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- Point de vue -
Vivre, décider, travailler en Bretagne, et maintenant ?

Lancée à l'initiative de Christian Troadec, maire de Carhaix et conseiller général, et Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, la grande manifestation "Vivre, décider et travailler en Bretagne"

Philippe Argouarch pour MBP le 4/11/13 18:01

Lancée à l'initiative de Christian Troadec, maire de Carhaix et conseiller général, et Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, la grande manifestation "Vivre, décider et travailler en Bretagne" a surpris. Tant chez les organisateurs qu'au plus haut niveau de l'État. Cette manifestation qualifiée d'historique portait trois messages. Ce que tous n'ont pas vu ou n'ont pas voulu voir. Reprenant le slogan des années 1970, "Vivre et travailler au pays", les organisateurs ont souhaité y adjoindre le fait de décider de leur avenir. Ce mot d'ordre a permis de rassembler des acteurs de tous bords, créant un esprit d'unité, rarement atteint en Bretagne. Salariés et patrons ensemble pour crier leur mécontentement, leur colère, parfois leur hargne, compréhensibles au moment où l'économie bretonne traverse une crise sans précédent et où le modèle qui a permis à la Bretagne de se développer et à la France d'être nourrie vacille face à la conjonction de plusieurs facteurs : recherche de nouveaux modèles de consommation et surtout concurrence internationale, sur fond de marché du travail libéralisé en Europe.

L'élément déclencheur a certainement été l'application de l'écotaxe, taxe sur les transports de marchandises par camion, qui avait mobilisé les acteurs économiques bien en amont. Ces derniers ont obtenu, à l'arraché, une réduction de 50 % du fait de la périphéricité de la Bretagne. Créé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce dispositif n'a pas été remis en cause par le gouvernement actuel. Dans un contexte déjà tendu, rien ne permettait d'imaginer que ce serait la taxe de trop. L'allègement fiscal et la simplification administrative sont deux revendications anciennes des entreprises en général. La Bretagne, par son fort particularisme géographique, mais également culturel, a toujours été plus attentive à une prise en compte de ses spécificités.

On peut imaginer que le mouvement naissant aujourd'hui en Bretagne n'aurait pas été aussi fort si la crise n'avait pas impacté à ce point les salariés. Mais pourquoi manifester avec les chefs d'entreprises ? Même si les salariés ne sont pas dupes, ils savent que le destin d'une économie est lié à la bonne santé des entreprises. Voyant le château de cartes s'écrouler, ils ont su rester pragmatiques. A quoi bon défendre l'emploi si les entreprises ferment ? C'est le deuxième message fort de cette manifestation. Peut-être peut-on y voir une forme de consensus à l'allemande, où traditionnellement le patronat et les syndicats recherchent ensemble les solutions de pérennité de l'industrie nationale. Il y a également de la part des salariés un attachement à un outil productif, synonyme d'emploi. C'est certainement lié à une autre spécificité bretonne. L'économie productive y est puissante : l'industrie -notamment agroalimentaire- domine. Cette économie s'appuie sur un modèle économique où la spéculation est moins présente. Depuis le début de la crise de 2008, ce modèle avait mieux résisté, faisant s'opposer le "capitalisme financier" à "l'économie réelle".

