

L'étude des signes gravés sur les monuments mégalithiques de la façade atlantique, notamment en Morbihan, révèle l'existence d'un système symbolique d'une grande cohérence, témoignant d'une culture mythologique profonde et partagée au Néolithique. L'interprétation récente, déplaçant l'analyse d'un cadre purement agropastoral vers un contexte maritime et céleste, permet de décrypter un récit complexe, véritable "chemin des morts"" inscrit dans la pierre.
L'étude des signes gravés sur les monuments mégalithiques de la façade atlantique, notamment en Morbihan, révèle l'existence d'un système symbolique d'une grande cohérence, témoignant d'une culture mythologique profonde et partagée au Néolithique. L'interprétation récente, déplaçant l'analyse d'un cadre purement agropastoral vers un contexte maritime et céleste, permet de décrypter un récit complexe, véritable "chemin des morts" inscrit dans la pierre.
Une grammaire de signes gravés communs à l’Atlantique
La première tentative d'inventaire fut réalisée en 1873 par Gustave de Closmadeuc dans son fascicule intitulé Sculptures lapidaires et signes gravés dans les dolmens du Morbihan. Cette approche fut élargie par l'archéologue britannique Alasdair Whittle qui, en 2000, suggéra un lien de certains signes avec l'environnement marin. Cette hypothèse a été renforcée et précisée par Serge Cassen et Jacobo Vaquero, qui ont identifié le cétacé représenté comme un cachalot (Cassen et Vaquero, 2000), plaçant ainsi la symbolique maritime au centre de l'analyse. L'inventaire des motifs révèle une série de symboles clés :
- Le signe de la hache polie est l’objet de prédilection des premiers défrichements. Il est représenté sur les mégalithes, emmanchées (avec un manche) ou non. Jean-Loïc Lequellec souligne que « l'hésitation entre hache, marteau, maillet et massue peut s'expliquer par une dérivation linguistique à partir d'un même réfèrent pré-indo-européen "[arme en] pierre", à comprendre dans un contexte néolithique » (1) (J.-L. Lequellec, "Mégalithes et traditions populaires. La hache et le marteau de vie et de mort", 1996, p. 287). La lame de hache polie isolée « permet de penser que la partie lithique de cet objet suffisait à porter le sens » (J.-L. Lequellec, 1996, p. 288), ces signes constituant les invariants d'un mythe étiologique de fondation et d'une pré-écriture. Jean-Loïc Lequellec fait également le rapprochement du signe de la hache polie avec le mel beniguet ou "maillet béni" qui permettait la bonne mort dans les traditions populaires en Bretagne. A. Le Rouzic, en 1939 s'était également intéressé à la question en examinant les marteau en forme de pierres du village de Notério à Carnac et de la chapelle de Saint-Germain en Brech (Z. Le Rouzic, 1939)
- Le signe de la crosse : sa forme est rapprochée du Lituus étrusque, l'outil rituel utilisé pour délimiter le Templum ou « Temple Céleste ». Ce signe de la crosse est également proche du sceptre (heqa) des Pharaons en Égypte ou des bâtons de jet (âmâat) pour chasser les oiseaux des marais. L’insigne du heqa est souvent représenté de façon croisée avec le fléau (flagellum ou nekhekh), considéré comme un symbole de protection et de puissance féconde. L'association des oiseaux et des crosses sur la dalle P2 de Gavrinis semble comparable aux pratiques des augures.
- Les représentations de bateaux : Elles incarnent les voyages initiatiques et les traversées de l'au-delà, avec des schémas narratifs précis, comme au Mané er Groez à Kercado, avec 5, puis 4 et 3 signes anthropomorphes.
- Les animaux : La faune domestique et sauvage côtoie le cétacé.
La combinaison de la hache emmanchée avec la crosse (Lituus) est une abstraction symbolique forte qui ne peut avoir d’autre nécessité que rituelle. Elle pouvait servir à ancrer un territoire dans l'au-delà en délimitant une rupture de plan.
Les attributs animaux (cornes, évent, les bras de calmars géants ) sont figurés à la manière de crosses, projetant les objets et animaux "crossés" dans une dimension rituelle céleste, témoignant d'une codicologie et d'une culture mythologique partagée. Ainsi la dalle recouvrant la chambre funéraire de Gavrinis comporte sur la face supérieure une figure de bovidé dont l'extremité des deux cornes ont la forme de deux crosses inversés et les cornes et l'échine du capridé sont deux arcs radiés.
