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Jaquette du CD
Jaquette du CD "De la source à l'Océan"
- Dépêche -
Le nouveau CD de MYRDHIN - "De la source à l'Océan"

Suivant les méandres des fleuves du monde vogue la harpe de Myrdhin ( ). De l'amont à l'aval, des racines aux ailes, voilà comment jaillissent les 14 titres, portant des noms

Gérard Simon pour Culture et Celtie le 8/10/15 11:08
CD "de la source à l'océan" CD "de la source à l'océan"

Suivant les méandres des fleuves du monde vogue la harpe de Myrdhin. De l'amont à l'aval, des racines aux ailes, voilà comment jaillissent les 14 titres, portant des noms de fleuves, dans ce nouvel album au nom évocateur :

« De la source à l'océan ».

L'eau, source de vie, nous berce tout au long de ces plages dans une atmosphère celtique d'universalisme et de romantisme. Les fleuves sont, en effet, un lien qui relie tous les continents dans un espace qui n'a plus réellement de frontières, où l'infini prédomine, là où le temps n'est plus à la mesure de l'homme mais bien à celle de l'eau.

L'eau, source de voyages : Myrdhin parle de sa rencontre avec des fleuves du monde qu'il a pratiqués, écoutés et ressentis. Figé dans une sorte de mémoire viscérale, le harpiste retranscrit ses impressions, ses perceptions de la force et de la beauté sauvage de ces créatures engendrées par Mère nature.

Comme les anguilles se dirigeant vers la mer des Sargasses pour se reproduire, les musiques enracinées de Myrdhin se jettent, à flots perdus, à travers un océan où les notions du temps et de l'espace sont différentes. Après avoir touché l'universel, ces musiques nous reviennent enrichies de ses mélanges pour nous rappeler que nos propres racines sont belles et bien universelles.

Si pour beaucoup, les fleuves sont des frontières naturelles, pour Myrdhin, ils constituent un lien entre les hommes, les cultures, les spiritualités.

Tout débute par la « Rance », bordant la ville natale de Myrdhin. De ces petites goûtes d'eau qui forment les grands... fleuves, ruissellent les notes de sa harpe celtique. Semblables à la couleur des harpes celtiques anciennes, ces sonorités rappellent l'excellent trio de « Musique Celtique Ancienne » composé de Patricia Arnould, Violaine Mayor et Joël Herrou. Une atmosphère de détente, de méditation déclenchée par la résonance étincelante du bol chantant tibétain. La présence des tablas accentue cette atmosphère himalayenne. Les vibrations de la basse de Philippe Lefèvre et l'apparition des samples donnent depuis son précédent album « Moving sands », une approche nouvelle au style du harpiste. Elle est, notamment, le fruit d'une belle complicité avec son fils Mael Chauvet qui enrichit, avec finesse, l'univers « Myrdhinien ».

L'« Oya », qui marque la frontière entre la Guyane française et le Brésil, est également à l'honneur. Arpèges et harmoniques dévoilent la facette romantique de l'album. Tout en restant dans le tempo des tablas, la harpe reste dynamique et rythmique.

Dans une ambiance mystérieuse, le titre « Elbe » sonne comme un réveil doucereux grâce à une superbe mélodie traditionnelle, jouée avec une harpe au son de cristal.

Dans « Danube », place à une mélodie orientale, avec les scratches du musicien Leäm (Mael Chavet) et les percussions de Jean-François Roger.

Puis le « Rhône » nous embarque sur un autre rivage. La harpe celtique prend, tout à coup, un coloris qui s'apparente à ceux des cithares de table que l'on retrouve, le plus souvent, en Europe centrale ou au Moyen-Orient. En toile de fond, serait-ce le bush australien où le jeridu de Ludovic Winckler qui bourdonne ?

La « Seine » s'écoule plus classiquement avec nuances et intensités engendrées par les arpèges.

Sous les samples du « Nil », le décor est planté. On ressent déjà le soleil de plomb, le ramdam d'une ville au bord du fleuve. Harpe et darbouka se mélangent à merveille avec les appels à la prière du muezzin.

Le « Parana » brésilien croise, ici, la musique de l'Europe de l'Est, notamment tzigane, dans une ambiance sinistre par un jeu de harpe qui imite le cymbalum. Néanmoins cette atmosphère est compensée par le « hang synths » (percussion suisse contemporaine) qui apporte de douces et chaleureuses touches.

La « Boyne » est un haut lieu de l'histoire irlandaise. Elle coule à vives eaux au son du uillean pipe de Patrick Dasen. Il invoque, sans doute, la déesse celte Boand qui est à l'origine du nom du fleuve.

La « Loire » sous la rythmique jazzy et dynamique de la harpe et un fredonnement divin montre l'esprit fugueur du dernier fleuve sauvage d'Europe.

Le « Shannon », cet autre fleuve de l'île d'émeraude, résonne comme une boite à musique. Par sa mélodie subtile, la harpe, nous charme de son romantisme typiquement irlandais.

Le « Saint-Laurent » apporte au fleuve québécois un autre air jazzy. Les samples, utilisés avec parcimonie, donnent le sentiment de percevoir les célèbres chants des baleines de Tadoussac.

Le « Rhin » a, quant à lui, quelque chose du légendaire tube « Kashmir » du groupe « Led Zeppelin ».

Une composition merveilleuse, délicate, accompagnée d'un geridoo apaisant.

Et pour conclure, Myrdhin nous invite à larguer les amarres avec le « Sénégal » sur un air sénégalais "Peul".

Dès que retentissent les percussions aux couleurs africaines, nous débarquons, déjà, pour une nouvelle escale.

Myrdhin, figure de proue de la harpe celtique, transcende, une fois de plus, les frontières humaines et terrestres. Sa musique fait, de plus en plus, corps avec les forces de la nature et nous aide à rêver, à voyager, ainsi qu'à puiser la ressource la plus profonde qui est en nous.

Un opus d'une très grande subtilité à écouter, de toute évidence, dans un esprit contemplatif au c½ur d'un havre de paix, à l'instar de l'église du Graal, à Tréhorenteuc, où il a été enregistré. Un album phare qui se distingue, notamment, par la superbe maîtrise des samples qui accompagnent les différentes harpes de Myrdhin, qu'elles soient, d'ailleurs, en pierre, en bouleau, en chêne ou bien même en épicéa.

Une mention spéciale pour les visuels de la jaquette et du livret qui nous invitent à la poésie. Ils sont signés Francis Bordet et Michel Jourdain, secondés par divers complices.

« De la Source à l'océan » est une authentique croisière dans un archipel de sérénité. Un remède efficace contre le vague à l'âme. Un album qui panse les maux. A vous prescrire absolument !

Xavier DANIEL

CD "De la source à l'Océan"

01 - La Rance

02 - L'Oya

03 - L'Elbe

04 - Le Danube

05 - Le Rhône

06 - La Seine

07 - Le Nil

08 - Le Parana

09 - La Boyne

10 - La Loire

11 - Le Shannon

12 - Le Saint Laurent

13 - Le Rhin

14 - Le Sénégal

CD "De la source à l'Océan"- MYRDHIN

Parution : juin 2015

Référence : RIA 991

Edité chez : RIA Productions - En vente sur le site de la Maison de la Harpe : (voir le site)

Illustration sonore de la page : "Le Shannon" (Extrait) - MYRDHIN

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(voir le site)

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