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- Chronique -
Débâcle de l'extrême gauche dans les mouvements séparatistes en Europe
Certains prétendaient que l’extrême gauche était le fer de lance du nationalisme catalan mais l'effondrement de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) aux législatives de jeudi dernier a prouvé le contraire.
Philippe Argouarch pour ABP le 27/12/17 0:37
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Décalage breton

Certains prétendaient que l’extrême gauche était le fer de lance du nationalisme catalan mais l'effondrement de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) aux législatives de jeudi dernier a prouvé le contraire. Lors des élections de 2015, cette dernière récoltait 337 794 voix et 10 députés, contre 193 352 avec seulement 4 députés jeudi. La CUP passe de 8% à 4,45%. Les nationalistes catalans ont majoritairement choisi Ensemble pour la Catalogne (centre-droit) et la gauche républicaine ou ERC (centre gauche) pour les représenter au parlement catalan. La CUP et ses méthodes violentes font peur alors que le monde entier a pu constater que l'immense force du mouvement séparatiste en Catalogne était son caractère résolument pacifiste. Les méchants étant la Guardia civil armée de matraques.

Les anticapitalistes qui voient des fascistes et des patrons exploiteurs partout sont rejetés par autonomistes et indépendantistes car potentiellement dangereux pour discréditer l'ensemble d'un mouvement populaire. Pour les indépendantistes en Espagne, l'ennemi est le franquisme constitutionnel comme en France l'ennemi est le jacobinisme républicain. S'en prendre au capitalisme ou au fascisme est un combat du siècle dernier et une diversion des vrais combats à mener pour sauver des peuples séculaires de leur disparition pure et simple. Cela ne veut pas dire que lutter contre le capitalisme financier et les paradis fiscaux n'est pas légitime, mais on ne peut pas mélanger les serviettes et les torchons. Il s'agit de bien définir les priorités et les urgences. De même, il ne s'agit pas d'ignorer les acquis sociaux menés après de durs combats ouvriers au siècle dernier.

En Bretagne, des militants se prétendant à la fois communistes et indépendantistes, dans une confusion des genres la plus totale, font fuir les citoyens bretons légitimement intéressés par une dévolution véritable ( voir l'article ) et ont même fait capoter la manifestation annuelle pour la réunification. Ils discréditent le mouvement en s'alliant avec le NPA comme autrefois le dernier PNB l'avait fait en collaborant. Le communisme comme le nazisme ont été les deux cauchemars du XXe siècle et même les plus ignorants du passé le savent. Comme on l'a vu lors du premier tour des élections territoriales, le mouvement séparatiste corse n'a, quant à lui, aucune composante d'extrême gauche comme d'ailleurs le mouvement indépendantiste en Écosse. Les partisans de la lutte des classes ont été remis à leur place, c'est-à-dire dans les musées.

En France, Mélenchon qui, oui, représente aujourd'hui l'extrême gauche française, est le seul à avoir eu quelques bons mots sur la Catalogne, mais personne n'est dupe de ses prises de positions politiciennes dans son rôle d'opposition au gouvernement, surtout venant de celui qui a dit que les écoles Diwan étaient une secte ( voir l'article ).

