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- Chronique -
Notre-Dame des Landes, l'échec d'un aéroport : politique-fiction
Issue d'un projet de développement aéroportuaire de la région nantaise par le gouvernement français, la construction de l'aéroport international de Notre-Dame des Landes est décidée en 1963 pour remplacer l'aéroport existant de Nantes-Atlantique, jugé trop petit et rattrapé par l'urbanisation
Yves-François Le Coadic pour ABP le 19/02/16 21:20

Le démarrage de l’aéroport.

Issue d'un projet de développement aéroportuaire de la région nantaise par le gouvernement français, la construction de l'aéroport international de Notre-Dame des Landes est décidée en 1963 pour remplacer l'aéroport existant de Nantes-Atlantique, jugé trop petit et rattrapé par l'urbanisation. Le président de la République française procède alors à l'expropriation à bas prix d'un vaste territoire agricole de 1.650 ha, situé à 29 km au nord de Nantes, suscitant le mécontentement de milliers de personnes qui organisent une résistance à partir de 1972. L'aéroport est inauguré le 14 octobre 2017.

L’arrêt de l'aéroport

Notre-Dame des Landes échoue rapidement à remplir les objectifs ambitieux du projet (“Rotterdam” aérien de l'Europe, gateway de l’Ouest Atlantique, 9 millions de passagers en 2050), à la fois en raison de la concurrence des aéroports régionaux et de la non-réalisation de la desserte autoroutière et ferroviaire par les conseils régionaux, ce qui complique les correspondances avec Nantes, Rennes et Brest. A partir de 2023, sept dixièmes des terrains acquis sont rétrocédés.

Le dernier vol de passagers a lieu le 30 octobre 2027, ne laissant plus que le fret à Notre-Dame des Landes. Nantes-Atlantique, renommé Nantes-Hollande en 2026 à la suite d'aménagements, est redevenu l’aéroport international de passagers de Nantes. Notre-Dame des Landes fait aujourd'hui en 2030 figure d'aéroport « fantôme ». Ce faisant, les aéroports de Brest, de Lorient et de Rennes ont pu conserver et développer leurs activités nationales et internationales.

La reconversion de l’aérogare

Dès 2026, des projets de reconversion de l’aérogare sont alors proposés : installer un musée de l’aviation, héberger un salon aéronautique de classe mondiale du type du Salon du Bourget ou le transformer en immense centre d'attractions aquatiques, doté d'un aquarium jumelé à un aquaparc intérieur. Dévoilé en grande pompe en février 2027, le complexe de 10.000 m2 devrait réunir un aquarium géant où les visiteurs auraient pu circuler à l'intérieur de tunnels en acrylique, une plage intérieure aux allures tropicales, un spa, des salles de cinéma et même des dômes dotés d'écrans sphériques permettant de projeter les spectateurs dans un univers de planètes lointaines.

La démolition de l’aérogare

Ce projet de conversion de l'ancien aéroport de Notre-Dame des Landes en un vaste complexe récréo-touristique ne voyant pas le jour et l’aérogare restant inoccupée, la décision de sa démolition est prise. Les bâtiments emblématiques de ce qu’est devenu le fiasco de Notre-Dame des Landes sont voués à la démolition. Le conseil d’administration des Aéroports de France a donné son feu vert le 2 mai 2029 au démantèlement de l’ancienne aérogare de Notre-Dame des Landes suivi le 15 octobre 2029 par les élus de Notre-Dame des Landes.

Le maire et les conseillers municipaux ont accepté une entente visant à négocier, dans la foulée de la démolition, une compensation financière avec l’aéroport de Nantes-Hollande. «C'est une décision qui a été très déchirante. Une décision qu'on n'a pas souvent à prendre dans une carrière d'élu», a convenu le maire, qui fait partie des cinq élus qui ont voté pour une entente. En revanche, trois conseillers se sont prononcés pour une injonction qui aurait permis de contester la démolition de l'aérogare devant les tribunaux.

Conclusion

Présenté comme le projet du siècle en 1963, l'aéroport de Notre-Dame des Landes s'est finalement imposé dans la mémoire collective comme le scandale du siècle. Lorsque le président de la République a inauguré les installations en présence de milliers de dignitaires étrangers, hommes d'affaires et politiciens, il annonçait le début d'une ère de présumée prospérité, mais surtout la fin d'une douloureuse campagne d'expropriation qui a semé la dépression, le divorce et le suicide dans les champs autrefois tranquilles de Notre-Dame des Landes.

L'aéroport de Notre-Dame des Landes était et restera une déception. Pour toutes les vies brisées lors de sa construction, pour toutes les occasions manquées d'en faire par la suite le fer de lance de l'aviation civile en Bretagne. L'histoire de cet aéroport promis à un brillant avenir s'est plutôt révélé un long parcours coûteux et douloureux.

Publié le 8 février 2030

NB - Comme on l’aura reconnu, ce texte de politique-fiction est un pastiche d’un ensemble de textes cités ci-dessous qui contaient l’histoire, commencée en 1969 et achevée en 2014 d’un autre aéroport, celui de Mirabel situé à environ 40 km du centre-ville de Montréal au Québec.

Montréal–Mirabel International Airport

(voir le site)

Montréal-Mirabel, l'échec d'un aéroport

(voir le site)

Feu vert à la démolition de l'aérogare de Mirabel

La Presse,‎ 15 octobre 2014

(voir le site)

Voir aussi :
Yves-François LE COADIC Youenn-Fañch AR C'HOADIG
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