Le troisième élément du cocktail breton est lié à un facteur politique qui a été certainement sous-estimé par les élus, mais surtout par l'État central. Sociologiquement la Bretagne est une terre modérée. Les Bretons, pro-européens, plutôt sociaux-démocrates et attachés à une forme de pluralité politique, sont aux prises avec un système fondé sur le bipartisme qui donne actuellement l'avantage au Parti socialiste. La politique plus dure et intransigeante des gouvernements successifs de droite ou de gauche, sur fond de montée de l'extrême-droite, est de plus en plus éloignée de cet électorat breton. De plus, les promesses faites lors de l'élection présidentielle, et qui en Bretagne avaient du sens, se sont révélées être des leurres. La mesure 56 sur la ratification de la charte des langues régionales et minoritaires a été balayée d'un revers de main. L'acte III de la décentralisation est un acte manqué. La remise à plat du mille-feuille administratif, le droit à l'expérimentation pour les régions ont été oubliés pour n'aboutir qu'à l'émergence de métropoles ajoutant une couche à ce complexe puzzle indigeste et opaque, où les citoyens lambdas voient dans ce jeu malsain la défense d'intérêts personnels et la chasse gardée d'élus dans leur baronnie. La France est aujourd'hui en total décalage avec ce qui se passe en Europe. Les Gallois, les Galiciens, les Sardes, les Catalans, les Écossais et bien d'autres peuples disposent aujourd'hui de droits spécifiques et d'une plus ou moins forte autonomie. Même à l'échelle de l'Hexagone, la Corse avance, sur le plan institutionnel avec un statut particulier, médiatique avec le développement d'une chaine de télévision propre et linguistique avec un enseignement généralisé du corse que les élus insulaires souhaitent voir co-officialisé. Dans ce mouvement en marche, la Bretagne semble être la grande oubliée. Ses forces vives se seraient-elles réveillées ?

Lors de la manifestation du 2 novembre 2013, flottait le vent du Celib (Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons). Ce rassemblement d'acteurs des années 1950 qui a marqué l'histoire de la Bretagne et a abouti au plan routier breton, à la construction des voies rapides gratuites, à la charte culturelle, est dans tous les esprits. Pour gagner, les Bretons ont toujours eu besoin d'être unis. Les réactions de certains élus, d'une certains presse ne peut qu'inciter à ce rassemblement. Les propos véhéments exprimés à l'encontre des principaux instigateurs de la manifestation montrent le fossé qui se creuse entre les gens de terrain et un personnel politique national éloigné de l'évolution du monde. La presse la plus conservatrice et le pouvoir central, en véhiculant des messages alarmistes sur les éventuels casseurs issus des opposants au mariage pour tous et des groupes d'extrême-droite, font preuve d'une méconnaissance totale des enjeux ou d'une mauvaise foi à peine voilée visant à étouffer le mouvement dans l'½uf. Quelques échauffourées ont émaillé le défilé, certains manifestants s'en prenant non pas au mobilier urbain ou aux commerces (qui par ailleurs soutenaient le mouvement) mais au symbole du pouvoir, la Préfecture, chose somme toute classique dans une manifestation de cette ampleur. A noter qu'aucun drapeau français n'était visible, mais uniquement des centaines de Gwenn-ha-Du (le drapeau breton) et des milliers de bonnets rouges (symboles choisis par les organisateurs pour rappeler la révolte des Bonnets rouges en 1675) ; ce qui était notamment révélateur de l'inexistence d'infiltration de groupuscules d'extrême-droite française. Ces contre-vérités médiatiques n'ont fait que renforcer le mouvement et lui donner une ampleur populaire. Car en définitive, ce ne sont pas les casseurs qui font peur au pouvoir central mais les Bretons. Un Breton bâillonné peut servir ses intérêts mais pas un Breton libéré du carcan jacobin.

Et maintenant ? C'est cette question qui anime la majorité des manifestants au lendemain de ce début de révolte. Les portiques écotaxe tombent les uns après les autres. Le gouvernement a suspendu ce nouvel impôt des temps modernes mais ne l'a pas purement et simplement abandonné pour la Bretagne. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault propose de rencontrer les organisateurs de la manifestation pour construire un "pacte d'avenir pour la Bretagne". Ce à quoi le collectif "Vivre, décider, travailler en Bretagne" a répondu favorablement à condition que cela débouche sur des solutions concrètes.