Certaines associations symboliques peuvent être soulignés. Ainsi un point focal du menhir de Saint-Samson-sur-Rance est souligné de deux signes de la crosse associé au signe du cachalot, semblant dessiner une carte du ciel, de la Grande ourse vers le pôle nord.
De l’apport du structuralisme de Claude Lévi-Strauss
Un jeu de correspondances symboliques.
Tous ces signes traduisent un langage qui peut se présenter dans sa forme élémentaire ou développée. L'analyse structuraliste, inspirée de Claude Lévi-Strauss, permet de saisir la logique interne de ce langage visuel à travers des correspondances associant la hache emmanchée stylisée, une forme quadrangulaire et un croissant (la barque) (Cassen, Serge, Grimaud, Valentin, Lescop, Laurent, Cadwell, Duncan, « Le rocher gravé de la Vallée aux Noirs (Buthiers, Seine-et-Marne) », Gallia Préhistoire, 2005, p. 36). Ces symboles renvoient aux trois dimensions fondamentales : terrestre (le carré), céleste (la hache polie stylisée, crossée ou non), et cosmique (la barque).
Ce langage visuel, élémentaire, se retrouve sur des sites mégalithiques comme Spézet (Finistère), Vieux Moulin à Plouharnel (Morbihan), la Table des Marchands à Locmariaquer (Morbihan) , ou encore Portela de Mogos et Vale Maria do Meio de l’Alentejo au Portugal. Le programme peut être aussi développé dans un schéma narratif complet comme au Mané Lud ou à Gavrinis dans le Morbihan. Le grand menhir de Locmariaquer, reconstitué à partir des dalles de plafond de la Table des Marchands et de Gavrinis, semble répondre symboliquement à la pierre de Saint-Samson, à plus de 150 km de distance. Ce lien, rendu possible par un réseau fluvial et maritime structurant, renforce l'idée d'une circulation des savoirs et des pratiques rituelles entre ces sites, et au-delà par la mer et l’océan, la Rance et la Vilaine, la Manche et l’Atlantique.
Le menhir de Saint-Samson-sur-Rance présente la spécificité de comporter la majorité des signes gravés répertoriés. Il fonctionne comme une "Pierre de Rosette", déroulant un schéma narratif complet du chemin des morts : la face Nord ancre la dimension terrestre ; la face Ouest (faune sauvage/cétacé) représente la transition liminale ; la face Sud (barque anthropomorphe/Lituus) incarne le voyage initiatique ; et la face Est (barque vide) symbolise la renaissance et le cycle solaire. Le quadrillage du parcellaire est la dimension terrestre, tandis que les haches emmanchées crossées délimitent le Templum Céleste (une toile du ciel) quadrangulaire qui circonscrit le monde sauvage et marin, territorialisant l'au-delà. Le trajet des barques, s'ancrant sur ce Templum et allant de la base au sommet, confère au voyage sa dimension cosmique, le cétacé ou servant potentiellement de guide psychopompe vers le pôle nord stellaire ou pourrait simplement représenter le calque symbolique d'une constellation néolithique reportée sur la voûte céleste. (l'archéologue allemande Stefan Maeder, 2021 ; Claude Maumené, président de la Société de Mythologie Française, 2024).
- La stèle de Saint-Samson a été inventoriée par Serge Cassen et Valentin Grimaud dans l'ouvrage : La clé de la mer. Une étude des représentations gravées sur la Pierre de Saint-Samson (Côtes-d'Armor), paru en 2020.
Ce menhir est bien "une clé de la mer" mais il est aussi "une clé des champs" et "une clé du ciel".- L'approche méthodologique des signes gravés proposée dans cet article est basée sur une trentaine de sites archéologiques (non exhaustive) de la façade atlantique, de l’Écosse et le Portugal avec une mise en exergue du phénomène carbacois. Le méthodologie est développée dans le livre Dolmens, menhirs et signes gravés de Bretagne en 2025.
