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Aménagements de la LGV près de Laval (photo wikipédia)
Aménagements de la LGV près de Laval (photo wikipédia)
- Enquete -
Les lignes pour TGV Rennes-Brest et Rennes-Quimper ne seront probablement jamais construites
D'après une annonce exclusive dans Ouest-France "L'aménagement d'une ligne ferroviaire grande vitesse vers Quimper et Brest n'est pas jugée prioritaire par la Commission chargée de hiérarchiser les grands projets d'infrastructures
Philippe Argouarch pour ABP le 21/06/13 12:48

D'après une annonce exclusive dans Ouest-France "L'aménagement d'une ligne ferroviaire grande vitesse vers Quimper et Brest n'est pas jugée prioritaire par la Commission chargée de hiérarchiser les grands projets d'infrastructures de transports".

Les lignes TGV Paris-Brest et Paris-Quimper ne seraient ouvertes au public qu'en 2050 au plus tôt en 2030 au lieu de 2016 comme prévu. Au train ou vont l'endettement de la France et sa désindustrialisation, il est probable que cette LGV ne sera probablement jamais terminée. En fait les travaux ont été à peine entamés.

Le coût de 3,4 milliards partagé entre l'État et les collectivités territoriales a été cyniquement déféré aux générations à venir grâce au concept de partenariat public-privé (PPP) dont on connait tous les aléas. La légèreté avec laquelle, la France signe ces contrats engageant des électeurs qui ne sont même pas encore nés et qui devront rembourser tous ces grands projets est d'un cynisme choquant.

Le 27 juin prochain, le rapport sera présenté au premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le maire de Nantes, qui a déjà dû mettre un bémol sur son aéroport à Notre-Dame des Landes (aussi un PPP), devra probablement abandonner l'idée de faire Paris-Nantes en moins de deux heures de son vivant car la seule portion du tracé qui semble avancer et qui sera probablement terminée est le tronçon Connerré-Rennes (environ 200km).

Brest, qui n'a pas été retenue comme métropole dans le projet de réforme des collectivités territoriales proposé par la ministre Marylise Le branchu, ne sera pas surpris de perdre aussi sa ligne LGV. Les deux allaient de paire. Pas de métropole, pas de TGV. Pour les communications stratégiques avec Brest et l'ile Longue, Paris a l'avion et n'a pas besoin de TGV. Quant aux touristes, les utilisateurs potentiels de cette ligne, ils sont en vacances et ont tout leur temps pour accéder aux plages du Finistère. On devine les arguments de l'État pour repousser ce projet.

Au cours d'une conversation avec Jean-Yves le Drian en 2009, ABP avait demandé au président de la région Bretagne pourquoi la priorité n'avait pas été donnée à la construction d'une ligne de ferroutage au lieu de lignes de TGV. Un ferroutage Brest-Paris aurait réduit les coûts de l'empreinte carbone et du transport confondus tant des produits agricoles bretons frais ou ceux manufacturés. Ces coûts vont d'ailleurs augmenter avec l'instauration de la taxe carbone le 1er octobre, réduisant encore plus la compétitivité des produits alimentaires bretons. Aider l'agro-business breton n'est-il pas plus important que de réduire le temps de voyages en train des touristes et des préfets ? La réponse de Mr Le Drian avait alors été : "La construction de la ligne libérera justement l'ancienne ligne pour le transport des marchandises...".

