Yannik Baron, Tangi Louarn, Pierrot Bosser,  Jean-Yves Le Drian, Paul Molac, lors de la manifestation  pour l'identité, la culture et la langue d'une Bretagne réunifiée à Nantes le 18 septembre 2008.
Yannik Baron, Tangi Louarn, Pierrot Bosser, Jean-Yves Le Drian, Paul Molac, lors de la manifestation pour l'identité, la culture et la langue d'une Bretagne réunifiée à Nantes le 18 septembre 2008.

Dans une excellente interview sans concession, à paraitre dans le numéro 103 pour novembre 2014 du magazine BRETONS, l'ancien président de la région administrative Bretagne, aujourd'hui ministre...

Dans une excellente interview sans concession, parue dans le numéro 103 pour novembre 2014 du magazine BRETONS, l'ancien président de la région administrative Bretagne, aujourd'hui ministre de la Défense, réaffirme son désir de voir la Bretagne réunifiée. A la question "Mais vous restez pour la réunification ?". Le Drian répond : "Je n'ai jamais changé d'avis sur le sujet. Simplement, j'ai mis en garde un certain nombre de personnes, ces temps derniers, sur le fait que le sujet prioritaire du moment, c'était d'éviter la fusion. Et je dois vous dire qu'on n'est pas passé loin..." Le Drian réaffirme indirectement et avec une certaine modestie en tous cas, qu'il a joué un rôle essentiel pour éviter une désastreuse fusion avec les Pays-de-la-Loire, mais sans avouer qu'il a menacé de démissionner... "la fusion c'était pour moi inacceptable" avoue quand même le ministre de la défense--qui serait "resté éveillé toute la nuit lors du vote à l'assemblée nationale". Si les questions sont directes, les réponses de Le Drian sont souvent évasives. S'il n'était pas ministre, il aurait sans aucun doute, été un excellent ambassadeur tant il sait manier le langage diplomatique, qui, pour certains, touche à la langue de bois. Quand il est questionné sur les revirements de Madame Marylise Le Branchu, ministre chargée de la Réforme territoriale, ou d'une façon plus générale sur les revirements, voire les trahisons d'élus PS bretons. Il esquive habilement. Il sait ménager ses amis et ses collègues et d'une façon générale son parti, et pourtant, il y a aujourd'hui des "frondeurs". Les révoltes sont possibles au sein de ce parti. Le Drian, on le sait n'aime pas faire de vagues. Pour la crise de l'agroalimentaire, il minimise son importance, appelant les fermetures de sites "occasionnelles" . Il ne répond pas à la question posée, forçant BRETONS à la poser plusieurs fois. Le Drian, éternel optimiste, finit en guise de réponse, par citer le classement excellent de la région en nombre de brevets déposés ou la création du pôle de cyber défense à Rennes. A la question sur le silence retentissant des ministres bretons au gouvernement sur la langue bretonne, il répond sur ce qu'il a fait en tant que président de région et la création d'une bourse afin d'encourager des vocations d'enseignants, un problème qu'il considère essentiel. On l'aura compris, Le Drian, comme il l'avait déjà déclaré à Coëtquidan au printemps dernier, se concentre sur ses responsabilités et ne veut surtout pas empiéter sur les autres ministères. Avoir été ferme en préservant la Bretagne d'une fusion avec la région Pays-de-la-Loire, semble lui suffire. Il maintient qu'il faut rester vigilant sur la fusion que certains élus veulent, et que le droit d'option peut être assoupli et qu'il reste encore deux ans... "moi je suis un homme du concret, du réalisme, de l'opérabilité, il reste deux ans et demi, y compris pour la charte".