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- Communiqué de presse -
En Corse, comme hors de Corse, l’année 2023 s’annonce difficilement prévisible
En Corse, comme hors de Corse, l’année 2023 s’annonce difficilement prévisible. Entre scénario vert et scénario sombre, bien malin qui saura situer le curseur et anticiper les mois à venir.
Par François Alfonsi le 15/01/23 23:15

Les scénarios de 2023

En Corse, comme hors de Corse, l’année 2023 s’annonce difficilement prévisible. Entre scénario vert et scénario sombre, bien malin qui saura situer le curseur et anticiper les mois à venir.

Pour l’avenir de la Corse, l’horizon politique s’écrira selon les évolutions du « processus de Bauveau » engagé depuis mars dernier et le protocole signé entre Gérald Darmanin et Gilles Simeoni après les évènements qui ont fait suite à l’assassinat d’Yvan Colonna. Le processus est toujours là en ce début d’année, mais il doit trouver urgemment un second souffle.

Si tel est le cas, la route sera cependant ardue. Le rétroplanning est serré en vue d‘une réforme constitutionnelle permettant l’autonomie de la Corse, qui devra intervenir avant fin 2024 au plus tard, avant que le quinquennat Macron n’entame sa dernière ligne droite. Cette procédure de réforme constitutionnelle demande six mois au moins, puisqu’il faut réunir les délibérations convergentes du Sénat et de l’Assemblée Nationale avant de réunir le Congrès à Versailles.

Par ailleurs la procédure finale au Parlement ne pourra démarrer qu’après un accord politique au niveau de la Corse. Celui-ci devra donc intervenir avant l’été 2024, et le débat ne pourra se résumer à une question diverse mise à l’ordre du jour d’une session ordinaire de l’Assemblée de Corse. Les institutions consultatives (Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel, et Chambre des Territoires), les corps constitués (associations des Maires, les Chambres consulaires), la société civile en général, vont s’inviter dans le débat démocratique, et, au-delà le peuple corse dans son ensemble. Faudra-t-il aller jusqu’à un referendum comme en 2003 ? Ce précédent y invite fortement, et cela sera réclamé par beaucoup. Mener à bien le débat en Corse devrait ainsi occuper la plus grande partie du premier semestre 2024.

Reste donc pour construire la base de l’accord un délai de 12 mois, soit l’année 2023, ce qui est extraordinairement court. Or un trimestre est passé depuis la dernière réunion de septembre sans que l’on ait progressé d’un iota car les décisions de justice sur les prisonniers corses minent la confiance qui s’était invitée lors des deux premières réunions tenues après la nomination du nouveau gouvernement et la confirmation du rôle de Gérald Darmanin comme négociateur du côté de l’Etat.

Dans ses vœux, le Président du Conseil Exécutif a souhaité que le processus reprenne et avance positivement. Il y a urgence à ce qu’il soit entendu !

Hors la Corse aussi, l’année 2023 s’annonce comme particulièrement incertaine.

En France, le gouvernement se débat à coups de 49-3 pour effacer sa déconvenue électorale de juin dernier qui l’a privé de majorité absolue. Dossier des retraites, et d’autres tout aussi difficiles, sont à l’ordre du jour des prochains mois. Ça peut passer, mais ça peut aussi casser ! Si ça passe, il faudra trouver, malgré l’éclatement politique actuel, l’espace d’un consensus autour de la réforme corse et rassembler la majorité des trois cinquièmes requise par la Constitution. Si ça casse, il faudra retourner aux urnes en ayant engrangé auparavant l’avancement maximum du débat sur l’avenir de la Corse. De toutes façons, le surplace actuel ne doit pas durer davantage !

L’Europe quant à elle est mise sous l’hypothèque de la guerre en Ukraine et de la nouvelle donne politique et économique qu’elle engendre. Les coûts humains sont déjà épouvantables et on ne peut être insensibles au sort de ces centaines de très jeunes conscrits russes fauchés par la guerre le soir du nouvel an.

Les sanctions économiques occidentales n’ébranlent guère la détermination agressive de Moscou qui campe économiquement sur son trésor minier et gazier. D’autant plus qu’au plan économique et matériel, l’effort de guerre est beaucoup plus supportable pour Moscou que pour Kiyv puisque 99% des dégâts sont en territoire ukrainien. Les pertes humaines sont autant de blessures qui ne se refermeront pas de sitôt et l’orgueil de l’Etat russe, qui se veut grande puissance mondiale, pousse à la surenchère permanente. Il faudra probablement de longs mois avant que cette guerre ne s’arrête et l’Europe devra faire face pour une longue durée à la nouvelle donne économique qui s’impose à elle : apporter des moyens économiques et militaires à l’Ukraine pour que sa résistance soit confortée, apporter une aide humanitaire généreuse à ceux qui sont obligés de fuir leur pays, consolider l’isolement de l’économie russe tout en réussissant à supporter les conséquences de l’arrêt des livraisons d’énergie, particulièrement du gaz. Les premiers bilans font état de bons résultats de la campagne de sobriété lancée pour l’hiver dans tous les pays d’Europe, tandis que l’accélération de la transition énergétique est la véritable réponse de moyen terme. Mais la dépendance était allée si loin qu’il sera encore nécessaire de produire beaucoup d’efforts.

En espérant que les scénarios les plus favorables finiront par s’imposer :

Bon’annata 2023 è, più chì mai, Pace è Salute.

Ce communiqué est paru sur François Alfonsi

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Membre de Femu a Corsica et préside depuis 2014 l'Alliance libre européenne (ALE). Élu une première fois député européen le 7 juin 2009, Il est de nouveau élu député européen le 26 mai 2019, sur la liste Europe Écologie Les Verts.
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Vos 1 commentaires
Anne Merrien Le Lundi 16 janvier 2023 23:19
Dans un documentaire sur Arte à propos de la géopolitique dans la Baltique, la Présidente de la Lettonie de 1999 à 2007, Madame Vaira Vike-Freiberga (il y a un i macron mais je ne sais pas comment le faire au clavier), explique, en français mar plij, comment Poutine usait du complexe de supériorité des dirigeants français.
" Je me rappelle les conversations avec Monsieur Chirac et je lui disais : Monsieur le Président, vous avez une vision bien romantique de la Russie. Et il a reconnu franchement qu'il avait une vision romantique de la Russie. Et ce qui l'attirait, c'est qu'il partageait avec la Russie l'idée de grandeur et de culture. Et Monsieur Poutine évidemment avait joué de cette corde sensible."
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