Le chemin des morts et l’archéologie des mythes
L’historien Julien d’Huy qui consacre des recherches à la préhistoire des mythes constate que « le motif de mythes faisant de la Voie lactée la route empruntée par les âmes dans leur voyage vers l’au-delà, ou le chemin suivi par un cortège funéraire, est connu des premiers Homo sapiens avant leur sortie d’Afrique (Julien d’Huy, 2024) ». Il ajoute également que certains chercheurs pensent que « les anciens Égyptiens y voyaient une rivière céleste qui aurait répondu au Nil terrestre (Julien d’Huy , 2024) ». C’est aussi l’avis de l’astrophysicien anglais Or Graur qui a apporté un nouvel éclairage en identifiant un lien potentiel entre la Voie lactée et la déesse Nout, jusqu’alors ambigu dans la culture égyptienne antique : « Le rôle de Nout dans la transition des défunts vers l’au-delà et sa connexion avec la migration annuelle des oiseaux correspondent à la façon dont d’autres cultures comprennent la Voie lactée », (Or Graur, 2024).
Ainsi, très tôt, nos ancêtres ont considéré que les morts se repéraient grâce aux étoiles. Alors que de nombreuses cultures ont abondamment traité la narration de la mort, la localisation d’un au-delà et l’identification d’un chemin vers les morts, peu ont exploré avec détails l’imaginaire du royaume des morts. C'était aussi le cas, au néolithique.
Pré-écriture et inscription rituelle dans le monument funéraire
Le principe de rébus est à la base de toute système d’écriture. Le regard de l’archéologue italien Emmanuel Anati vient étayer l'interprétation des signes gravés du Néolithique atlantique européen en les qualifiant de forme de pré-écriture idéographique : « Dans l’art préhistorique, tout comme dans les premières formes d’écriture idéographiques, les idéogrammes sont des signes ou des combinaisons de signes répétitifs. Leur nature récurrente et la relation particulière existant entre eux indiquent qu’ils sont destinés à transmettre des concepts conventionnels » (Emmanuel Anati, 2006). Florence Evin ajoute : « Aujourd’hui, on le sait différemment, il faut aller plus loin dans l’analyse des données graphiques. La facilité d’abstraction investie dans ces idéogrammes révèle les capacités conceptuelles et sociales des chasseurs paléolithiques et leur aptitude au codage graphique » (Florence Evin, 2017). Il en était de même, a fortiori, au néolithique.
Cette perspective est d'ailleurs renforcée par la linguiste Silvia Ferrara, qui, tout en questionnant le vocabulaire, insiste sur la nature profondément codifiée et symbolique de ces signes précurseurs. Elle souligne que l’essence de l'écriture réside moins dans le dessin que dans la structure du signe lui-même :
« Appelez les « pictogrammes », si cela vous chante (bien que je n’aime pas ce terme), mais peut-être sont-ils plus « grammes » (au sens de signes) que « picto » (au sens de dessin). Le potentiel était là tout entier. L’abstraction et le symbole, sans aucun doute mais aussi le cadre : ordre, code, schéma et paradigme » (S. Ferrara, Avant l’écriture. Signes, figures, paroles. Voyage aux sources de l’imagination, éd. du Seuil, Paris, 2023, p. 251 et 253).
Les signes gravés des mégalithes constituent donc une forme de pré-écriture (J.-L. Lequellec, 1996, p. 287) et les invariants d'un mythe étiologique de fondation, témoignant d’une culture mythologique partagée. Leur emplacement sur les monuments mégalithiques est hautement stratégique, structurant le récit du passage vers l'au-delà de manière complémentaire : dans les dolmens, ils servent de marqueurs de transition en délimitant, à l'intérieur du monument, la « transition entre le monde extérieur et l'intérieur du monument » (J.-L. Lequellec, 1996, p. 289), le fond de la chambre agissant comme le point d'arrêt symbolique de la progression. Cette dimension statique et souterraine est équilibrée par les menhirs isolés ou en alignements qui complètent ce dispositif en traduisant, à l'extérieur, la course de la lumière et les cycles célestes, un rôle essentiel au cycle de renaissance par leur dimension lumineuse et cosmique. La culture mythologique des signes gravés raconte de manière codifiée le chemin des morts, organisant l'accès à l'au-delà.
Le phénomène mégalithique carnacois a été un bref épisode au regard de l’histoire, Les signes gravés du néolithique atlantique européen sont restés au stade des idéogrammes, conservant leur part de mystère. Le processus de codification qui a conduit ailleurs à l’écriture, en Mésopotamie et en Égypte a été interrompu à Carnac et, au-delà sur toute la façade atlantique. Une des raisons pourrait être liée à l’augmentation soudaine du niveau marin. Elle aurait bouleversé l’équilibre du pôle carnacois, dont une des sources d’enrichissement était l’exploitation du sel. Comme conjuration funeste, des haches polies ont été retrouvées, fichées dans la vase, tournées vers le ciel. Le déclin se poursuit à l’âge de bronze. Éloignée des gisements d’étain, la région de Carnac se trouve désormais en marge des réseaux d’échanges atlantiques (C.Nicolas, 2016).
