'une n'empêche pas l'autre.
J'avais su peu après par un des militants, qu’ils avaient fait ça par Internet. Non ils n'ont pas crapahuté dans toute la tour pour baisser ou lever les stores. Une sorte de Photoshop, appliquée à la tour, en fait !
Quant aux nombreuses églises construites au XIX siècle en Loire-Atlantique, pas une seule n’est de style neo-gothique breton, pas une seule! Elles sont pourtant nombreuses en Ille et vilaine comme Gosné, Landujan, Acigné etc, avec des clochers de type Cornouaille ou Beaumanoir.
Donc politique oui! Déjà à l'époque, le style style breton était exclu de Loire-Atlantique !
Que cela plaise ou non, elle est le témoin d'une époque et est incontestablement le monument le plus repris pour évoquer la cité dans la communication des entreprises ou administrations nantaises. A mon sens la supprimer serait une grave erreur.
Quant à la superbe flèche de St Nicolas, elle a servi de mètre-étalon pour de nombreuses églises dans tout l'ouest de la France et au-delà.
Nantes est une grande ville et les courants multiples d'architectures s'y rencontrent pour le meilleur et surtout, en ce moment je trouve, pour le pire ("Île de Nantes"...).
Les grands traumatismes nantais en matière d'urbanisme et de destruction architecturale restent bel et bien les comblements et la disparition du Transbordeur.
Pour moi, la tour de Bretagne est un véritable élément du patrimoine nantais qui a su au fil des ans s'imposer dans le cœur des nantais et trouver sa place (de Bretagne…)
je serais plus pour la conserver en tour Bretagne et la réaffecter pour d'autres objectifs que les nantais auraient besoin.
"....Du passé faisons table rase.."cela m'a toujours perturbé.
Sur St Nazer,en plus de la destruction de la ville,les municipalités d'après guerre, surtout celle de JG Batteux on ajouté leurs démolitions de maisons,batiments publiques,du passé et ont participé au gommage de notre histoire.
Par contre ils n'ont pas démolit cette fameuse base sous marine et,au contraire engloutit des dizaines de millions d'euros pour une destination virtuelle, malgré une pétition de plus de 11000 nazairiens opposés à une réhabilitation de ce symbole Nazi,comme l'ont fait les allemands?
Détruire la tour Bretagne serait ouvrir la porte à un projet "Pays de Loire".
Donc il faut mieux peser sur les électeurs pro bretons nantais pour leur demander ce qu'ils en pensent?
Ar gwir zo ganeoc'h, sur mat! Vous avez parfaitement raison.
Mon souvenir était imprécis .IL y a plus de vingt-cinq ans que je n'ai pas vu Chartres de près. Voilà ce que c'est de venir s'établir en Bretagne! Tant pis... ou tant mieux pour moi! Sourire...! Mousc'hoarzh....!
QCM : la Bretagne croupion est d'essence...
a. autocratique
b. bureaucratique
c. démocratique
d. ploutocratique
e. théocratique
Le tripode était aussi témoin d'une époque, la même, celle où le BTP empoisonnait les gens à l'amiante, sans le savoir encore, bien sûr, mais il a été démoli, lui, quand on eut connaissance de la toxicité de l'amiante...
Au lendemain du 11 septembre 2001, (car moi aussi je la vois de chez moi), j'en arrivais à souhaiter qu'un avion la prenne pour cible... Oui, je sais, c'est une pensée criminelle et il y aurait eu quand même moins de morts que dans les Tours jumelles de Manhattan (plus de 3.000) mais la question serait réglée depuis longtemps !
Je crois que l'on ne parle pas du même sujet, vous me parlez "sanitaire" (et sur cette question nous sommes évidemment bien d'accord) et moi je vous parle d'architecture et d'appropriation d'un bâtiment dans l'inconscient collectif d'une population. Par ailleurs votre ton est assez gratuitement agressif.