Lucien Le Mahre
le Dimanche 18 octobre 2015 11:50
La légère infraction reprochée au "militant" aurait-elle eu lieu si la langue bretonne avait sa place normale en Bretagne et en particulier au sein d'une UBS apparemment récalcitrante ?
"Militant" au singulier, on aura remarqué, car pour déplacer les totems il faut savoir qu'à Ai'ta ils emmènent partout Schwarzenegger avec eux... Vous me dites si ce n'est pas lui !
La place normale c'est la "co-officialité" de la langue bretonne avec la ""langue commune" (et non pas "unique") de la République : la langue française, que tous les Bretons parlent à présent sans exception.
Or, si je ne me trompe pas, seulement 3% de nos enfants apprennent le breton. et pour le gallo c'est encore bien moins. Si en plus dans une Université du pays on rechigne à former des maîtres, notre langue historique risque fort d'accélérer sa course en tant qu'espèce linguistique en voie de disparition...
A la grande satisfaction sûrement d'un certain nombre d'éradicateurs sans état d'âme, Bretons inclus, qui se voient "modernistes" dans le miroir du rasage matinal en faisant table rase d'un passé linguistique celtique plus de deux fois millénaire chez nous.
La hiérarchisation excessive des langues par ceux qui détiennent le pouvoir est une disposition d'esprit fâcheuse qui n'est probablement pas sans rapport avec d'autres types de hiérarchisation plus mobilisateurs, heureusement pour eux.
L'infraction commise, fort bénigne pour qui observe les infos quotidiennes, était-elle une agression de pure sauvagerie gratuite et aveugle, consistant, si j'ai bien compris, à déplacer quelques totems et à y apposer des affichettes réclamant que les inscriptions y figurent dans les deux langues ?
Si la situation de la langue bretonne en est là, la responsabilité première, qui appelle évidemment contestation, n'est-elle pas à chercher dans le non-respect des langues régionales par l'Etat jacobin et, en ce moment même, dans son refus de ratifier au-delà de 40% des article de la "Charte Européenne des langues et Cultures Régionales et Minoritaires" ?
Parmi nos politiques, y en aura-t-il pour expliquer, voire assumer les causes profondes de l'infraction défensive, en réponse à une discrimination culturelle persistante ?
L'imagination ne manque pas à Ai'ta, c'est clair. Mais si je puis me permettre d'y ajouter mon grain de sel : pourquoi ne pas venir soutenir le prévenu (Schwarzie ou son clone) en portant des pancartes libellées comme suit :
NOM du MILITANT ou AI'TA
BRETAGNE
2016
Et pour les raisons indiquées dans un récent commentaire, avec éventuellement sur l'autre face :
ROSA PARKS
ALABAMA
1955
Cela aurait du moins le mérite d'internationaliser le débat en établissant les parallèles qui frappent et en se posant les questions qu'il faut...