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- Dépêche -
Quévert: saura-t-on un jour ?

C'est ce vendredi après-midi qu'a été évoqué pleinement l'attentat commis contre le MacDo de Quévert (Côtes d'Armor) le 19 avril 2000, attentat qui a provoqué la mort de Laurence Turbec, 28 ans, employée de l'établissement. Quatre des onze accusés du procès de l'ARB en cours

Philippe Argouarch pour Skoazell Vreizh le 14/03/04 11:02

Quévert: saura-t-on un jour ?

C'est ce vendredi après-midi qu'a été évoqué pleinement l'attentat commis contre le MacDo de Quévert (Côtes d'Armor) le 19 avril 2000, attentat qui a provoqué la mort de Laurence Turbec, 28 ans, employée de l'établissement. Quatre des onze accusés du procès de l'ARB en cours de jugement sont considérés par l'accusation comme "complices" de cet attentat dramatique attribué à l'ARB par les enquêteurs, mais dont on ne connaît pas le ou les opérateurs. Tous ont toujours nié toute implication dans cet attentat, que ce soit en tant que "chef de groupe" ou fabricant de matériel. L'audience de ce vendredi tend à leur donner raison.

Tous ceux qui ont assisté au procès sont unanimes: le témoignage du légiste sur l'autopsie du corps de Laurence Turbec - dont la famille a à ce moment quitté la salle - était insoutenable. La jeune femme, tuée par l'explosion d'une bombe derrière la porte de service qu'elle venait d'ouvrir, a été projetée et déchiquetée.

Divers témoignages ont fait état de la vie quotidienne de ce fast-food, de la façon dont a été vécue la matinée de l'attentat. Les soeurs de Laurence Turbec ont exprimé leur désarroi, fait le portrait moral de leur soeur.

A aucun moment, l'éventuelle complicité des accusés de ce procès n'a été évoquée. Aucune preuve matérielle ne les désigne, de près ou de loin.

"J'espère que les coupables de cet acte seront trouvés et que l'on connaîtra la vérité", a déclaré le propriétaire du MacDo de Quévert. "Il y a très peu de chance que l'on sache qui a commis cet acte", lui répond le président du tribunal.

Interrogés par le président, Gaël Roblin, Kristian Georgeault, Paskal Laizé et Stefan Philippe ont une nouvelle fois affirmé n'avoir rien à voir avec cet attentat. "J'aurais refusé de prendre un établissement comme celui-ci comme cible", a affirmé Kristian Georgeault. "Notre cible, c'est l'Etat français". "Si j'avais participé à cet attentat, je vous l'avouerais", assure Gaël Roblin à la famille Turbec. Pourtant, le soir même, TV Breizh et France 3 diffuseront le même reportage dans lequel une soeur de la victime affirme que les coupables sont dans le box...

Aucune autre preuve

Le même jour que l'attentat de Quévert a eu lieu devant La Poste de Rennes, sur le mail François Mitterrand, une tentative d'attentat dont les enquêteurs estiment qu'elle relève de la même organisation. L'un des "détenus provisoires", Jérôme Bouthier, est accusé d'en être complice, une trace de son ADN ayant été trouvée sur le sac dans lequel était déposé la bombe.

Le dossier de Rennes sera étudié par la cour lundi après-midi. Mais déjà ce vendredi, des témoignages ont été évoqués. Un témoin avait décrit un homme qu'il avait croisé devant La Poste, portant un sac semblable à celui qui comportait la bombe. Confronté à plusieurs inculpés, dont Jérôme Bouthier, il a affirmé qu'aucun d'eux n'était la personne qu'il avait rencontrée.

- Procédure contre les faux des gendarmes

A la requête de deux des accusés du procès de l’ARB 1993-2000 actuellement en jugement, Gaël Roblin et Kristian Georgeault, l’avocate parisienne Me Caroline Mecary, à la demande des avocats du pool de Skoazell Vreizh Me Ronan Appéré et Me Vincent Omez, vient de déposer une procédure civile devant le tribunal de grande instance de Paris. L’objectif est de démontrer que les gendarmes de Pornic ont rédigé un faux procès verbal le 20 avril 2004.

Tout commence le 14 avril 2000, au MacDo de Pornic (Loire-Atlantique). Le directeur du fast food s’apprête à partir en voyage aux Etats-Unis, lorsqu’il découvre des traces de vandalisme dans son établissement, essentiellement des vitres brisées, dégâts qui ont eu lieu dans la nuit du 13 au 14. Aucune déflagration n’a été entendue, et le système interne d’alerte est resté silencieux. Le gérant prend des photos, les laisse dans un tiroir, porte plainte à la gendarmerie et s’envole pour son voyage. Il témoigne au procès de l’ARB : « Un attentat, ça n’a effleuré personne ».

La gendarmerie a déjà reçu 8 ou 9 plaintes pour des dégâts commis contre le MacDo de Pornic. Ce jour là, le gendarme qui récupère la plainte est seul et débordé. « Ce jour-là, j’avais effectué 14 auditions (…). Je ne pouvais donc pas être au four et au moulin. » Il ne se rendra donc sur les lieux pour vérifier les dégâts que quelques jours plus tard, voit que les vitres de la terrasse ont été remplacées par des panneaux de bois, n’observe aucune autre dégradation. Il est vrai qu’il ne se détache guère de sa voiture pour l’occasion…

Il rédigera donc seul un procès verbal à plusieurs jours du dépôt de plainte, le 20 avril 2000, dans lequel il écrit : « Nous nous transportons immédiatement sur les lieux, constatons des dégradations légères… ».

L'audience reprendra lundi après-midi.

SK VZH : 12/03/2004

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