Alan Stivell et Jean-Pierre Pichard sur les bancs de l'université de Lorient
Alan Stivell et Jean-Pierre Pichard sur les bancs de l'université de Lorient
Erwan Chartier aux côtés du professeur d\'université Rio et Lisardo Lombardia directeur du Festival interceltique de Lorient (de gauche à droite)
Erwan Chartier aux côtés du professeur d\'université Rio et Lisardo Lombardia directeur du Festival interceltique de Lorient (de gauche à droite)
Jean-Michel Le Boulanger toujours brillant dans ses interventions lors de ce colloque
Jean-Michel Le Boulanger toujours brillant dans ses interventions lors de ce colloque

Lors du colloque de Lorient, le débat est resté au début très académique, les intervenants faisant l'histoire de l'intercelisme en tant que construction idéologique, soit pour asseoir des mythes fondateurs nationaux, soit pour étayer des fondements pour des mouvements nationalistes. Il a fini par susciter une certaine réaction du public, en particulier de Patrick Malrieu et d'Alan Stivell, qui ont demandé que soit analysée la réalité de l'interceltisme plutôt...

Lundi après-midi, à Lorient, à l'université de Bretagne-Sud, débutait la première des trois demi-journées du colloque « Le Celtisme et l'Interceltisme ». Organisé à la fois par le Festival Interceltique et l'université, ce colloque transversal et international rassemble des scientifiques et des acteurs culturels. Malgré l'absence de deux intervenants d'importance, Martin Alvagro, de l'université de Madrid et de l'écrivain écossais Kenneth White, Jean-Michel Le Boulanger, vice-président de la région et aussi professeur à l'UBS, a promptement lancé les présentations de papiers. Au début, le débat est resté très académique, les intervenants faisant l'histoire de l'intercelisme en tant que construction idéologique, soit pour asseoir des mythes fondateurs nationaux, soit pour étayer des fondements pour des mouvements nationalistes. Il a finalement suscité une certaine réaction du public, et en particulier de Patrick Malrieu et d'Alan Stivell qui ont demandé qu'on analyse la réalité de l'Interceltisme plutôt que les constructions du XVIe au XXe siècle. Des tabous ont été brisés. Bernard Sergent de Paris-X Nanterre, a démontré qu'il existait bien dans l'antiquité un continuum celtique de l'Italie du Nord à la Grande Bretagne en passant par une Gaule qui ne comprenait pas l'Aquitaine ; que l'Irlande, comme le montrent très bien ses textes anciens, a toujours fait bande à part même si elle partageait le druidisme avec les britto-gaulois, le druidisme étant des le départ une spécificité de la civilisation celtique. Ce n'est qu'à la lecture du texte de Kenneth White, par Jean-Michel Le Boulanger, en clôture de journée, que sont apparus des éléments communs à la tradition celtique, en dehors de la linguistique et du druidisme ancien, un premier fil conducteur interceltique. Un espace propre. Il est au niveau d'une pensée philosophique pan-celtique au delà du temps et du lieu. L'écrivain écossais la résume en trois instances de la même pensée que l'on devine héritée du druidisme : le courant pagano-archaïque, le courant atlantico-pélagien et le courant philosophico-scotiste.
Philippe Argouarch