Etant donné le caractère hétérogène du mouvement, quel peut être ce pacte d'avenir ? Il peut se résumer en quelques idées-forces. La suppression de l'écotaxe en Bretagne paraît être un préalable avec le démantèlement des portiques. Des mesures pour le maintien de l'emploi, la protection des salariés, la simplification administrative promise par le gouvernement sont à prendre d'urgence. Mais le mal étant plus profond, la recherche d'une solution pour un statut spécifique pour la Bretagne, par le renforcement de la décentralisation, le droit à l'expérimentation, la réunification et l'autonomie financière doit également être imaginée. La cocotte minute bretonne n'a laissé qu'un filet de vapeur contestataire s'échapper. Pour libérer les énergies et éviter le pire, il faudra ouvrir le couvercle. C'est ce qu'attendent les Bretons depuis longtemps. Il est temps d'en finir avec les déceptions, les promesses non tenues et le mépris jacobin. La Bretagne n'est pas une terre comme les autres. Son histoire millénaire, l'activisme de son peuple et sa soif permanente d'ouverture au monde doivent redevenir des moteurs pour construire un avenir serein et prospère.

Mikael Bodlore-Penlaez

Co-auteur de l'atlas de Bretagne / atlas Breizh, 2011, Coop Breizh

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mouvement politique qui rassemble les femmes et les hommes ayant pour ambition d\'aboutir à l\'émancipation politique, économique, culturelle et sociale de la Bretagne
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Vos 19 commentaires
  Jean-Loup LE CUFF
  le Lundi 4 novembre 2013 22:31
D'abord, aucune négociation ne peut-être possible en "oubliant" la Loire Atlantique...
Certes le dossier économique est prioritaire, mais tous les aspects culturels doivent être aussi traités.
Et surtout le gros morceau: l'autonomie fiscale et politique...
Sinon, face aux mesurettes que l'on va essayer de saupoudrer aux Bretons (alors que la majorité de nos impôts nous sont subtilisés, et que la Bretagne est la région de France la moins dotée par habitant! Un comble...), ne rien lâcher!
LIBERTES BRETONNES MAINTENANT!
(Une manif en décembre à Nantes?)
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  Jean-Christ. Siou
  le Mardi 5 novembre 2013 00:59
Une manif à Nantes dans "la ville du premier ministre" serait la bienvenue pour réaffirmer une nouvelle fois que Nantes est bel et bien en Bzh et que le département de Loire-Atlantique ne doit pas être le grand laissé pour compte des tractations qui vont se jouer, si tant est que celles-ci déboucheront sur quelque chose... Samedi prochain à 15h25, documentaire sur l'histoire du FLB en B4. A Nantes, nous aurons droit à un sempiternel doc sur "l'éléphant" et "les machines de l'île". Un grand merci à France 3 et à la région pdl pour leur action conjointe d'acculturation historique en Loire-Atlantique. Le révisionnisme officiel s'est considérablement aggravé ces deux dernières années dans l'ensemble des médias locaux. Ce qui se passe est très grave, les habitants de L.A., notamment les plus jeunes sont en train de se faire rincer le cerveau à coup de n'importe quoi ou de marionnettes. De quoi le pouvoir pédélien aurait-il peur?
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  PIERRE CAMARET
  le Mardi 5 novembre 2013 02:58
Je suis concerne , ma famille est de la presquÍle Guerandaise .
Attendons de ce que qui va se passer avec le Prefet de Region . Peu d'espoir .. des sucettes .... economiques . Les Grands changements autonomie .... a un autre niveau . Il faut une base nous avons 2 elections en 2014 . Si 70 a 80 % votent Breton/Breton on peut degager une force de pression pour obliger a des discussions sur le nouveau statut de la Bretagne : Reunification + vraie decentralisation .
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  Ronan Badouel
  le Mardi 5 novembre 2013 10:22
Une marée de bonedoù ruz, une forêt de Gwen-ha-du, il faudrait encore au moins la même chose à Nantes et à Rennes! Car Paris va jouer l'autisme, feindre de proposer des solutions mais fera tout pour contourner ce qu'attend l'ensemble des Bretons: décider chez nous, par nous. Pacte d'Avenir pour la Bretagne? Une recette composée par des jacobins hostiles et que nous devrions expérimenter? Ce sera une tentative d'empoisonnement supplémentaire. La manif de Kemper est un avertissement pacifique, montrant que l'unité bretonne est un gage de réussite sociale pour l'avenir, à condition que la recette soit élaborée chez nous et par nous. Cette unité est aussi la démonstration d'un risque d'explosion imminent que Paris ferait bien de mesurer. A ce propos, il n'y a jamais eu autant de Bretons dans un gouvernement français. On ne les entend pas, il ne nous servent pas? Que font-ils dans les palais d'or massif de l'Etat centralisateur? Gare! Après une union sacrée de bonnets rouges, une nouvelle Levée de 300 000 hommes?
