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Le Manoir de La Hélardière gagnera-t-il contre la raffinerie Total et le PPRT ? Pétition en ligne
ABP a déjà parlé du manoir de La Hélardière à Donges par le communiqué de Patrice Maillard ABP21040 de janvier 2011 mais n'a jamais relayé la pétition en cours depuis
Maryvonne Cadiou pour ABP le 4/01/12 10:58
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Manoir breton des XIV-XVe siècles de La Hélardière. Donges Loire-Atlantique. Viviane Bosse-Perus et Michaël Jones.

Agence Bretagne Presse a déjà parlé du manoir de La Hélardière à Donges par le communiqué de Patrice Maillard ( voir l'article ) de janvier 2011 mais n'a jamais relayé la pétition en cours depuis le printemps pour aider au sauvetage du manoir. Lors de la journée portes ouvertes du 19 juin, elle avait déjà recueilli 1.000 signatures.


En effet à Donges – le vieux Donges fut rayé des cartes par les bombardements de la seconde guerre mondiale – il n'en reste qu'un manoir breton du XVe siècle.

Voici son histoire sur le site infobretagne.com sur Donges : (voir le site) : L'ancien manoir de La Hélardière (XIVe-XVe siècle). C'était jadis le siège d'une seigneurie ayant droit de haute justice. Propriété de Guillaume Briand en 1426, de la famille Cybouault et de la famille de Bouëxic, de 1650 à la Révolution. Vendu comme bien national à Julien Praud (régisseur de La Hélardière), il sera la propriété de la famille Poumier jusque vers le milieu du XXe siècle, époque où le manoir sera acquis par les Raffineries Françaises de Pétrole de l'Atlantique. En 1978, il est habité par la famille Cornelis. Il possède une chapelle privée.


Viviane Bosse-Perus, native de Donges, qui l'a acheté en 2002 malgré les pressions de Total pour l'en dissuader, le restaure avec les conseils du Gallois Gwyn Meirion-Jones et les travaux de plusieurs entreprises qu'elle remercie sur son site (voir le site) : un site à explorer en détails pour comprendre l'histoire de ce manoir et son actualité. Extrait :

Depuis son acquisition, en 2002, elle [la propriétaire Viviane Bosse-Perus] a compris qu'il faudrait se battre pour faire reconnaître l'importance culturelle et patrimoniale du manoir de La Hélardière face aux enjeux politiques et économiques. Grâce au savoir-faire de M. Lebrun de Pontivy et, malgré aucune subvention (on veut lui faire baisser les bras), elle décide de réaliser une restauration digne de cette bâtisse datant de 1426. Elle pense que personne n'osera plus y toucher, malgré les menaces destructrices datant d'un demi-siècle.

M. Roger David, conseiller général du canton, a annoncé lors de la cérémonie des voeux 2011 de la municipalité, que la déviation de la voie ferrée serait éventuellement l'occasion d'une expansion de la raffinerie. (Il s'agirait d'unités de stockage de produits livrés déjà raffinés à Donges).

En septembre 2008, une visite

Amaury de La Pinsonnais raconte sur son blog la visite au manoir et l'état de la restauration : (voir le site) ,-patrimoine-en-danger

La Hélardière est un joli manoir proche de Donges, que j'ai visité en 2008 lors du congrès de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne (SHAB), en compagnie des meilleurs guides que l'on puisse avoir pour une telle visite : Gwyn Meirion-Jones, professeur émérite de la London Metropolitan University et l'un des meilleurs spécialistes du manoir breton, et son compère Michael Jones (historien), professeur émérite de l'Université de Nottingham, historien de la Bretagne ducale, particulièrement de celle de Jean IV, et grand connaisseur des archives bretonnes. Nos deux amis ont beaucoup travaillé ensemble et publié plusieurs articles de référence sur le manoir breton. Ils étudient La Hélardière depuis plusieurs années en compagnie de sa propriétaire Mme Bosse-Perus, qui avait remarquablement accueilli la société ce jour-là, malgré les travaux en cours.

Extraits de la réponse de Philippe Grosvalet que Viviane Bosse-Perus a averti en avril dernier.

Le Manoir étant menacé de destruction ou d'abandon à nouveau, en raison des nouvelles règles de sécurité des installations industrielles non loin de ses murs, madame Bosse-Perus a écrit au président du Conseil général de Loire-Atlantique.

“Ce bâtiment à caractère patrimonial se trouve menacé en raison de son implantation sur le périmètre du Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) actuellement à l'étude.

Le PPRT a pour but de protéger les populations installées dans tout secteur soumis à un risque industriel majeur. Il prescrit des règles de sécurité qui s'imposent aux constructions et aux aménagements urbains indépendamment de toute considération patrimoniale.

