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- Chronique -
Métalogik - La légion d'honneur pour un jeune chaudronnier
La Légion d'Honneur pour un jeune chaudronnier castelbriantais ? Mais non, vous n'y pensez pas ! L'honneur, en notre pays, est réservé aux professions intellectuelles, aux artistes, aux maîtres-artisans, aux dirigeants de société. Il est très peu question de chefs d'entreprise et encore moins de simples ouvriers. Voir par
bernadette Poiraud Par journal La Mée le 18/02/08 17:21

La Légion d'Honneur pour un jeune chaudronnier castelbriantais ? Mais non, vous n'y pensez pas ! L'honneur, en notre pays, est réservé aux professions intellectuelles, aux artistes, aux maîtres-artisans, aux dirigeants de société. Il est très peu question de chefs d'entreprise et encore moins de simples ouvriers. Voir par exemple la liste de la Légion d'Honneur en janvier 2008 : (voir le site)

Alors, récompenser un chaudronnier, vraiment non, vous n'y pensez pas ! On en cherche, à cor et à cris, on en reconnaît le caractère précieux. Mais ça s'arrête là. Il est vrai que ce qui intéresserait ces salariés très qualifiés c'est … un salaire correct. Ca arrive. Mais c'est pas si fréquent. Et pas à la hauteur des salaires du PDG du CAC 40.

Du 2 au 8 février 2008 la Chambre des Métiers, à Châteaubriant, a organisé une visite de plusieurs entreprises de métallurgie du castelbriantais. La campagne de communication avait été intense (peut-être pas toujours assez précise). 160 visiteurs étaient espérés, il y en a eu 140. On peut être un peu déçu : pas assez de visites de la part de personnes qui, ne travaillant pas aux heures indiquées, auraient pu aller voir. L'image de ces entreprises est-elle donc si mauvaise ?

C'était pourtant très intéressant de voir les conditions de travail. A part quelques ateliers assez anciens (qui seront réhabilités), l'ensemble est propre, souvent clair et aéré, doté de machines modernes qui font le travail avec la précision demandée. Les travaux de force ne sont plus ce qu'ils étaient : il y a maintenant des ponts roulants, des chariots élévateurs, des robots. Le personnel est muni de masques, de lunettes, de chaussures de sécurité, de bouchons d'oreilles, de combinaisons de protection. Dans certains cas, cependant, il reste des travaux requérant une certaine force, par exemple changer les outils des robots. Il reste ici ou là des activités salissantes liées à la poussière de métal et à l'huile. Les travaux ne se font pas souvent en gants blancs !

Des points importants :

1.La spécificité des travaux. Un soudeur, même très expérimenté, venant des ABRF (acier en plaque épaisses), aura besoin d'une adaptation pour travailler chez SRVU (alu en plaques minces).

2.La nécessité de la formation interne. Chefs d'entreprise et salariés reconnaissent que la formation de base, même excellente, n'est qu'un « dégros-sissage » et a besoin d'être adaptée à chaque entreprise.

3.Le salaire peut atteindre 1500 € nets par mois. Mais il faut un certain temps pour y arriver. Le salaire d'embauche manque donc d'attractivité. La fidélisation est difficile aussi : des responsables de 5-6 salariés se plaignent de n'être pas reconnus dans leur travail

4.La profession envisage de plus en plus l'embauche de femmes. Certaines entreprises, en cours d'agrandissement (comme ACCO) ont prévu des vestiaires adaptés. Tous les chefs d'entreprises reconnaissant le bénéfique changement d'ambiance dû à la mixité.

5. La formation initiale et continue est une nécessité absolue. Il faut savoir se servir à la fois des techniques anciennes (type soudure au chalumeau) et des robots les plus sophistiqués (3 à 9 axes), programmés sur ordinateur. Cette formation ne s'acquiert pas en quelques heures.

6. Il y a de moins en moins de place pour les salariés non qualifiés. Il n'y a guère d'espoir, pour eux, d'arriver rapidement à être opérationnels. On ressent donc à la fois une grande admiration pour les salariés qui savent effectuer les tâches de plus en plus complexes demandées, et un grand désarroi devant tous ceux qui seront définitivement laissés sur le bord du chemin.

7.Il en ressort donc la nécessité de maintenir et développer les sections de formation initiale et de formation des adultes autour du Lycée Etienne Lenoir qui a prouvé, à de nombreuses reprises, l'excellence de sa formation. Heureusement, les industriels locaux se mobilisent dans ce sens. Mais il est regrettable que seul un financement privé ait permis la création d'une section Bac-Pro, alors même que le Ministère de l'Education Nationale, via le Recteur, refusait cette section et voulait même fermer les formations de BEP ROC SM et MPMI.

8- Enfin il est très satisfaisant de rencontrer des employeurs qui sont de réels techniciens, connaissant bien les diverses tâches dans leur entreprise, et sachant se montrer accueillants. L'intérêt des visiteurs les a d'ailleurs surpris : là où ils pensaient faire la visite en 15 minutes ils ont souvent passé 90 minutes à répondre au feu roulant de questions.

B.Poiraud

L'avenir des BEP et des Bac Pro

La formation : toujours plus. C'est très bien pour ceux qui le peuvent (et qui ne sont pas toujours récompensés en matière de salaire ! ). Et les autres ? Toujours moins ?

Un projet gouvernement (circulaire du 18 déc. 2007) envisage de créer des Bac-pro en trois ans. C'est acceptable pour les filières du type secrétariat ou aide-comptable qui, avec le BEP, n'ont pas de débouché.

En revanche c'est contestable pour les Bac-Pro liés à d'autres métiers comme la métallurgie.

Actuellement il existe trois filières :

- Bac STI, techniques industrielles, qui se prépare en trois ans, et qui dirige vers des formations de BTS.

- CAP en 2 ans.

- BEP qui se prépare en 2 ans, et ouvre la voie aux sections de Bac-Pro qui, elles, préparent en deux ans supplémentaires, sachant que les jeunes peuvent poursuivre vers un BTS (1). Cette deuxième filière est plus longue, mais adaptée à des jeunes au départ pas sûrs de vouloir aller jusqu'au BTS.

La réforme proposée vise à réduire le nombre d'enseignants, sans pour autant favoriser les jeunes. Actuellement la première année de BEP est, pour de nombreux jeunes, une année de remise en confiance après une scolarité chaotique. Accélérer la formation, ne délivrer en fin de première qu'un certificat de « niveau BEP », ne rendra service à personne.

220 000 élèves entrent en section BEP chaque année et 94 % d'entre eux terminent la seconde année. Puis 98 000 jeunes entrent en 1ère année de préparation au Bac-Pro et 66 000 décrochent le fameux diplôme. A l'issue du BEP, 43 % des jeunes trouvent rapidement un emploi. Ce taux monte à 63 % pour les jeunes ayant un Bac-Pro.

(1) (malheureusement trop peu d'employeurs sont prêts à pousser les jeunes vers un BTS).

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