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  PIERRE CAMARET
  le Mardi 5 novembre 2013 11:01
Paris va essayer D'acheter les dirigeantsb de ces mouvements en leur offrant , non pas de l'argent , mais des positions ( GRosses sucettes ).
Et puis pour les manants ( la masse )de tres belles phrases Contrat d'avenir pour la Bretagne , avec des petites sucettes .
Pour negocier avec Paris , il nous faut une legalite et cela de nos jours on l'obtient par les urnes .
Les Bretons du Gouvernement ??? des rallies , ce sont en general les plus sectaires .La Bretagne n'est plus leur soucis premier .
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  Lousi Le Bars
  le Mardi 5 novembre 2013 11:07
Je note une nouvelle fois le fossé abyssal entre la Bretagne occidentale et les régions de Rennes/Nantes.
On ne va pas non plus reprocher aux habitants de la pointe de ne pas s'occuper des manifs à Nantes.
La Loire-Atlantique c'est 1.300.000 habitants...5 fois la population corse.
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  eugène le tollec
  le Mardi 5 novembre 2013 11:17
Mais la gouvernance fait monter aux créneaux les pompiers type Ayrault et porte lance "le foll, "bien fol qui s'y fie.
Mais le peuple en a assez de toutes ces paroles,la révolte gronde et ne manquera pas à s'étendre..... le peuple d'aujourd'hui n'est plus celui du 17ième siècle car vous l'avez instruit sur la misère dans laquelle vous le faites sombrer.
Messieurs de l'état et sbires associés,le peuple lui aussi sait monter au créneau de sa misère.
Méfiez vous une révolution peut renaître de ses cendres!
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  Ar floc'h B Yves
  le Mardi 5 novembre 2013 12:03
Article bien vu et réactions intéressantes des lecteurs.
Comment faire comprendre à l'ensemble des bretons que le rétablissement de la Bretagne avec Nantes est indispensable pour les défis qui sont devant nous. Cette nécessité est politique, culturelle, économique, j'oserais même dire spirituelle!
Sans doute devrons- nous arpenter le pavé nantais d'ici peu dans un état d'esprit de rassemblement des forces vives... face à une politique globale épuisée...
WAr zao!
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  Naon-e-dad
  le Mardi 5 novembre 2013 12:55
Pourquoi l’écotaxe a-t-elle été un déclencheur ? Il importe de bien voir que les « portiques » posent trois types de problèmes. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils doivent être - définitivement - démontés.
Voici donc les trois points essentiels :
Premier point, l’axe économie.
L’état de l’économie bretonne est largement fondée sur l’agro-alimentaire lourd. Cela a été politiquement voulu et encouragé dès la V° République (EdgarPisani, ministre de l’agriculture du Général de Gaulle : « la Bretagne a vocation à être l’atelier agro-industriel de la France » - citation de mémoire, voir archives INA).
Ce modèle est aujourd’hui désynchronisé avec les attentes individuelles (lorsque le niveau de vie le permet) dont le maître-mot est : manger-mieux.
Ce modèle se heurte à la globalisation en cours (le cochon allemand à bas coût, la Chine. Désormais immense exportateur de produits de base, vers les marchés occidentaux, la Chine est en situation d’inonder le marché français, à marque déguisée (une émission d’investigation TV sur le sujet a été diffusée en pleine période « Bonedoù ruz » ! )
Ce modèle sera encore plus secoué demain avec la mise en ½uvre des accords de libre-échange bilatéraux (USA/Europe), dont étrangement rien de la teneur ne filtre dans les milieux des producteurs de l’agro-alimentaire.