La loi de 2003 dite Bachelot, qui instaure le zonage obligatoire PPRT ainsi que les conditions de son application, m'inspire des réserves pour les raisons suivantes :

– elle ignore les situations particulières telles que la présence d'une construction à caractère patrimonial en raison de son intérêt historique ou architectural ;

– elle ne permet pas d'indemnisation des particuliers qui auront l'obligation de renforcer la protection de leur habitation ;

– en cas d'expropriation, elle ne prend pas en compte le préjudice moral infligé aux occupants ;

– les importants aménagements aux quels les entreprises du secteur protégé devront faire face, afin de se mettre en conformité, fragiliseront leur compétitivité et l'emploi.

À ce titre je souscris pleinement à la motion votée par le Conseil municipal de Donges le 24 mars 2011.

S'agissant d'un dispositif relevant de la responsabilité exclusive de l'État, le Conseil général se trouve légalement dans l'impossibilité d'intervenir. Toutefois, conscient des conséquences irrémédiables de la mise en oeuvre de ce plan sur votre habitation je souhaite qu'une issue soit trouvée afin de préserver celle-ci en raison de son irréfutable qualité patrimoniale. En effet, grâce à votre engagement, le manoir de La Hélardière s'affirme, désormais, comme un témoignage marquant de son histoire locale (…) Philippe Grosvalet”.

Texte de la pétition (voir le site)

À l'attention de M. le ministre de la Culture, Mme la ministre de l'Environnement, M. le préfet de Loire-Atlantique,

Le manoir de La Hélardière et son quartier historique à Donges (Loire-Atlantique) datant de la fin du XIVe siècle est sacrifié sur l'autel des enjeux économiques et politiques mais demain, n'importe quel monument pourra faire l'objet de mesures similaires (Fort de Bouc - 13, Abbaye de Blanche-Couronne - 44, Château de Orcher - 76...).

Nous, citoyens, refusons que soit sacrifié notre patrimoine et sa valeur patrimoniale en terme de paysage, d'activité et de culture. Présents depuis des siècles sur des sites, ils subissent la mise en place de PPRT (1) privilégiant la protection des intérêts industriels au mépris de celle des riverains et des sites séculaires.

Nous demandons par la présente que :

– MM. les préfets et les maires des communes concernées aient en tête leur devoir de mémoire et restent inflexibles aux chantages industriels (emplois, délocalisations, etc.) ;

– le ministre de la Culture et son homologue de l'Environnement tiennent des consultations afin que les technocrates de la DREAL (2) n'effacent pas la mémoire de l'usage, énoncée comme critère primordial de la conservation du patrimoine par la Charte de Venise (3). Ce document stipule « chargées d'un message spirituel du passé, les œuvres monumentales des peuples demeurent dans la vie présente le témoignage vivant de leurs traditions » ;

– M. le ministre de la Culture applique la loi dans le cas de monuments historiques en cours de classement et, menacés ;

– les mesures de sécurité soient systématiquement appliquées à la source des installations industrielles, mesures préventives afin que les propriétaires puissent jouir pleinement de leur droit de propriété (Usus, Abusus, Fructus), l'antériorité des monuments primant sur celle de l'industrie. Un lieu, quel qu'il soit, a besoin de vie pour exister ;

– les citoyens restent sur la brèche car un monde sans patrimoine est un monde sans référence, sans passé, sans mémoire.

M. le Préfet de Loire-Atlantique tarde à signer un arrêté de classement conforme au vote à l'unanimité de la CRPS (4) de 2006 . En fait, il semble ainsi couvrir les intérêts de Total et la mise en délaissement (expropriation déguisée) du manoir de La Hélardière retenu sur la liste du patrimoine reconnu.

La raffinerie a construit des bacs de stockage face au manoir de La Hélardière malgré un engagement notarié datant de 1955 stipulant que les terrains en vis-à-vis devaient rester vierges de toutes installations industrielles. Total profite de sa « force économique » pour pratiquer des manœuvres dolosives et obtenir les autorisations d'exploitation de ses installations par les préfets de région. Combien de monuments historiques ont-ils été ainsi encerclés et sacrifiés ?...

La France ne doit pas perdre les joyaux remarquables de son histoire. Elle n'en a déjà que trop perdu. On ne doit pas attendre l'heure des mises en délaissement, des expropriations, des aliénations et/ou le sacrilège des renforcements de bâti, mais agir maintenant pour anticiper la sauvegarde du Manoir de La Hélardière et en général, de tous les monuments, de tous les sites remarquables qui risquent d'être touchés par ces mesures inconsidérées, issues de la technocratie.

Signez cette pétition pour que M. le préfet de Loire-Atlantique ou à défaut, M. le ministre de la Culture signe le classement du Manoir de La Hélardière avec un périmètre assurant au monument et à ses habitants une protection pérenne incluant des directives précises à l'encontre de Toatl pour le respect de ses engagements passés.

Signons cette pétition et n'oublions pas que demain, peut-être, notre maison transmise depuis des générations, pourrait être touchée par cette mesure.