Conclusion : un modèle d'interprétation cosmogonique
Ces signes ne sont pas un alphabet linéaire, mais ils constituent un système de communication visuelle codifié et ritualisé qui transmet un récit complexe (le chemin des morts, l'accès à l'au-delà) de manière stylisée et mnémonique, ce qui est la définition même d'un système pré-scriptural ou proto-écriture. L'ensemble des correspondances (le lien entre Locmariaquer/Gavrinis et Saint-Samson) suggère fortement une circulation des savoirs et une culture mythologique partagée sur la Façade Atlantique au Néolithique. Cette analyse propose un modèle d'interprétation des signes mégalithiques qui réconcilie les dimensions terrestre, maritime et céleste autour du thème central de la mort et de la régénération.
(1) " Ces apparentements remontant à un héritage pré-indo-européen, il faut considérer *Haek'mon dans le contexte culturel du Néolithique : il s'agit d'une nominalisation de l'adjectif *Haek'- {*ak'~ sans laryngales, d'où par exemple le latin acus), "hache, chose pointue", ayant forcément pour réfèrent un instrument de pierre. Par neutralisation des traits onomasiologiques "aigu" ou "pierre", ce terme en est venu à désigner tantôt la pierre en général — et il a été alors utilisé pour désigner par métaphore les effets sonores et destructeurs du tonnerre sur les arbres — et tantôt la hache, d'où la connotation fulgurante de celle-ci. Par métonymie, cet aspect particulier du ciel qu'est la foudre a servi pour désigner le firmament en général, d'où le sens de "ciel" dans une autre série de dérivés de *Haek'mon comprenant l'anglais heaven, l'allemand Himmel, le vieux norrois himenn (gotique himins), ainsi que le sanskrit açman, l'avestique asman et le grec aK/xcov, déjà mentionnés (Hamp, 1967 : p. 85; Maher, 1973 : p. 449)", Lequellec, Jean-Loïc. "Mégalithes et traditions populaires. La hache et le marteau de vie et de mort". Bulletin de la Société préhistorique française, tome 93, n°3, 1996, p. 291.
Références
- Anati, Emmanuel, « Structure de l’art et structure de l’esprit » dans Diogène, 2006/2 (n°214), p. 104
- Cassen, Serge ; Vaquero Lastres, Jacobo. « la forme d’une chose ». in : Cassen, Serge ; Boujot, Christine ; Vaquero, Jacobo (dir.). Éléments d’architecture. Exploration d’un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan). Constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais. Propositions pour une lecture symbolique. Chauvigny : Association des publications chauvinoises, 2000, p. 611-656.
- Cassen, Serge, Grimaud, Valentin, Lescop, Laurent, Cadwell, Duncan. « Le rocher gravé de la Vallée aux Noirs (Buthiers, Seine-et-Marne) ». Gallia Préhistoire, tome 47, 2005, p. 33-54.
- Cassen, Serge et Grimaud, Valentin, La Clef de la mer. Une étude des représentations gravées sur la Pierre de Saint-Samson (Côtes-d’Armor), Nantes : Lithogénies 1- LARA/Université de Nantes, 2020.
- Closmadeuc, Gustave de. Sculptures lapidaires et signes gravés dans les dolmens du Morbihan. Vannes, 1873.
- Evin, Florence, « Les signes support de mythes », Le Monde Hors-Série, 2017, p. 38-39.
- Ferrara, Silvia, Avant l’écriture. Signes, figures, paroles. Voyage aux sources de l’imagination, éd. du Seuil, Paris, 2023, p. 251 et 253.
- Gendry Mikaël, « Et si les mégalithes se racontaient ? Le Mané Lud, entre mythe de fondation et quête des origines, Société Archéologique du Finistère, 2024.
- Gendry Mikaël, Dolmens, Menhirs et signes gravés de Bretagne, La Geste éditions, 2025.
- Gendry Mikaël, « Et si les mégalithes se racontaient », revue Keltia, n°672, août-octobre 2025, p.10-14.
