Face aux demandes des Gilets jaunes qui dépassent de loin la suspension de nouvelles taxes sur les carburants ou la CSG pour les retraités, Emmanuel Macron fait comme en 1968 lors des accords de Grenelle, et comme à chaque fois depuis, lorsque la Ve République est menacée : payer. Payer pour avoir la paix sociale en empruntant aux banques et aux monarchies du Golfe. On en est à 2300 milliards de dette publique avec 50 milliards à payer tous les ans juste pour les intérêts.
La première (raison des Gilets Jaunes ) tient à la désertification de pans entiers du territoire national, mal desservis par les transports publics, pauvres en médecins, éloignés des hôpitaux, des centres commerciaux et de l’offre culturelle ou festive, ce qui rend l’usage de la voiture indispensable, voire vital. Ce déséquilibre entre les villes et l’arrière-pays (mot qui en dit long sur l’arriération où on le tient) trouve sa source dans l’extrême centralisation du pouvoir sur Paris, fatale à terme pour la cohésion d’un pays aussi vaste. __Journal Suisse Le Temps (voir le site)
Il s'agit d'éviter de partager le pouvoir que la république confère à l'exécutif, sans parler d'une majorité parlementaire acquise via un système non démocratique. Sans parler des hauts-fonctionnaires de Bercy payés 300K par an et toute la clique jacobine installée en Ile-de-France adepte du racket fiscal.
En Suisse, la notion de province n’existe pas, le provincialisme non plus, parce que le territoire est découpé en entités autonomes, chacune levant l’impôt et veillant donc au bien-être de sa population. Dans une certaine mesure, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique sont également construites sur ce modèle. Dès les années 1980, la France a entrepris d’apporter des corrections à cet état de fait mais sans y associer l’autonomie fiscale qui leur aurait donné du sens. En outre, à peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron a privé les collectivités territoriales de la taxe d’habitation et leur a imposé des programmes d’économies que l’Etat central, lui, ne semble pas adopter. __Journal Suisse Le Temps (voir le site)
En payant, Emmanuel Macron évite d'avoir à changer les institutions car la majorité des Gilets jaunes veut une véritable démocratie, girondine, décentralisée, représentative, sans cumul de mandats. Cette 6e république devra être dotée d'une Assemblée nationale élue avec un minimum de proportionnelle (certains proposent de suivre le système allemand) et avec des députés élus pour deux ans seulement et limités à 3 mandats (c'est à dire le système américain) mais un parlement doté véritablement de l'initiative des lois. Les votes blancs devront être comptabilisés lors des élections et les dates de ces élections devront être fixées sans aucune interférences possibles de la part de l'exécutif.
Cette nouvelle république devra de plus donner un pouvoir de contrôle aux citoyens via trois contre-pouvoirs: le consentement à l'impôt, des référendums d'initiatives populaires, et le droit de rappel.