Le combat de la Cordelière, Mairie du Conquet. Huile sur toile d'Anne Cadiou. Site la-mer-en-livres.fr
Le combat de la Cordelière, Mairie du Conquet. Huile sur toile d'Anne Cadiou. Site la-mer-en-livres.fr

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L'idée de retrouver l'épave de la Cordelière avait été lancée en 1996 par le Conseil général du Finistère, puis reprise par le Conseil régional de Bretagne. Elles ont dû être arrêtées par manque de finances mais les données, conservées, sont très réutilisables et cet été les recherches vont reprendre.

La Cordelière ou "Marie la Cordelière" est un navire breton, construit à partir de 1487, sur ordre du duc François II de Bretagne, dans le contexte de la guerre contre la France. Sa fille, Anne de Bretagne, en fut la marraine. Le navire, construit aux chantiers de construction navale de Morlaix, était le fleuron de la flotte bretonne. Cette caraque était armée de 200 canons et pouvait transporter 1.000 soldats en plus des 200 hommes d'équipage. Le navire tire son nom de l’ordre de la Cordelière.

Alors que La Cordelière sort du goulet de Brest le 10 août 1512, commandé par l'amiral Hervé de Portzmoguer (que les Français ont francisé en "Primauguet"), il se retrouve face à une escadre anglaise commandée par Sir Edward Howard, qui venait de piller Camaret et Crozon, et se préparait à débarquer à Saint-Mathieu. La bataille est terrible et inégale car Marie la Cordelière se retrouve isolée face à 25 vaisseaux anglais. L'abordage avec le vaisseau HMS Regent est d'une violence inouïe, les canons font des destructions irrémédiables à bouts portants et les bateaux s'enfoncent et c'est alors que Portzmoguer décide de tout faire sauter et aurait déclaré à l'équipage et aux invités à bord " Nous allons fêter saint Laurent qui périt par le feu ! ". Les deux navires coulèrent emportant avec eux plus de deux mille personnes, Portzmoguer et Thomas Knyvett, le capitaine du Regent. Seulement 20 Bretons auraient survécu sur les 1250 hommes à bord.

Des campagnes d'archéologie sous-marine ont eu lieu en 1997 et en 2001 afin de tenter de retrouver La Cordelière. Une nouvelle campagne de recherches va être lancée au large de Brest cet été. Celle-ci, dirigée par l'archéologue breton Michel L'Hour, du DRASSM le (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), va associer différents organismes et instituts, tels l'Université de Bretagne-Sud, l'IFREMER, l'ENSTA Bretagne, et le LIRMM de Montpellier.

Modifié le 21/02/2018 12:30:00