- Gendry Mikaël, « Les signes gravés, les barques funéraires et le chemin des morts des mégalithes » (1ere partie), Société des Amis des Etudes Celtique, n°90, mai 2025, p.17-36 ; id. « Les signes gravés, les barques funéraires et le chemin des morts des mégalithes » (2de partie), Société des Amis des Etudes Celtique, n°91, septembre 2025, p.17-27.
- Graur, Or, The ancient Egyptian personification of the Milky Way as the Sky-Goddess Nut : an astronomical and cross-cultural analysis (« La personnification égyptienne antique de la Voie lactée en tant que noix de la déesse du ciel : une analyse astronomique et interculturelle »), Journal of Astronomical History and Heritage, 27, 1, 29 mars 2024, p. 28-45.
- Huy, Julien (d’), « Le voyage des défunts emprunte à la voie lactée », Science & Vie, n°1277, février 2024, p. 78 ; Julien d’Huy, L’aube des mythes : Quand les premiers Sapiens parlaient de l’Au delà, La Découverte, Paris, 2023.
- Lequellec, Jean-Loïc. "Mégalithes et traditions populaires. La hache et le marteau de vie et de mort". Bulletin de la Société préhistorique française, tome 93, n°3, 1996, p. 287-293.
- Le Rouzic Zacharie, Carnac. Légendes, Traditions, Coutumes et Contes du Pays, Vannes, Lafolye et Lamarzelle, 1939.
- Stefan Maeder, « La voilà qui (ne) souffle (pas) Gravures néolithiques près du Moulin de Keriolet à Beuzec-Cap-Sizun », Finistère », Société Archéologique du Finistère, t.CXLIX, 2021, p.19-28.
- Maumené, Claude, « Saint Gildas, Gargantua, la Vieille, le Grand menhir brisé et quelques alignements astronomiques remarquables », Bulletin de Mythologie Française, n°295, 2024, p.64-77.
- Nicolas, Clément, « La fin d’un monde ? La région de Carnac du Campaniforme à l’âge du Bronze ancien », Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 142, 2016, p. 41-77.
- Whittle, Alasdair. The Neolithic Transition in the Atlantic West. Routledge, 2000.
Sur Agence Bretagne Presse :
· « Le chemin des morts. Nouvelles conjectures sur les croyances et systèmes de représentations au néolithique », site Agence Bretagne Presse, le 30/07/2023 : https://abp.bzh/le-chemin-des-morts-et-les-megalithes-nouvelles-conj-58183
· « Et si les mégalithes se racontaient ? Le menhir de Saint-Samson, « pierre de Rosette » du néolithique ? », site Agence Bretagne Presse, le 2/07/2023 : https://abp.bzh/et-si-les-megalithes-se-racontaient-le-menhir-de-la–58029
Colloque, journée d'étude :
- « Les signes gravés, les barques funéraires et le chemin des morts des mégalithes », 47e Congrès de la Société de Mythologie française : Les passages vers l’autre monde : mythes, légendes, rites et représentations populaires, à Brasparts, 8-12 juillet 2025.
- « Les signes gravés, les barques funéraires et le chemin des morts des mégalithes » (avec l’archéologue allemand Stefan Maeder) , Festival Paysages, château de Pontivy, juillet 2025.
Commentaires (6)
L’équipe des archéologues, dont Serge Cassen, identifie en effet différentes catégories de ces représentations :
- Les barques vides aux formes de croissant, comme celles visibles à Saint-Samson-sur-Rance.
- Les barques anthropomorphes aux formes caractéristiques d’arêtes de poisson, où chaque trait peut figurer un individu, comme à Gavrinis.
- Les embarcations clairement identifiables grâce à la présence d’avirons de gouverne, comme à Kercado à Carnac.
L’existence de versions avec un cruciforme anthropomorphe à bord, interprétable comme le bateau de l’âme, confirme l'aspect funéraire et symbolique du motif, un thème dont on retrouve des exemples similaires au Portugal, dans le Massif Central et dans les Alpes.On retrouve exactement ce motif au sommet de la face sud du menhir de saint-Samson-sur-Rance.
Que certaines de ces barques puissent ressembler à des oiseaux en envol n’est pas incompatible avec leur interprétation symbolique, dans la mesure où il s'agit de barques du ciel destinées au voyage de l'âme.
Cordialement M. Gendry