Philippe Argouarch

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 17 commentaires :
SPERED DIEUB Le Vendredi 21 juin 2013 15:59
Excellente analyse qui serait à transmettre aux initiateurs courageux de l'appel breton dont certains sont à tort obsédés par cette LGV alors que rien que le ratio cout sur temps gagné est négatif sans compter le fait que des arrêts seront supprimés
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mac kinle Le Samedi 22 juin 2013 00:47
Ce projet, si il devait être annulé, serait une défaite pour le système d'assimilation et d'étouffement français et une victoire, une bouffée d'air pour la Bretagne.
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kris Braz Le Samedi 22 juin 2013 08:07
Un tiers (un tiers !)du budget de la région Bretagne a été absorbé par la ligne LGV (Le Mans-Rennes). Pour rien.
Merci MM Le Drian, Lahellec et consorts !
Pendant ce temps, il faut plus de quatre heures pour se rendre de Brest à Nantes (avec changement), ne parlons pas de la ligne Brest-Quimper dont on vient d'annoncer qu'elle ne disposait pas des crédits nécessaires à son amélioration, ne parlons pas des horaires des trains si l'on veut circuler en Bretagne et non pas se rendre à Paris (je vais peut-être une fois tous les trois-quatre ans à Paris et je ne pense pas être un cas isolé), aller de Brest à Guingamp par exemple et revenir dans la journée à des heures décentes, ou revenir de Brest à Landerneau après 20H, ce qui est actuellement impossible. Ne parlons pas non plus de la lamentable liaison ferroviaire Rennes-Nantes et d'un tas d'autres choses qui auraient pu être réalisées sur ce budget. Ne parlons pas non plus des tarifs prohibitifs de la SCNF.
Donc, exit TGV = bonne nouvelle. Que la Région se concentre sur les TER, là où elle a déjà réalisé de bonnes choses.
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Job Le Dimanche 23 juin 2013 20:03
Je suis choqué par votre ignorance des usages du TGV. J\'ai étudié en master à Paris et compte y travailler bientôt. Je prend régulièrement le train entre Paris et Quimper et si je pouvais gagner du temps cela me ferait rentrer plus souvent... Vous êtes à coté de la plaque et c\'est à cause des gens comme vous que la Bretagne s\'isole et ne se développe pas économiquement.
L\'économie a besoin d\'interconnexion et non pas d\'isolement.
Signé : un jeune diplômé
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Louis Le Bars Le Dimanche 23 juin 2013 22:34
@ Job, vous avez beau avoir un Master, lisez votre message il est d\'une contradiction effarante.
Vous étudiez à Paris et voulez y travailler.
Le simple bon sens serait de tirer la conclusion que l\'emploi sont dans les centres de décision (Paris capitale d\'un Etat centralisé), et que se connecter à un centre de décision quand on est rien, revient à en devenir une périphérie sans intérêt...car excusez-moi mes revenir à Quimper pour voir Papy et Mamy de temps en temps ne sert à rien économiquement pour la Bretagne.
L\'Ecosse n\'a pas de connexion TGV vers Londres, Berlin ou Paris et s\'en porte très bien. Mais la différence avec la Bretagne, c\'est que l\'Ecosse existe en tant qu\'entité autonome et qu\'on peut y travailler et y étudier à un excellent niveau.
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Ar Vran Le Lundi 24 juin 2013 13:13
@Job
Très bien, bravo pour le cri du coeur!
Un petit conseil : continuez à étudier, (si possible pas qu'en français d'ailleurs) et intéressez-vous à autre chose que la France, alors seulement vous commencerez à comprendre..
Signé : un breton expatrié par la faute de moutons qui votent pour des partis de la République française
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many daniel Le Lundi 24 juin 2013 17:23
mr Poignant, maire de Quimper et conseiller de mr Hollande nous affirmait sur le magazine de la mairie, que quimper serait à 3 h de paris dans 2 ans, de qui se moque-t\'il ? lui s\'en fiche, il prend l\'avion, le trajet le plus cher de France, mais lui ne paye pas !
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Yann LeBleiz Le Lundi 24 juin 2013 19:55
