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- Communiqué de presse -
L' Académie française s'oppose à la reconnaissance constitutionnelle des langues régionales
Mesdames et Messieurs les Membres de l'Académie française. Le 12 juin 2008, l'Académie française a fait une déclaration contre l'admission des langues régionales dans la Constitution qui ne peut que flétrir gravement son image dans la communauté francophone et dans le monde, en réduisant le français à la défense d'un pré-carré. Quand l'Académie française défend
Tangi Louarn pour EBLUL-France le 20/06/08 9:40

Mesdames et Messieurs les Membres de l'Académie française

Mesdames, Messieurs,

Le 12 juin 2008, l'Académie française a fait une déclaration contre l'admission des langues régionales dans la Constitution qui ne peut que flétrir gravement son image dans la communauté francophone et dans le monde, en réduisant le français à la défense d'un pré-carré.

Quand l'Académie française défend la langue française, elle est assurément dans son rôle. Mais quand elle met en garde contre la reconnaissance, dans la Constitution, de la diversité linguistique constitutive et historique de la République française et dénie aux langues régionales le droit d'y figurer aux côtés du français, elle renoue avec de vieux accents coloniaux que l'on croyait, à tort, dépassés.

Quand elle parle « d'atteinte à l'identité nationale » lorsqu'il est question de reconnaître l'existence des langues régionales, elle est sur un registre que l'on n'attendait pas d'une institution que l'on pouvait croire plus attachée à la valeur d'une langue qui dépasse les frontières qu'à la défense d'une nation, et quand elle nous explique que la langue française a forgé la France, on peut se demander quelle France, celle de l'uniforme, de l'armée, ou celle de la diversité.

Quand elle parle d'égalité et de droit d'accès à l'administration et à la justice, elle s'engage sur un terrain juridique et politique qui ne paraissait pas être le sien et qu'elle ne maîtrise visiblement pas, ni sur le plan pratique et quotidien, ni sur le plan du droit et des droits de l'homme.

L'Académie française, en prenant parti pour la langue française contre les autres langues de France, a perdu une occasion de montrer qu'elle pouvait être à la hauteur des valeurs universelles.

Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs, nos salutations très distinguées.


Tangi Louarn,
Président d'EBLUL-France,
Membre du bureau d'EBLUL

Philippe Elsass,
Vice-président d'EBLUL-France

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