La question de fond est donc celle-ci : la France est-elle en train, sans le dire, de renoncer à l’autonomie alimentaire longtemps présentée comme indispensable ? La France est-elle en train de soumettre son alimentation aux yo-yo des cours boursiers, avec toutes les conséquences déjà observées ailleurs (au Sénégal, par exemple) qui en découlent ?
Si c’est oui, alors les « Bonedoù ruz » n’ont sûrement pas fini de faire parler d’eux.
Deuxième point, l’axe liberté.
Il concerne les libertés. En tout premier lieu, la liberté d’être soi. La notion de liberté collective est bannie en France, elle est combattue tantôt de façon sournoise (mise en place d’apparatchiks aux endroits jugés appropriés), tantôt de façon officielle (législateur, ajouts ciblés à la Constitution).
Or, les « portiques » sont une atteinte directe et fondamentale aux libertés publiques. La Bretagne par sa géographie, son histoire, son tempérament, y est sensible parce qu’elle est directement et très concrètement concernée. Entraver la liberté de circuler par l’impôt, c’est effectivement restaurer la gabelle, et ouvrir la porte à la flexibilité tout azimut et à la hausse de cet impôt ahurissant.
Rappelons que la Bretagne ne dispose pas d’autoroute, seulement de routes nationales limitées à 110 km/h - donc moins polluantes que les autoroutes à 130 km/h - ceci a été voulu notamment afin de compenser l’éloignement des marchés et aussi des approvisionnements.
Enfin, en plein surgissement de l’affaire américaine NSA (traçabilité individuelle organisée), qui pourrait croire que des portiques seraient dévolus à la seule fonction annoncée ? M’enfin, soyons sérieux ! Et l’on pourrait aller plus loin dans la réflexion.
Troisième point, la République des mensonges.
Le mensonge en politique. J’ai déjà eu l’occasion de signaler combien le mensonge en politique me paraissait néfaste. C’est typiquement le cas ici.
Rappelons que la « taxe poids-lourd », rebaptisée « éco-taxe » – peut-être pour passer inaperçue ? Mais c’est raté ! - avait pour objectif initial de concourir au développement du ferroutage. Passons sur le fait que, depuis quarante ou cinquante ans, la SNCF n’a cessé de se désengager ou de se faire chasser du marché du transport du fret pour différentes raisons (coût unitaire, manque d’agilité du service rendu).
Si vraiment il y avait la moindre velléité d’équiper la Bretagne dans le domaine ferroviaire, l’état aurait déjà commencé de mettre en ½uvre un plan réseau au service de la péninsule (Rennes-Nantes, Vannes-Nantes, sans oublier la desserte modernisée de la Bretagne occidentale). Bien évidemment, il n’en est rien. Et ce n ’est pas demain la veille. Là, je suis un peu injuste : j’oubliais que Jean-Marc Ayrault, aujourd’hui Premier Ministre, s’est rendu compte (en 2012 ou 2013 ?) qu’il serait utile de prévoir un axe ferroviaire direct Nantes-Rennes ! Belle intuition prospective ! Le CELIB (Comité d’Etudes et de Liaisons des Intérêts Bretons) y avait pensé il y a plus de cinquante ans, mais bon, il n’est jamais trop tard…
Reprenons. Donc, la taxe « ferroutage » consisterait à faire payer localement par les Bretons le développement de grands travaux qui concernent plutôt les échanges transfrontaliers (par exemple Lyon-Turin, axe par ailleurs fort contesté du côté des vallées italiennes). Disons le autrement, pour ce qui concerne la Bretagne, la taxe « ferroutage » est une vaste fumisterie... Dommage que, s’exprimant sur une radio centrale juste après les événements de Pont-de-Buis, José Bové - député européen et aussi ancien spécialiste du « démontage » - n’ait strictement rien compris à la Bretagne ! Ressaisis toi José ! Cette taxe, appliquée au maillage intermédaire est véritablement toxique et destructrice de démocratie. Deplus elle pèse peu comparée à sa grande s½ur appliquée aux grands axes autoroutiers
Enfin, et pour finir, le scandale « Ecomouv » : une véritable affaire de détournement de fonds publics, orchestrée par le précédent gouvernement et que celui-ci a plus qu’intérêt à arrêter en dénonçant ce contrat mafieux n’en est qu’à ces débuts médiatiques. Simple conseil à Hollande : désamorcer immédiatement la bombe « Ecomouv ». Ou, en style plus populaire : arrêter de « déconomouver ! ».