@ Job
Vous n'avez encore rien compris, vous agisser en parfait petit colonisé qui ne voit le progrès que dans le fait d'étudier et travailler dans la capital du colonisateur.
Et vous appellez cela l'ouverture sur le monde, et ben, vous vous contentez de peu!
Donc pour vous étudier dans votre pays en Bretagne, à Nantes (si vous aimer les capitales) puis y travailler, cela semble trop plouc pour vous?
Et de même, je suppose que pour vous, étudier à Budapest, Berlin, ou St-Peterbourg, c'est également plouc face à la "chance civilisatrice" que vous avez d'étudier et travailler au "centre du monde" connu (comprendre: francophone)!
Je connais beaucoup d'européens qui vous prendraient pour un arriéré, avec votre raisonnement typiquement jacobin!
(Un master... pas de quoi se vanter!)
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P. Argouarch Le Lundi 24 juin 2013 20:03
@job Un billet Quimper-paris aller retour pour le weekend du 5 juillet coûte déjà 96 euros alors que c'est en vitesse TGV que sur 25% du trajet entre Le-Mans et Paris. En fait, le prix du billet Quimper-Paris est le même que pour Bordeaux-Paris alors que Bordeaux est plus loin, d'au moins 15%, de Paris que Quimper, et que la ligne Paris-Bordeaux est entièrement TGV. A ce sujet je me suis toujours demandé pourquoi les Bretons payent plus cher que le reste des Français le km SNCF alors que c'est même pas grande vitesse. Les Bretons sont de bonnes poires; pourquoi la SNCF ce génerait ?
Donc Job, vous êtes vous demandé combien allait coûter votre billet de train aller-retour pour passer votre weekend à Quimper si ce TGV est construit ? Plus de 250 euros aller-retour. Au train où vont les choses, avec le rétrécissement de la classe moyenne, si cette ligne est construite en 2050, pas grand monde pourra se payer un voyage qui sera un quart de SMIC net (1100 euros) certainement pas un étudiant même avec une carte abonnement et une réduction jeune. Un vol lowcost au départ de Brest ( et ca viendra à Quimper le lowcost..) même n'allant que jusqu'a Beauvais sera bien moins cher et la SNCF le sait bien et c'est la raison pour laquelle la ligne ne sera jamais construite.
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SPERED DIEUB Le Lundi 24 juin 2013 22:41
A noter la réponse heureuse pédagogique et diplomatique de Philippe qui contraste avec d'autres qui brillent toujours autant par l'arrogance habituelle on pourrait les qualifier sans exagérer de CHASSE CLIENT
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Loic Le Sellin Le Mardi 25 juin 2013 00:39
Que dire de plus !? Que nous sommes vraissemblablement des vieux croutons, qui (dicton africain) voient plus loin assi, que des jeunes debout. Pour une fois qu'etre en queue de wagon peut servir a quelque chose! Souhaitons que nos jeunes puissent se creer leurs opportunites de rester au pays. Le reste est deja dans les mains d'actionnaires transfrontaliers. Alors revendiquer la perte de nos forces vives serait bien dommage il me semble.
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nono Fik Le Mardi 25 juin 2013 08:58
Ayant aussi vécu quelques années dans la capitale française, je me souviens que lorsque j'avais réglé le bailleur privé qui me prenait tout de même la moitié de mon salaire, lorsque j'avais payé le train (car j'aimais revenu dans ma patrie de temps en temps) et lorsque j'avais dépensé quelques sous pour vivre, et bien il ne me restait....rien !!! Je connais beaucoup de collègues qui vivent encore ce racket et à entendre le maire de paris se réjouir que sa ville a vu sa population augmenter de 110 000 habitants en moins de dix ans, je crois que le phénomène n'est pas prêt de s'inverser : nous, bretons, allons continuer d'engraisser les parisiens...qui ne nous le rendent pas bien !
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Louis Le Bars Le Mardi 25 juin 2013 09:46
@SPERED DIEUB, voici le propos hautement constructif de notre humble client
"Je suis choqué par votre ignorance des usages du TGV. J'ai étudié en master à Paris et compte y travailler bientôt."
