Publié le 16/11/11 16:27 -- mis à jour le 00/00/00 00:00
Dans la soirée du 15 novembre, le Parti Socialiste a officialisé l'accord électoral avec les Verts. C'est un accord très politique qui fait l'impasse sur l'EPR et l'aéroport de Notre-Dame des Landes.
Des avancées considérables
Le PS et le parti Europe Écologie – Les Verts (EELV) établissent des volontés politiques communes, notamment en matière de société. L'accord est aussi très favorable pour la constitution par les Verts d'un groupe parlementaire fort, car les Verts auront 15 circonscriptions en cas de défaite à la présidentielle et le double en cas de victoire. Parmi ces circonscriptions, de très beaux morceaux, comme la 6e circonscription de Paris où devrait se parachuter Cécile DUFLOT, à la grande fureur du maire de Paris.
Sur le nucléaire, 24 réacteurs seront fermés d'ici 2025 et le centre de retraitement des déchets à la Hague cessera son activité . Ces bonnes nouvelles sont trompeuses, tout au moins en ce qui concerne la France, en effet la grande importance du nucléaire qui représente 80 % de l'électricité française est un facteur de compétitivité et d'indépendance important. Dans la pratique cette part d'origine nucléaire sera remplacée dans l'immédiat par des combustibles non renouvelables, tels que le gaz et le pétrole. Certes, l'activité des terminaux de Montoir-de-Bretagne ou de Fos augmentera, mais la diplomatie française sera aussi plus dépendante d'états fournisseurs puissants, et dont l'influence s'oppose de plus en plus à celle de la France, voire de l'Europe, à savoir l'Algérie en Afrique et la Russie en Europe de l'Est. Par ailleurs, la question des déchets et de leur traitement demeurera irrésolue ; ces avancées tendent donc à hypothéquer l'avenir de la France.
Deux points noirs : l'EPR et l'aéroport de Notre-Dame des Landes
L'accord prend acte de deux désaccords entre les Verts et le PS : l'EPR et le nouvel aéroport de Nantes. Si l'abandon de la construction de l'EPR, grande revendication des écologistes « historiques », est discutable sur le plan d'une stricte orthodoxie budgétaire car elle coûtera sans doute plus cher que la poursuite et l'achèvement des travaux, la question de l'aéroport est bien plus importante pour l'avenir et l'image d'Europe Écologie.
Elle révèle l'importance de Jean-Marc Ayrault, pressenti pour être le Premier ministre de François Hollande et qui a imposé ce dispendieux projet bombardé « Aéroport du Grand Ouest ». Rappelons qu'on ne sait pas encore ce que coûtera l'unique projet d'aéroport en Europe, dont l'estimation des coûts oscille entre 4 milliards d'€ pour Le Canard Enchaîné (2008) et 551 millions d'euros pour le Syndicat mixte chargé d'étudier les projets. Les travaux ne sont pas commencés (ils devraient l'être en 2014) et la concession a pour l'heure été attribuée pour 55 ans au groupe de BTP Vinci.
Au niveau local, Debout la République, le NPA et le Modem s'étaient prononcés contre le projet. L'UDB l'avait approuvé en 2005 en l'estimant nécessaire pour une Bretagne que le parti estimait "sous-développée" (voir le site) dans le paysage aéroportuaire européen. Le Parti Breton a pris en 2010 une décision résolument contraire ( voir l'article ) en s'opposant au projet aéroportuaire, qualifié d'aberration écologique, sociale et financière.
Europe Écologie avait fait courageusement de l'Aéroport de Notre-Dame des Landes un cheval de bataille national, en estimant contraire aux objectifs du Grenelle de l'Environnement un projet qui détruirait 2000 hectares de bocage conservés et bétonnerait des terres situées sur une nappe phréatique stratégique pour l'alimentation de Nantes. L'accord passé avec le PS apparaît donc comme un accord politique qui laisse délibérément de côté l'environnement et les territoires , un accord qui nie la spécificité écologique et militante d'EELV.
Louis Bouveron
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Ce projet d'aéroport est obsolète avant sa construction. Il aurait fallu qu'ils s'accordent au moins sur un gel du projet; de ne commencer les travaux que lors de la reprise de l'activité aérienne.
Quant au nucléaire, l'EPR finira comme superphénix ou la centrale de Brennilis.
Il me semblait qu'il y avait d'autres éléments bien plus fondamentaux pour la Bretagne dans le projet dEELV, mais je me suis peut-être trompé.
Je remarque juste que le PS a défendu becs et ongles une nouvelle centrale nuclaire, avec les dernières innovations apportées par Areva, c'est donc que le PS est à 200 % derrière Areva et la politique nucléariste à l'avenir.
Les engagements sur 30 ans pour diminuer le nucléaire par contre ne mènent nulle part car bien sûr l'alliance PS-Verts ne dirigera pas la France pendant 30 ans. L'UMP aura le temps entre temps de construire de nouveaux Flamanville que le PS ne remettra bien sûr pas en cause. Une hypocrisie et une tromperie dont le PS est coutumier sur tous les sujets.
Je remarque également le "courage" politique des Verts, qui se bagarre plus pour quelques strapontins à Paris (Duflot) que pour remplacer le nucléaire, une technologie qui peut sacrifier des pays entiers. Qui peut penser que la France pendants des centaines de milliers d'années ne connaitra ni guerres, ni tremblements de terre ni famine ??
C'est un pari insensé sur l'avenir.
Le projet de transfert de Château-Bougon, obsolète et plus dangereux pour la population qu'une centrale nucléaire, est soutenu par de nombreuses collectivités publiques, et pas seulement socialistes, ni nantaises.
Insister sur la présence de Vinci est sans portée, puisqu'il y aurait, de toute façon, besoin d'un chef de file de la construction.
Ecartées ces questions un peu accessoires, il s'agit de savoir quels bénéfices tirerait la Bretagne de disposer d'un hub (la forme supérieure standard actuelle des aéroports).
L'un des arguments est de pouvoir y faire atterrir plus de gros porteurs et de réduire le trafic passagers, mais cela pourrait être annulé par l'augmentation du fret aérien nocturne.
Cela correspond aussi aux demandes des décideurs et des retraités qui souhaitent éviter Roissy pour les voyages internationaux (garer sa voiture à NDL serait plus facile et moins cher et le raccord au chemin de fer serait un plus énorme).
Un argument devient moins efficace : le trafic aérien reprend et sa consommation en pétrole sera nécessairement de plus en plus réduite.
Une chose était sûre : entre partis nationaux, une question très régionale ne pouvait pas être un sujet sérieux de discussion, mais, seulement, un chiffon rouge, à mettre sous la table, quand on allait arriver dans le dur.
Christian Rogel
Pourquoi cette obstination à vouloir maintenir un aéroport au sud loire alors que les clients sont très majoritairement au nord loire ( pour faire plaisir aux lobby du 85 et des Mauges ) et dont l'implantation date de plus de l'époque de l'aéropostale...
Dans cette adition de petits intérêts ( dont les interêtes électoraux des bobos "écolos") on est plus dans une vision cantonale de l'avenir de la Bretagne avec chacun dans son coin avec son petit aéroport que dans une vision nationale