natasha kanape fontaine 2016
natasha kanape fontaine 2016

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Elle est poète, philosophe et n'hésite pas à dire qu'elle fait de la politique. Son peuple Innu est maltraité, retranché dans des réserves depuis cinq cents ans

Elle est poète, philosophe et n'hésite pas à dire qu'elle fait de la politique. Son peuple Innu est maltraité, retranché dans des réserves depuis cinq cents ans, dans un territoire aussi grand que la France, aux ressources minières convoitées.

Une femme indienne a dix fois plus de chance d'être agressée qu'une femme blanche à Montréal ou à Québec. Or ce sont ces femmes qui se sont réveillées et qui ont réveillé les différents peuples indiens du Canada avec le mouvement "Idle no more". Elles ont étonné le gouvernement par leur détermination et leur volonté de faire reconnaître les droits culturels des nations indiennes. Natasha Kanape Fontaine, en résidence à Douarnenez invitée par l'association Rhizomes, écrit, lit, proteste, et rit beaucoup.

Les élèves de seconde du lycée Diwan de Carhaix, l'écoutent, attentifs, étonnés par ce petit bout de femme déterminé, blessé dans son histoire et dans le destin de sa famille. Elle écrit en français, la langue du colonisateur, et veut que les jeunes lui traduisent en breton son poème. Au tableau, elle traduit dans sa langue qui est écrite depuis cinquante ans le poème et, en kan ha diskan, ils lisent les trois langues.

Dans les forêts subarctiques, Natasha dit : "je me ferai belle pour le poème de ma grand-mère". Le peuple des étoiles, c'est celui des Innus. Natasha le sait, elle qui n'a pas voulu d'une classe disposée de façon classique et a préféré le cercle du soleil ("pishum") et la demi-lune.

Voici le résultat de leur travail trilingue :

Da hanternoz e red ar stered Nete tshiustin vit shahiut Au nord les étoiles courent

Gourruzelloù an hanternoz a ziwall Petatan nte teu Les aurores boréales veillent

Adroit din anv an hentoù dour-mañ Minual minat nutam ne skipuat Redonnez-moi le nom ce ces chemins d'eau

Gant ma evfen dour ar menezioù Tshatshi meniannipi nte etakuat naute utshuat Que je boive l'eau des montagnes

Tshetsgi utshenmilek minat nte utun 0uzh pok e muzelloù Au baiser de sa bouche.