modifié le 28/12/2017 à 08:20

Cet article a fait l'objet de 1312 lectures.
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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 6 commentaires
spered dieub Le Mercredi 27 décembre 2017 09:07
Oui mais l'opinion publique est un partout de plus en plus versatile ,je ne pense pas que l'on puisse tirer une conclusion définitive sur quelques résultats .Mais c'est vrai que l'heure est un peu comme dans les années trente à la montée des populismes ,actuellement en France c'est du Mélenchon Philippot extrême droite et extrême gauche,ils sont très proches l'un de l'autre c'est un danger .En Autriche l'extrême droite est entrée au gouvernement sans levée de boucliers comme cela avait été le cas cela fait vingt ans ,l'afid monte aussi en Allemagne ,je ne parle pas des anciens pays d'Europe de l'est ce serait trop long .En tout cas ce n'est pas avec la montée de ces populismes que l'on ira vers l'Europe fédérale .Les De Rougemont ,Spinelli ,Monet doivent se retourner dans leurs tombes .
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Paul Chérel Le Mercredi 27 décembre 2017 11:09
La responsabilité de tout ce B... (fouilis) - j'allais écrire un autre mot cher au président français - ce sont les étiquettes qui ne veulent plus rien dire. Gauche/Droite (voir parlement du temps de la Révolution), Extrêmes de ceci, de celà, Fachiste/Facho, à l'italienne, à l'allemande, que l'on ne sait plus écrire fasciste, Démocratie qui perd totalement son origine étymologique, sans oublier les appellations plus récentes, Populaire, Populiste, Nazisme, Communisme, Socialisme, Libéralisme, Socio-libéralisme, Capitalisme, etc. Même les Autonomismes, Indépendantismes, Séparatismes, etc. restent dans le flou le plus complet si l'on ne précise pas ce qu'ils veulent dire ici et ce qu'ils veulent dire là, La question catalane n'est pas tout à fait comparable à la question écossaise. Le Royaume-Uni est beaucoup plus démocratique que la République française. L'Espagne semble avoir des difficultés à se libérer du franquisme même si elle prétend le combattre, etc. Quant aux appellations des Partis, c'est la grande fantaisie de hochets destinés à attirer les voix du "bon peuple". Plutôt donc de retenir les étiquettes, il vaut mieux parler, comme l'indique l'article de tendances croissantes ou décroissantes des opinions versatiles dont le "bon peuple" est si friand. Paul Chérel
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laou ar spazher Le Mercredi 27 décembre 2017 21:11
La débâcle avant d’être synonyme de déroute caractérisait la fonte des fleuves au printemps dans les pays du nord, phénomène naturel spectaculaire. Peut-être que le réchauffement climatique a aussi des répercussions politiques inattendues et que nous allons enfin pouvoir
respirer un air plus sain loin des idéologies glaçantes et stériles qui avaient gelé voir vitrifié tout débat tant politique que social et économique pendant
de trop longues décennies. Pa serr un nor e tigor div.
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Lheritier Jakez Le Jeudi 28 décembre 2017 17:34
Breton,très à gauche,
je ne place pas les militants de l'extrème gauche sur le même rang que ceux de l'extrème droite,surtout en lien avec mon histoire familiale depuis plus d'un siècle,de luttes,de manifestations,de syndicalisme,et de victoires politiques ,sociales,face à des dirigeants de sociétés,inhumains,colonisateurs,et sans pitié que ce soit en Bretagne,à Paris,, en Afrique où j'ai vu leur méthodes.Corruptions,salaires extrêmement bas, face au luxe indécent des cadres français et autres.
On pourrait aussi dénoncer le rôle de dirigeants d'églises,de temples,de synagogues etc qui cautionnent l'asservage des fidèles les plus faibles.
On peut aussi se demander pourquoi les CRS et Gendarmes mobiles n'interviennent que pour protéger les dirigeants de Sociétés et jamais les licenciés
Qui est violent alors?Et qui poussent aux actions extrêmes:Pouvoir politique aux ordres des grands financiers,ou le petit employé sans avenir.
Je connais la situation sociale et continuerais d'agir pour améliorer notre vie ,face à des forces financières qui font d'énormes profits sur le dos des plus défavorisés,les moins formés,les moins instruits.
Mais je reconnais que nous pouvons discuter sur des projets communs bretons et sociaux que l'on soit de "l'Ouest ou de l'Est,"en se respectant humainement.
Et c'est vrai que les clivages voulus par les sectes républicaines intégristes et leurs relais dans la société sont dépassés.
Il va falloir que nos jeunes bretonnes et bretons et d'autres déterminent leurs méthodes d'actions pour faire aboutir leurs idées et les nôtres.
Je crois toujours à la force des actions sur le terrain, accompagnant le dialogue (voir mon engagement syndical de 1969 à 1984).
Nos acquits sociaux ont toujours été obtenus par des actions,manifestations,grèves,pétitions et malheureusement quelque fois très violentes:
Exemple:1961 les paysans du Léon,1967 les Mensuels des Chantiers de Penhoet ,les années 80 avec Plogoff,Le Pellerin,Le Carnet ,contre l'Ecotaxe
plus récemment.
Un bel exemple:
Aujourd'hui, la victoire de nos frères Berbères pour la reconnaissance du Tamazirt en Algérie,après des années de manifestations de masse.
Nos revendications bretonnes ne passent pas dans les médias aux ordres.C'est un obstacle majeur à surmonter.
6 mois que la LREM- hypnotise- la société et que fait le mouvement breton:
Il est très silencieux et bloqué jusqu'à quand ?
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Emilie Le Berre Le Vendredi 29 décembre 2017 11:07
Il me semble que la colonisation a été décidé par la gauche de l'époque, que F. Hollande dès le début de son mandat a été rendre hommage à cette même gauche (Jules Ferry). Tout mettre sur le dos de l'extrême droite est une façon de se dédouaner chez beaucoup. Je ne supporte ni l'extreme droite ni l'extreme gauche, leur rôle est de détourner l'attention.
Sur le silence du mouvement breton, ou ce qu'il en reste. Ce silence en normal puisqu'il est incapable d'avoir une pensée autonome. Son seul crédot est de trouver une audience du régime de Paris qui voudra bien lui lancer quelques miettes d'un geste dédaigneux dont il se contentera fièrement et le présentera comme une grande victoire.
On le constate, après les élections plusieurs organisations bretonnes ont envoyés des courriers aux nouveaux députés. Pour quel taux de réponses ? Quasiment nul.
En revanche rien en ce qui concerne une reflexion, une remise en cause. L'analyse reste coincée sur des critères des années 50-60 où la croissance économique était de 5-7% par an. Aujourd'hui l'optique est la même alors que le vrai courage serait d'expliquer que les Bretons comme les autres vont redécouvrir le réel. Par réel il faut comprendre en prendre plein la gueule.
Il y a quelques mois, j'ai assisté à la journée organisée par une association vannetaise, cela m'a beaucoup amusé d'écouter certains qui n'avait de cesse de se dire démocrate, de ne parler qu'à ceux qui se disent démocrates, démocrate, drémocrates, droits de l'homme, droits de l'homme, à en être écoeuré.
En d'autres temps la Bretagne exportait ses curés et ses servantes. Aujourd'hui elle exporte toujours, les prêcheurs des droits de l'homme et ses serviteurs de la démocratie mais pour les autres.
D'autres peuples ne s'occupent pas de Paris, ils pensent par eux-mêmes, font ce qu'il y a à faire, s'en donnent les moyens, mettent Paris devant le fait accomplis.
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Paul Chérel Le Vendredi 29 décembre 2017 16:54
Bonne analyse d' Emilie Le Berre. Le jour où l'on ne parlera plus de la France et de ses petitesses politiques, la Bretagne pourra enfin revivre. Le long discours de Jakez est quelque peu démodé. Paul Chérel
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