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- Communiqué de presse -
Plaques d'immatriculation et « réunification » : réactions de Frederig ar Bouder
Dans son style inimitable, l'État français vient d'annoncer par oukase ministériel, qu'à partir de juillet 2009 «Les plaques d'immatriculation devront comporter un identifiant territorial constitué par le logo officiel d'une Région et le numéro de l'un des départements de cette Région »
pour Adsav!, Strollad pobl vreizh le 16/02/09 8:00

Mes chers compatriotes, Dans son style inimitable, l'État français vient d'annoncer par oukase ministériel, qu'à partir de juillet 2009 « Les plaques d'immatriculation devront comporter un identifiant territorial constitué par le logo officiel d'une Région et le numéro de l'un des départements de cette Région ».

Rassurez-vous, votre véhicule échappera à l'apposition de la fausse hermine verdâtre du logo de la « Région Bretagne ». Conformément au vœu exprimé par le Conseil régional de cette collectivité c'est notre drapeau national, le Gwenn-ha-du, qui figurera sur nos plaques d'immatriculation, bilingues de surcroît. Pourtant un problème de taille reste en suspens : si l'on prend l'arrêté à la lettre, les habitants de la Loire Atlantique devraient choisir entre leur numéro « 44 » et le Gwenn ha du mais ne pourraient pas, en principe, combiner les deux « identifiants ». Au ministère de l'Intérieur on semble plancher sur la question d'une possible dérogation…. Le remodelage rapide de la région Bretagne serait sans doute la meilleure réponse pour mettre fin au ridicule de cette situation.

La détermination des organisations et des personnalités bretonnes a placé la question de l'intégration de la « Loire Atlantique » à la « région Bretagne » au centre du débat sur la réforme administrative de l'hexagone. Le mouvement a pris tant d'ampleur que la « réunification » semble à portée de main. Cette perspective, si elle se confirme - car dans les salons parisiens on pratique l'intrigue et la volte-face - ne peut que me réjouir. Néanmoins, au risque de jouer les rabat-joie, je souhaiterais poser dès à présent une question cruciale : cette nouvelle région à naître serait-elle autre chose qu'une coquille vide ? Car à ma connaissance il n'existe aucun projet visant à confier aux Bretons le minimum de pouvoir qu'est en droit d'attendre un peuple sans État ; je parle de la maîtrise de notre développement économique, de notre politique d'éducation et de culture. Nous n'aurons pas même le loisir de nous faire entendre au Parlement Européen puisque, contrairement aux autres peuples sans État (Écossais, Catalans, Gallois etc.) on nous ôte la possibilité d'envoyer des députés à Strasbourg lors des élections européennes de juin 2009. Certains semblent ne pas l'avoir compris mais vos voix seront noyées dans une circonscription électorale de type «grand ouest» qui de facto élimine toute perspective de représentation bretonne. Belle leçon de démocratie !

L'interférence incessante de l'État français, sa propension à venir se mêler de ce qui ne le regarde pas constitue la plus grande menace pour l'indépendance de mouvement des Bretons. Aujourd'hui ce sont les plaques d'immatriculation, demain ce seront peut-être les autocollants à l'arrière des voitures. Qui sait, on règlementera peut-être un jour la taille des bandes et des hermines du Gwenn ha du. Aucune borne ne semble exister à la volonté de tout contrôler, de tout taxer, de tout enrégimenter. Prenons des exemples récents : il y a quelques mois la France modifiait sa Constitution pour y inscrire les « langues régionales » (sic) à la liste de « son » patrimoine. Une victoire en trompe l'œil : cette opération permet surtout de reléguer notre langue à une sorte de musée de la Province linguistique. Un ministre décidera sans doute bientôt par arrêté du lieu et du moment où l'on peut patoiser. La machine infernale s'est aussi attaquée à notre musique. Un « statut » professionnel associé de racket fiscal a failli être imposé aux milliers de musiciens amateurs. Grâce à une mobilisation massive des organisations bretonnes –dont Adsav- nous avons évité le pire. Mais pour combien de temps ?

J'invite tous les Bretons à se méfier des belles paroles. Gardons notre bon sens et notre œil ironique. Ne confondons pas concessions à peu de frais et bienveillance.

L'État français pourra être pris au sérieux lorsqu'il acceptera de négocier avec des organisations prônant l'autodétermination du peuple breton. Seul un contre-pouvoir politique fort pourra imposer un peu de respect et garder à distance cette machine rouillée qui nous entrave. Celui-là même même qu'Adsav, le parti du peuple breton, est en train de faire émerger.

Breizh da gentañ !

Frederig ar Bouder, président d'Adsav

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