L'État ne doit pas faire du « talibanisme ».


Notes :

(1) Plus de 900 communes (9 millions de Français) sont concernées par le risque technologique majeur en raison de la proximité de sites industriels répertoriés. Les Plans de Prévention des Risques Technologiques institués par la loi Bachelot en 2003, (votée dans l'urgence) font suite à l'accident AZF (Toulouse). Elle stipule : « L'État ne peut imposer à l'industriel de faire des travaux pour sécuriser ses installations classées qui ne seraient pas amortissables au regard des bénéfices attendus ». L'antériorité des constructions des propriétaires-riverains sur celles de l'industriel n'est pas prise en compte. Dévaluation, impossibilité de vendre,… accompagnent cette mesure franco-française ;

(2) Direction Régionale de l'Environnement et de l'Aménagement du Logement (ex DRIRE) ;

(3) Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments historiques et des sites adoptée par l'Unesco en 1964 ;

(4) Commission régionale pour la protection des sites.


Plus d'infos : voir site (voir le site) du manoir

Blog Facebook : « le manoir de la Hélardière en danger »

Blog Facebook : « PPRT et Riverains ».



Bien penser à valider sa signature dans sa boîte de courriels.

Voir aussi : (voir le site) du patrimoine de France, page La Hélardière.

Et (voir le site) des RichesHeures.net. (voir le site) et (voir le site) sur le blog de Benoît de Sagazan.

ET sur AgoraVox (voir le site)

Plus (voir le site) à lire Total fait le ménage de Patrimoine-de-rance.


Maryvonne Cadiou

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 3443 lectures.
Correspondante ABP depuis février 2007.
Voir tous les articles de de Maryvonne Cadiou
Vos 4 commentaires :
André BERLAN Le Mercredi 4 janvier 2012 17:49
Très bonne idée, cet article. Ne pas oublier aussi que la raffinerie de Donges grignote, avec ou sans PPRT, la commune de Donges ; à ce jour, plusieurs hameaux, une chapelle et une dizaine de blockhaus sont menacés, dont deux réservoirs d'essence construits par les allemands près de l'ancien village des Faux (Nz333a/ Les Faux). Les manoirs de Martigné, Condé et la Rovenais ont été rachetés par Total; Martigné a brûlé il y a quelques années et Condé a été rasé le 30/7/2011.
Maintenant, la raffinerie est en marche vers la RD100. Quand elle l'aura atteint, il y aura un nouveau PPRT, et c'est Donges qui devra déménager à nouveau.
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VIVIANE BOSSE PERUS Le Jeudi 5 janvier 2012 11:06
VIVIANE BOSSE-PERUS le 5 janvier 2012, propriétaire du manoir de la Hélardière.
Merci pour votre engagement pour la protection du manoir.
Vous avez omis de signaler que la DRAC a voté à l'unanimité le classement du manoir de la Hélardière en juin 2006 mais que le Préfet de Loire-Atlantique a toujours repoussé la signature de l'arrêté en raison de la mise en place du PPRT. TOTAL et la DREAL affirme qu'ils n'ont pas à tenir compte des spécificités patrimoniales du site faute de ce classement. Les bâtiments sont donc assimilés à des constructions ordinaires pour favoriser les intérêts de TOTAL. Le démantelement des cuves de stockages coûterait 9 millions d'euros (source DREAL). Je rappelle que la raffinerie s'était engagée en 1955 à ne rien construire sur les terrains face au manoir afin de ne pas créer de gêne au domaine. Mr RYKNER venu suite à une conférence de presse début 2011 a été sidéré par le désastre et le saccage du paysage dans l'Estuaire de la Loire et ce n'est pas fini!!!!
Pour information, sachez que Mr Priou, député-maire de Guérande, est largement favorable au rattachement de la L.A. à la région Bretagne. Ses interventions pour la défense du manoir auprès du gouvernement n'ont pas apportées les fruits escomptés, malheureusement car l'UMP a vôté pour la loi Bachelot (PPRT).
La protection des riverains des sites industriels est primordiale mais ce ne sont pas eux qui doivent payer alors que l'industriel se rapproche toujours plus des habitations.
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Ghenrë Le Jeudi 5 janvier 2012 22:13
l'Ankou de la Hélardière vas t'il mourir ?
A noter qu'il y a sur ce manoir une scultpure du fameux conducteur du "charigot d'në"c'est à dire l'ankou comme on disait encore dans le gallo de Loire Atlantique il n'y a encore pas si longtemps.
Un écrivain de Donges du début du 20ème siècle a collecté nombre de légendes sur son compte dans les environs de cette commune :Henri de Parscau du Plessix !
C'est que je sache, la seule représentation de ce type dans le département.
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michelle dairin Le Samedi 7 janvier 2012 17:26
il faut conserver
ce magnifique domaine
et enlever les bidons que
non rien a y faire ce chateau
etait là avant
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