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- Communiqué de presse -
La Région Bretagne doit avoir la compétence pour organiser le développement linguistique, notamment dans l’enseignement

Le Conseil de l’Union européenne, réuni le 13 juin, a pris deux décisions relatives au régime linguistique de l’Union européenne, deux décisions décisives pour la préservation de la diversité culturelle et linguistique en Europe.

Hervé Le Gall pour UDB le 23/06/05 20:57

Le Conseil de l’Union européenne, réuni le 13 juin, a pris deux décisions relatives au régime linguistique de l’Union européenne, deux décisions décisives pour la préservation de la diversité culturelle et linguistique en Europe.

A la demande du gouvernement irlandais, le gaélique deviendra bientôt la 21ème langue officielle de l’Union européenne.

A la demande des gouvernements espagnol (pour le catalan, le basque et le galicien) et britannique (pour le gallois), d’autres langues bénéficieront désormais d’un usage reconnu au sein des institutions européennes. Il s’agit des langues « dont le statut est reconnu par la Constitution d’un Etat membre sur tout ou partie de son territoire ou dont l’emploi en tant que langue nationale est autorisé par la loi ». Cette nouvelle disposition va pouvoir s’appliquer à toutes les langues dites régionales qui disposent d’une reconnaissance légale ou constitutionnelle.

Concrètement le nouveau régime linguistique de l’Union européenne prévoit pour les langues régionales reconnues en droit interne :

- la traduction de tous les actes législatifs de l’Union européenne et leur diffusion sur les sites internet de l’Union, - l’utilisation de ces langues au Conseil et, par la suite, dans les autres institutions (Parlement, Commission) et organes (Comité des régions…) à condition qu’elle soit demandée dans un délai minimum de sept jours, - le droit de pétitionner dans ces langues et d’obtenir une réponse de l’Union européenne dans la même langue, - l’intégration de ces langues dans le programme LINGUA (développement de l’enseignement des langues européennes)

En France, la situation des langues régionales est très différente, l’ostracisme est toujours de mise, et les différents gouvernements ont toujours refusé (ou ne se sont jamais donné les moyens) de ratifier la Charte européenne des langues régionales. Avec les avancées qui viennent de se réaliser au plan européen, la France apparaît clairement comme une prison des langues.

Malgré le fort attachement des Bretonnes et des Bretons à leurs langues, le développement de l’enseignement bilingue – pour nous en tenir à ce seul domaine - rencontre de multiples obstacles : - Insuffisance des créations de postes d’enseignants. Alors que le contrat de plan Etat-Région prévoyait l’ouverture de 24 nouvelles classes par an, pour la rentrée de 2004 il n’y en a eu que 17, et pour celle de 2005 le Rectorat n’en autoriserait que 13, - Frein de certains élus locaux pour mettre à disposition des locaux adéquats, soit pour des raisons budgétaires, soit par « idéologie », - Refus, blocages pour l’ouverture de nouveaux sites d’enseignement, - Nomination hors de Bretagne d’enseignants bilingues formés et diplômés, alors que des postes disponibles en Bretagne ne sont pas pourvus, - Difficultés récurrentes à véritablement organiser et structurer la formation des enseignants bilingues, - Gestion arbitraire de la carte scolaire, comme à Rennes où le Rectorat tente de ne garder qu’un seul site bilingue, tant pour le collège que pour le lycée, au mépris de la demande sociale.

La Région Bretagne a voté à l’unanimité en décembre 2004 un programme de politique linguistique pour la Bretagne. Mais que deviendra ce programme si la soumission au diktat de l’Etat interdit sa réalisation ? Que de déceptions en perspective !

Il est évident que, compte tenu des multiples freins et de la position très en retrait du Rectorat, ce programme n’est pas en mesure d’atteindre son objectif de 20 000 élèves scolarisés en filière bilingue à l’horizon 2010.

Les élus régionaux du groupe U.D.B – gauche alternative considèrent que cette situation ne peut durer. Il faut que la Région obtienne les moyens d’atteindre ses objectifs. Ils demandent donc que la Région obtienne au titre du droit à l’expérimentation, de la compétence en matière d’enseignement bilingue. Depuis 2003 le droit à l’expérimentation est inscrit dans la constitution française. En conséquence les élus UDB/GA sollicitent le Président de la Région pour que cette demande en direction du gouvernement soit officialisée (une demande similaire et conjointe des Régions Bretagne et Alsace a été déposée pour obtenir la compétence en matière de gestion de la ressource en eau.)

Il s’agit pour la Région de maîtriser l’organisation de l’enseignement bilingue : gestion de la carte scolaire, ouverture de nouveaux sites, prévision de postes pour la formation des enseignants… Cela peut se faire sans pour autant créer de diplômes spécifiques ou des normes régionales d’enseignement.

Il s’agit de gérer au mieux et au plus près. Il s’agit d’être en mesure de proposer aux familles qui le souhaitent un enseignement de qualité avec des enseignants formés.

Le droit de vivre sa culture est une valeur universelle, nous demandons à ce qu’elle s’applique en Bretagne comme ailleurs !

Pour le groupe des élus, la présidente Naig Le Gars

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