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Mary Lou McDonald
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- Chronique -
HARD BREXIT : La responsabilité du Sinn Féin
Le refus du Sinn Féin de siéger à Londres à la Chambre des Communes, afin d'éviter de prêter serment à la Reine, a failli être fatal et causer un HARD BREXIT, c'est à dire le rétablissement d'une frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.
Philippe Argouarch pour ABP le 23/03/19 10:54

Lors du référendum sur le BREXIT, l'Irlande du Nord a voté à 56% pour le NON. Les Irlandais du nord comme ceux du sud veulent rester dans l'Europe. Sauf que les élus du parti majoritaire en Ulster, le DUP, veulent rester dans le royaume-Uni !

Le paradoxe ne fait que démontrer encore une fois les limites de la démocratie représentative. La représentation est rarement une image vraie de la réalité politique d'un pays. Nous ne rentrerons pas dans les raisons de ces inadéquations car elles sont multiples, mais les consequences en ce qui concerne le BREXIT vont être dramatiques, voire fatales.

De plus, le Sinn Féin, ce parti politique républicain qui prône la réunification de l'Irlande pour former un seul état, est majoritaire en Irlande-du-Nord par le nombre de voix aux dernières législatives locales, par quelques milliers de voix certes. Mais aux dernières élections générales de 2017 (élections du Royaume-Uni), le Sinn Féin n'a obtenu que 7 députés et se trouve en deuxième position derrière le parti unioniste (union avec le Royaume-Uni), le DUP qui a obtenu 10 députés.

Pire, Le refus du Sinn Fein de siéger à Londres à la Chambre des Communes, afin d'éviter de prêter serment à la Reine, a failli être fatal et causer un hard bexit, c'est à dire le rétablissement d'une frontière entre la république d'Irlande et l'Irlande du nord. Au dernier vote, les partisans du hard brexit c'est à dire de quitter la Communauté Européenne sans aucun accord, n'ont perdu que de 4 voix lors d'un vote au Parlement le 13 mars dernier.

Ne pas vouloir prêter serment à la reine, une attitude compréhensible, un positionnement symbolique, voire épidermique, risque d'avoir des consequences incommensurables et imprévisibles. Si les députés du Sinn Féin siégeaient au Parlement britannique de Londres ils pourraient faire la différence. Mary Lou McDonald, la leader du Sinn Féin, croit qu'un Hard brexit aura pour conséquence un référendum pour réunifier l'Irlande. Un pari risqué pour beaucoup d'observateurs politiques. Tout au contraire, si l'accord (le soft brexit) est signé, l'absence de frontières en Irlande ne fera que renforcer les liens économiques entre le nord et le sud car la frontière sera en mer d'Irlande entre l'île tout entière et le reste du Royaume-Uni. Une situation, des liens économiques et une facilité d'échanges, qui, à long terme, amèneront la réunification.