"Vous êtes à coté de la plaque et c'est à cause des gens comme vous que la Bretagne s'isole et ne se développe pas économiquement. "
En le relisant, je parierai même sur un troll...
Je ne vois pas du tout l'intérêt d'être constructif ou bienveillant face à ce style de poste, c'est même totalement contre-productif car cela sous-entend qu'il y a un fond d'honnêteté intellectuelle et de respect dans ces affirmations.
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Paul Chérel Le Mardi 25 juin 2013 17:55
Il serait bon que les élus UDB dans la B4 recherchent et dévoilent au peuple breton, combien la région a déjà mis d'argent dans la construction encore inachevée du contournement du Mans, c'est celui qui devait, sauf erreur de ma part, faire gagner HUIT (je dis bien HUIT) minutes sur le trajet Paris-Rennes. Ceci illustre très bien la thèse que je défends ; les régions ne doivent plus signer AUCUN contrat Etat-région. Elles doivent élaborer leur propre contrat REGION- Etat et si l'Etat ne veut pas signer ou s'il ne respecte pas ses engagements, on saura à quoi s'en tenir, le ON désignant alors TOUS les Bretons et pas seulement les militants. Paul Chérel
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mac kinle Le Mercredi 26 juin 2013 00:34
Ha Job! Notre situation et la votre pourrait être plus simple et lumineuse! Moi je voudrais bien passer un master (ou les vacances) à... Bayonne en quelques heures de voyage, mais, hélas, tout les TGV partent de Paris et y reviennent illico.
A quand des TGV "ville de province à ville de province"? (voir ville européenne).
La mode avant de prendre le train sera bientôt de dire "A Paris" au lieu de "Au revoir".
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Architecte dplg Le Dimanche 10 novembre 2013 07:37
J'ai créé mon entreprise il y a 5 ans dans un joli village des Côtes d'Armor et 20 emplois y sont à présent assurés en CDI. Nos clients sont parisiens et étrangers, mais pas un seul Breton:o) Nous nous sommes installés en Bretagne car nous savions que la LGV serait construite et qu'elle nous permettrait de concilier activité et cadre de vie. Aujourd'hui dans ce village, il ne reste que quelques commerces, une flopée de logements sociaux et notre équipe qui chaque jour amène un peu de vie et d'argent frais.
Vous comprendrez alors que je sois étonné en lisant vos propos tellement mon expérience de vie et ma projection future sont différentes des vôtres. Sachez que la Bretagne a toujours été libre, riche et puissante lorsqu'elle s'ouvrait vers l'exterieur, savait exporter sa production et participait activement à l'économie du monde. La mer était alors le rail de l'époque! Le jeune Breton diplomé dont vous vous moquez ne fait qu'expliquer qu'il est obligé de quitter sa Bretagne pour pouvoir travailler et se réaliser. Or, un territoire qui laisse partir ses jeunes est un territoire qui s'appauvrit, et ça, Il y a bien longtemps que l'Ecosse l'a compris!
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Perig Leost Le Mardi 26 novembre 2013 02:13
Contrairement à ce que défend cet article la LGV sera evidemment construite. Si la SNCF continue sa politique actuelle les billets seront chers certes, mais la ligne sera construite et à disposition pour l'usage que nous choisirons de lui donner. Le réseau ferré breton et la Bretagne gagnent evidemment à etre mieux connectés au reste de l'Europe. Que cela se fasse par Paris ou d'autres villes n'a (ne devrait avoir...) que peu d'interet tant que la connection est efficace.
Plus important (au moins pour ceux qui n'ont pas la necessité ou l'envie de sortir de Bretagne...)le projet est couplé à la création de nouvelles portions de lignes réduisant les temps de trajet entre Brest, Quimper, Rennes, Nantes et autres villes bretonnes actuellement desservies par le TGV et permettant le developpement des TER notamment autour de Rennes ou les lignes existantes arrivent a saturation.
Enfin juste pour precision: la ligne Paris Bordeaux n'est actuellement LGV que jusqu'à Tours
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