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Révolte des Bonnets rouges en 1675, voir « Les Bonnets Rouges », réédition chez Yoran Embanner (www.yoran-embanner.com) d’un ouvrage paru en 1975, comprenant trois textes: Arthur de la Borderie (1874), Boris Pochnev (1939), ESB
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  Yoann M
  le Mardi 5 novembre 2013 20:39
Ce réveil me fait énormément plaisir pour la Bretagne, j’espère sincèrement qu'il aboutira à une réelle autonomie pour la région, mais également qu'il serve de rampe de lancement pour les autres (je pense à l'Alsace, la Corse, la Savoie notamment).
Seulement, étant nantais, j'ai presque l'impression de vivre ça en regardant par la fenêtre.
Je crains sincèrement voir la Bretagne grandir sans nous, habitants du pays nantais. Quel sentiment horrible ce serait.
J'ai lu plus haut des souhaits d'une manifestation à Nantes, qui a la chance de jouir du statut de "Ville du Premier Ministre" et donc d'une attention potentielle très large des médias. J'en serais pour sûr ! Mais si l'on veut accoupler ces revendications avec la réunification, il faudra le faire clairement et sans tabou. Parce que par ici, ça urge !! De plus en plus de gens rétorquent à la pelle que Nantes n'est pas breton avec des arguments plus ou moins (surtout moins) plausibles. Moi qui étais persuadé d'une victoire quasi-acquise en cas de référendum, je commence peu à peu à en douter.
On ne va pas réexpliquer ici les enjeux et les bénéfices de la réunification, mais de plus en plus de gens à Nantes (des nantais souvent de jeune souche par ailleurs) trouvent ces arguments dérisoires, fous, ou encore à côté de la plaque. Si une manifestation se tient, il faudra clairement et simplement afficher la revendication d'unification en plus de celles de l'intérêt de la Bretagne, ré-ouvrir le débat public. Parce que là, j'ai bien peur qu'on se dirige vers une Bretagne autonome voisine des Pays de la Loire.
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  Alan Job
  le Mardi 5 novembre 2013 22:31
L'Etat français à bien été obligé de restituer les têtes momifiées des ancêtres maoris à la Nouvelle-Zélande! Il devra pareillement nous restituer la terre de nos ancêtres.
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  PIERRE CAMARET
  le Mercredi 6 novembre 2013 01:04
HARVEST . La Societe Norvegienne a decide de quitter la Bretagne et de s'installer en Pologne ?? c'est peut etre une strategie d'entreprise et vous ne pouvez les empecher de partir ..... par contre si j'en crois , ce que j'ai entendu , cette Societe en Bretagne faisait des benefices consequents .... alors ils doivent payer leur depart .A cause des Bretons , ils sont devenus plus riches , a cause des Bretons ils ont ameliore leur technologie et leur systeme de production . Alors ils doivent payer jusqu'a 2 ans de salaire aux travailleurs licencies .
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  PIERRE CAMARET
  le Mercredi 6 novembre 2013 01:25
@Yoann M. C'est egalement une de mes craintes la LA risque d'etre sacrifiee .
Mr AYRAULT tient a sa LA, AUXETTE , Socialiste bon teint ,egalement .