Mise à jour du 26/03/2019 Le DUP a annoncé qu'il ne voterait pas l'accord du Brexit.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 6 commentaires :
Paul Chérel Le Samedi 23 mars 2019 11:39
Conclusion un peu hasardeuse ! Appliquée à la Bretagne disloquée, difficile de dire que les liens ECONOMIQUES entre département N°44 et les 4 départements de la foutue région appelée Bretagne vont aboutir à une réunification. Quant au Brexit , soft ou hard ? laissons l'UE patauger dans sa choucroute ! Elle n'a rien compris à ce désir d'un de ses membres, elle n'en a fait qu'un petit marchandage de boutiquiers de coin de rue. Le Brexit va faire des émules avant qu'elle comprenne son erreur. Paul Chérel
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Luigi Barsagli Le Samedi 23 mars 2019 13:17
Je ne comprend pas cette notion de "Hard" Brexit...il s'agit juste de la sortie du RU (qui n'a déjà pas l'euro, Shengen (comme l'Eire) and co) de l'UE.
Pas de l'OTAN notamment.
On transforme en extrêmisme des notions tels que la Liberté, l'indépendance, le référendum, la Nation. J'en ai vraiment ras le bol de cette dictature de la pensée (quoique ce n'est plus que la pensée puisque l'Armée n'est jamais bien loin...).
Le Sinn Fein a parfaitement le droit de ne pas vouloir siéger à Londres, c'est l'essence même de ce Parti et sans cela d'ailleurs il n'aurait peut-être pas les mêmes résultats électoraux. Peut-être un jour ils pourront organiser un référendum sur l'indépendance de l'Irlande du Nord mais à ce jour la question est bien la sortie du Royaume-Uni tout entier, ce ne sont pas du tout les mêmes questions !
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Luigi Barsagli Le Samedi 23 mars 2019 15:13
"L'absence de frontières en Irlande ne fera que renforcer les liens économiques entre le nord et le sud. Des liens, qui, à longs termes causeront la réunification"
L'Irlande a bien été unifiée dans le passé, mais en tant que colonie britannique... Le terme "réunification" a bien plus de sens en Bretagne qu'en Irlande.
Par ailleurs, et c'est surtout là que je ne vous suis pas du tout, les liens économiques n'ont absolument pas fait progresser la cause de la réunification en Irlande du Nord alors mêmes que les catholiques y sont devenus majoritaires. Aucun sondage ne donne plus de 40 % aux partisans d'un rattachement à la République. Le vrai problème avec le Sinn Fein est peut-être d'ailleurs qu'il place directement la question nord-irlandaise dans un processus de rattachement à la République d'Irlande et non dans celui d'un processus progressif qui pourrait être celui d'une indépendance nord-irlandaise au sein de l'UE ou d'une confédération insulaire. Surtout que la République d'Irlande à la très fâcheuse tendance d'être ultra-centrée sur Dublin, port géographiquement tourné vers l'Angleterre (quand Belfast est tournée plutôt vers l'Ecosse).
Dans l'absolu le renforcement des liens économiques, crée des liens humains c'est vrai, mais dans le cas précsi c'est des liens à l'échelle de l'ensemble des îles anglo-celtiques....et généralement quand on crée des liens, c'est toujours le petit (en l'ocurrence la République d'Irlande) qui s'efface en faveur du gros (en l'occurrence le Royaume-Uni).
Pour une île d'Irlande unifiée politiquement ET indépendante, il faut bien mettre une frontière d'une manière ou d'une autre en Mer d'Irlande..
Si vous suivez votre raisonnement par rapport à Nantes vis à vis de la Région Bretagne, multiplier les liens avec Nantes sans au préalable (ou en même temps) diminuer ceux de Nantes vis à vis de la Vendée, du 49 et du Maine ne pourrait que conduire à un Grand-Ouest. C'est un raisonnement dangereux et faux (si il est sincère).
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Alain E. VALLÉE Le Mardi 26 mars 2019 13:30
Les prédations historiques sont parfois, avec le temps, politiquement masquées mais pas en Ulster. Mais les frontières lorsqu'elles sont artificielles, durent généralement moins longtemps que les peuples qui ont le plus souvent la mémoire longue (Bretagne). La construction du UK est un bon exemple de ces précaires échafaudages historiques maintenus debout par la répression, l'impérialisme colonial et les Guerres mondiales extérieures.
En décidant de ce referendum strictement politicien sur le Brexit (2016), CAMERON pensa qu'il ne s'agissait que de l'inverse de cet autre referendum (1975), tout autant politicien, organisé par les Travaillistes pour savoir si le peuple confirmerait l'adhésion du UK à la CEE ratifiée par Westminster (1973). Sans doute obnubilé par le Marché unique, il omit de perdre en compte l'intensité et la complexité de la réalité humaine de l'UE qui outrepassent celles de la CEE. Elles font que le Royaume uni n'est plus une union évidente en dehors de l'UE ou en dehors de son union douanière (où se trouve la Turquie).
Ceux qui parlent de 2e referendum en UK au sujet du Brexit comment sans doute une erreur. Il est très probable qu'il serait constitutionnellement impossible de demander au citoyens s'ils veulent rester dans l'UE. Pour pouvoir voter "Oui" au Brexit, il fut indispensable qu'ils votent pour y rester.
Qui, aujourd'hui sur le continent, soutiendrait que le UK devrait en être un Etat membre ?
AV
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Fabien Renaud Le Mardi 26 mars 2019 23:54
Je suis toujours avec beaucoup d'intérêt et de plaisir les analyses de M. Argouarch. Celle-ci dénote à mon avis une vision de pur long-termiste. Vous êtes un homme patient. D'autres n'ont pas cette qualité. L'absence de frontière et la liberté de commercer sont en effet un excellent moyen d'arriver à ses fins. L'expérience irlandaise est éloquente, elle a justement été totalement minimisée par les pro brexiters parce que personne n'avait vu à Londres à quel point ce processus sans frontière, au sein de l'UE, était bénéfique au rapprochement des deux Irlandes. Pas vu parce que se faisant insidieusement à une vitesse à peine visible à l'échelle d'une vie humaine. Mais pourtant ce rapprochement était bien réel... La politique avec ses décisions unilatérales brisent les équilibres. La politique c'est le temps de la rupture, de la brutalité, du rapport de force. Alors que le commerce est le temps de la paix au long cours...
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Maurice ROUDAUT Le Jeudi 28 mars 2019 22:13
Excellente analyse !
"La représentation est rarement une image vraie de la réalité politique d'un pays". En effet, le Royaume-Uni utilise un mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour. C'est le système le plus injuste qu'il soit, il n'est pas très représentatif, et ne tient pas compte du nombre de voix au niveau national. C'est ainsi qu'un parti peut obtenir la majorité des suffrages sur l'ensemble du pays, mais être minoritaire en sièges à la chambre des Communes. D'ailleurs, la crise politique qui sévit aujourd'hui Outre-Manche, s"explique en partie par ce système de scrutin.
Quant à l'attitude "épidermique" du Sinn Fein à ne pas siéger à Westminster, surtout en cette période de crise majeure, pas sûr que les électeurs suivent les yeux fermés. C'est leur avenir qui se joue à la Chambre des Communes.... sans leurs représentants.
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