Les tempêtes qui sévissent en ce moment en Bretagne n'arrêtent pas les voleurs. Tout au contraire, le tintamarre qu'elles génèrent couvrent les bruits suspects causés par une fenêtre ou une porte que l'on force.
Lena Louarn a eu une désagréable surprise en se réveillant jeudi dernier. Durant la nuit, pendant qu'elle dormait au premier étage de sa maison au fond d'une impasse à Rennes, des voleurs se sont introduits au rez-de-chaussée par le jardin et ont dérobé tout ce qui lui permet de fonctionner au quotidien dans sa vie sociale et politique.
Ils ont dérobé son portefeuille avec ses cartes bancaires, son permis de conduire et l'assurance de la voiture, son ordinateur, son téléphone mobile, son carnet d'adresses (avec des numéros sensibles de personnalités politiques comme Jean-Yves Le Drian), son agenda (pourtant en breton) avec la liste de ses rendez-vous et ses notes. Finalement ils sont repartis dans sa voiture après avoir trouvé les clés pendues au crochet dans la cuisine.
Bien sûr, il ne s'agit pas là uniquement de pertes matérielles. Il s'agit aussi de la destruction d'un réseau élaboré au fil des ans et la perte de fichiers sur un ordinateur peut être très handicapante et frustrante. Il y a aussi la perte de son travail sur les documents en cours. En tant que chancelière de l'Ordre de l'Hermine et aussi militante de la langue bretonne (à la Région elle a été vice-présidente chargée de la langue bretonne de 2010 à 2021), on imagine sa frustration. Lena Louarn a déclaré que le tout était "très traumatisant".
Ce genre de cambriolage est le vol du cerveau d'autrui car, devant une telle situation, notre cerveau n'est plus disponible pour autre chose que de faire des tonnes de démarches, faire une déposition à la police, renouveler ses papiers, remplir des formulaires, etc. C'est notre temps qui est volé. Et sans ordinateur, beaucoup de démarches ne sont même plus possibles ou sont plus compliquées.
Le vol de l'agenda en breton et du carnet d'adresses pose questions.