La dévolution en Bretagne par Yes Breizh
La dévolution en Bretagne par Yes Breizh © Domaine public
Yes Breizh c'est quoi ?

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La dévolution pour la Bretagne, un processus plus ou moins long qui va voir passer notre pays par différents stades de l'autonomie, jusqu'à, à plus ou moins long terme, l'indépendance, et seulement si le peuple breton, de manière démocratique par les urnes, le décide.

La situation politique en France met chacun de nous en danger que ce soit sur les plans économiques, environnementaux, culturels, sociaux etc. Yes Breizh, un mouvement et pas un parti, appelle chacune et chacun en Bretagne à soutenir un processus de dévolution de pouvoirs à la Bretagne.  

La dévolution c’est quoi ?

Au-delà du mot, la dévolution est un processus engageant pour l’avenir de la Bretagne  Mais encore ?  Depuis plusieurs décennies, le débat sur l’avenir institutionnel de la Bretagne tourne souvent autour de deux termes : autonomie et indépendance. L’un paraît trop galvaudé, l’autre trop clivant. Yes Breizh propose de leur préférer un mot qui rassemble, un mot qui ouvre une perspective réaliste et constructive : la dévolution. Ce terme, emprunté à l’expérience britannique, désigne le transfert de pouvoirs d’un État central vers une nation ou une région. Pour la Bretagne, il s’agit de construire une capacité réelle à décider de son avenir, dans un cadre démocratique et clair, sans entrer dans des débats piégés.  

Origine et sens du mot « dévolution »

Le mot dévolution vient du latin devolvere, qui signifie « faire rouler vers », « transmettre ». En français juridique, la dévolution désigne le transfert d’un droit ou d’une charge, par exemple lors d’une succession ou d’un héritage. Appliqué au champ politique, il prend un sens plus large : la transmission de compétences du pouvoir central vers une autorité locale ou nationale. Il ne s’agit pas d’une rupture brutale mais d’un processus progressif, encadré et négocié. C’est ce sens qui a pris toute son importance au Royaume-Uni à la fin du XXe siècle.  

Le modèle britannique

En 1997, le Royaume-Uni a engagé une réforme constitutionnelle majeure : la « devolution of power ». Elle a permis à l’Écosse, au Pays de Galles et au nord de l’Irlande d’obtenir de larges compétences dans des domaines comme la santé, l’éducation, l’agriculture, la culture ou encore l’économie.

  • Écosse : création du Parlement écossais et d’un gouvernement à Édimbourg. Les Écossais disposent aujourd’hui de pouvoirs très étendus, y compris fiscaux.
  • Pays de Galles : mise en place du Senedd (le Parlement gallois) et d’un gouvernement à Cardiff, qui ont vu leurs compétences s’élargir au fil du temps.
  • Nord de l’Irlande : un système plus complexe, basé sur le partage du pouvoir entre communautés, mais qui illustre lui aussi la logique de dévolution. Bilan après plus de 25 ans : la dévolution a permis à ces nations de renforcer leur démocratie, d’adapter leurs politiques publiques à leurs réalités et de donner une visibilité institutionnelle à leur identité nationale. Certes, des tensions existent, notamment en Écosse avec la question de l’indépendance, mais le Royaume-Uni n’a pas explosé pour autant.  

Dévolution, autonomie, indépendance : clarifier les termes

Pour éviter les confusions, il est essentiel de distinguer trois notions :

Autonomie : un pouvoir local élargi, mais limité, qui reste dépendant de l’État central. 

Indépendance : la souveraineté complète, la création d’un État distinct, avec sa diplomatie, son armée, sa monnaie.

Dévolution : un processus progressif, par étapes, qui transfère des compétences précises à une nation. Elle peut mener à une autonomie très large, voire à l’indépendance si le peuple le décide, mais elle n’impose pas de choisir à l’avance. C’est pour cette raison que Yes Breizh préfère ce mot : il est à la fois clair, pragmatique, rassembleur et porteur d’avenir.  

Pourquoi la dévolution pour la Bretagne ?

La Bretagne subit depuis des siècles le poids du centralisme français. Ses institutions ont été abolies en 1789, sa voix réduite à celle d’une « région » parmi d’autres, ses ressources souvent contrôlées depuis Paris. Résultat : une sous-représentation politique, des budgets ridiculement faibles comparés aux besoins, un retard en infrastructures, un mépris pour sa culture et sa langue. La Bretagne est traitée comme une périphérie alors qu’elle dispose de nombreux atouts : une population jeune et qualifiée, une économie ouverte sur le monde, une culture forte et inclusive. La dévolution permettrait à la Bretagne de reprendre la main sur les décisions qui la concernent, de gérer ses priorités et d’investir selon ses besoins réels.  

