- Chronique -
Les manuels scolaires et les langues régionales : points forts et paradoxes
Alors que huit langues de France vont fêter leur premiers agrégés en juin 2018, les manuels scolaires gagnent en quantité et en qualité, mais de nombreuses questions demeurent.
Par Fanny Chauffin pour Kerne Multimédia le 14/10/17 21:54
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Alors que huit langues de France vont fêter leur premiers agrégés en juin 2018, les manuels scolaires gagnent en quantité et en qualité, mais de nombreuses questions demeurent.

Le colloque "manuels scolaires et langues régionales" de Montpellier se déroulait les 12 et 13 octobre 2017 à l'Université Paul Valéry de Montpellier.

Vingt intervenants de Corse, Occitanie, Italie, Catalogne, Bretagne, Pays basque se sont succédé à la tribune pour parler de manuels contemporains (les maisons d'édition bretonne TES, Ikas du Pays basque...), mais aussi pour expliquer les choix des éditeurs du XIXe siècle qui pouvaient, comme en Bretagne, éditer des livres en co-linguisme (listes de mots en breton et en français à parité dans le même ouvrage, exposé de Malo Morvan), ou qui bricolaient des méthodes suivant le fameux thème-version, ou des traductions de manuels existant dans d'autres langues...

Qu'en est-il aujourd'hui ? Depuis 1990, les enfants disposent d'un matériel pédagogique en couleur, avec des problèmes de programme mais surtout de niveau des élèves, car on ne peut utiliser le même type de manuels avec des enfants en système immersif ou à parité horaire. D'où une nécessaire adaptation. Un manuel coûte cher (jusqu'à 10 000 euros pour les droits), et quand il sort, il n'est pas rare que les programmes changent ! (pour l'histoire géographie ou les maths, par exemple).

Et comment parle-ton des langues de France dans les manuels scolaires de français par exemple ? Elles restent des "patois", des "parlers paysans", ne sont pas adaptées à la France contemporaine... Il faudrait pouvoir interpeller les auteurs de manuels pour que des collégiens, par exemple, étudient sur de beaux livres une langue de France, et que dans le cours suivant, Charlotte et Pierrot du Dom Juan de Molière soient qualifiés de paysans parlant un patois, "langue fautive, mal articulée...".

L'ABP donnera quelques extraits de ces conférences et débats, dans les jours qui suivent. Affaire à suivre...

Vidéo : Philippe Martel, de Montpellier 3, LLACS dresse les conclusions du colloque.

Voir aussi sur le même sujet : Okitania, yezhoù bro C'hall, kollog montpellier