Les domaines clés d’une dévolution en Bretagne

Une dévolution réussie devrait couvrir de nombreux champs : 

  • Santé et action sociale : organisation des hôpitaux, politique de prévention, soutien aux aidants. 
  • Éducation et culture : programmes adaptés, valorisation du breton et du gallo, développement artistique et scientifique, enseignement de l’Histoire de Bretagne. 
  • Économie et fiscalité : collecte des impôts en Bretagne pour la Bretagne, soutien aux PME, stratégie d’innovation. 
  • Énergie et environnement : pilotage de l’éolien offshore, de la transition énergétique, de la protection du littoral et plus généralement du développement durable par une écologie responsable. 
  • Agriculture et pêche : adaptation des politiques européennes aux réalités bretonnes. 
  • Logement et aménagement : lutte contre la spéculation, régulation des résidences secondaires, investissement dans le logement social. 
  • Transports et infrastructures : modernisation du réseau ferroviaire, interconnexions entre villes, ports et aéroports. 
  • Représentation politique : création d’une Assemblée de Bretagne et d’un exécutif responsable devant les citoyens.  

Les freins et les objections

Trop petite… en superficie ?  

Avec 34 000 km², la Bretagne est plus grande que la Belgique (30 688 km²), que la Slovénie (20 273 km²) et à peine plus petite que les Pays-Bas (41 543 km²). De nombreux États prospères ont une superficie inférieure. 

Trop petite… en population ?  La Bretagne, c'est à dire la région administrative et la Loire Atlantique, compte près de 5 millions d’habitants, soit autant que la Slovaquie, la République d’Irlande ou la Nouvelle-Zélande ; et bien plus que la Croatie, la Slovénie ou les pays baltes. Ces nations sont indépendantes, parfois membres de l’UE, et parfaitement viables. Et il ne viendrait à personne l’idée de remettre en cause leur statut.    

Le modèle des Länder allemand La comparaison est encore plus frappante en Allemagne. Des Länder comme la Sarre (990 000 habitants) ou Brême (680 000 habitants) disposent de parlements, de gouvernements et de compétences étendues. La Bretagne, avec ses 5 millions d’habitants, a donc une légitimité bien supérieure à plusieurs Länder allemands qui gouvernent pourtant pleinement leurs affaires.  La Bretagne n’est donc ni trop petite, ni trop pauvre. Elle a simplement été privée de ses leviers d’action.  

Un processus démocratique et progressif

La dévolution ne peut se faire que si les Bretonnes et les Bretons le souhaitent. Cela suppose un débat ouvert et informé, suivi d’un vote démocratique, par exemple un référendum. C’est l’ambition de Yes Breizh.  Un calendrier réaliste pourrait être fixé à l’horizon 2032, avec des étapes claires :

1. Ouverture d’un débat public et médiatique.

2. Référendum consultatif en Bretagne.

3. Révision constitutionnelle en France.

4. Élections d’une Assemblée de Bretagne et installation d’un exécutif responsable.  

Ce processus progressif permet d’éviter les ruptures brutales et de construire une nouvelle relation de confiance entre la Bretagne et la France.  

Dévolution et avenir commun

La dévolution n’implique pas de rompre les liens avec le pouvoir central. Elle permet simplement de redéfinir ces liens sur une base équitable et respectueuse. Paris garderait certaines compétences régaliennes (diplomatie, armée, monnaie), tandis que la Bretagne gérerait l’essentiel des questions de société et d’économie. En parallèle, la Bretagne pourrait renforcer sa place en Europe et dans le monde : relations directes avec l’Irlande, l’Écosse, le Pays de Galles, ouverture sur l’Atlantique et la mer Celtique, participation active aux réseaux régionaux européens.  

Dévolution : un mot, un projet, une confiance retrouvée

La dévolution n’est pas un slogan. C’est un outil politique éprouvé, qui a déjà fait ses preuves ailleurs. Pour la Bretagne, elle représente une chance historique : celle de reprendre la main sur son destin, de construire une société plus juste et plus efficace, et de donner confiance aux générations futures.  Ni autonomie floue, ni indépendance immédiate : la dévolution trace une voie claire, démocratique et progressive. Une voie qui permet à la Bretagne d’être enfin maîtresse de son avenir, tout en restant ouverte au reste du monde.  C’est l’ambition de Yes Breizh. Au-delà des clivages politiques actuels, complètement dépassés.

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