Je connais ce language de renoncement ... dans ma famille : Le Pouliguen , Guerande , Lecroisic , Asserac , Mesquer Ah! oui on etait Bretons dans le temps , mais plus maintenant , avec un peu de regret , dans la voix , quand meme
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  SPERED DIEUB
  le Mercredi 6 novembre 2013 09:48
Réponse à Yoann je comprends tout à fait vos inquiétudes qui auraient pu être celle des républicains irlandais du nord en 1920 et oui çà fait bientôt cent ans qu'ils attendent ,tout comme la province danoise annexée par l'Allemagne peut attendre encore plus longtemps ...
Seulement faut t-il attendre la réunification pour agir ??? alors que la Bretagne en temps que entité administrative est sur la sellette le futur grand ouest n'en fera qu'une bouffée mais c'est vrai que çà peut être aussi un processus habile pour provoquer de fait la réunification !!!
Faut t-i attendre la réunification quand dans la réalité une autre fracture se fait de plus en plus évidente entre l'ouest et l'est de notre péninsule ??? que justement ce éventuel grand ouest va encore aggraver créant une nouvelle frontière qui nous ramène à la Bretagne d'avant Nominoé .
Je pense que le noyau de la rébellion se trouve en basse Bretagne et c'est une chance historique que ce processus aboutisse à un pouvoir régional digne de ce nom en B4 qui à ce moment là sera bien plus déterminé que celui d'aujourd'hui à revendiquer en permanence la réunification ,quitte à harceler sans cesse les imposteurs ligériens ,d'autre part l'entité aux pouvoirs renforcés engendrant un dynamisme économique social et culturel sera un pôle d'attraction pour la Loire Atlantique dont les habitants seront bien plus motivés qu"aujourd'hui à adhérer à la renaissance bretonne
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  eugène le tollec
  le Mercredi 6 novembre 2013 10:31
Avec la colère de Quimper est né un soupçon d'unité,ces bonnets rouges montrent une voie bretonne.
Avec Pierre Camaret,nous parlions d'un cabinet fantôme contrant la gouvernance B4+44.
Cabinet d'analyses et de propositions.
Dont les membres dans un premier temps seraient issus des partis et associations politiques et économiques bretonnes(hors partis nationaux ou affiliés).
Que ce cabinet deviennent pas "à l,image" des mannequins que nous avons à l'assemblée,incapable d'être bretons.
J'en ai reparlé avec quelques uns...car l'opportunité est là
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  eugène le tollec
  le Mercredi 6 novembre 2013 11:05
Messieurs du gouvernement,vous semblez ne pas aimer(car cela n'est pas dans la culture de la république)...mais ,hommes de peu de foi dans votre sensibilité vous devez comprendre que le XIX et XX siècles s'est terminé.
La gouvernance dans une autre approche pour une meilleure prise en compte de l'homme dans sa sphère de vie.
Vous faites partie des incapables que la France génère à tour de bras( vos cultures sont "has been").
Allez vous ressourcer dans des campus chinois ou américains.
Honte aux ministres dits "bretons".
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  Yann Fraslin
  le Vendredi 8 novembre 2013 08:02
@Jean-Loup Le Cuff : Oui tout à fait d'accord pour ne pas oublier Nantes... Mais pas seulement pour des raisons culturelles. En fait même surtout pour des raisons économiques.
Le 44 connaît les même problème que le reste de la Bretagne du Nord de la Vilaine : périphérie de l'Europe, territoire maritime et agroalimentaire, pas de capacité à décider sur son territoriale (principe jacobin renforcé par l'existence de la région PdL), taxation de ses 4 voies et donc impact sur le transport, aucun aménagement du ferroviaire...
Ce dépt dispose également de spécificités : industrie lourde plus importante que dans le reste de la Bretagne, plus grand port de Bretagne, aéroport le plus actif. Ces spécificités pourrait être un atout dans une Bretagne réunifiée disposant d'une forte autonomie car les synergies sont nombreuses à créer avec le reste de la Bretagne et l'autonomie bretonne permettrait de prendre de réfléchir intelligemment à l'avenir de l'agroalimentaire, la pêche etc. mais également au futur de l'industrie non seulement en 44 mais également sur l'ensemble de la Bretagne. Hors, ces questions ne seront jamais réglées si le 44 reste aux portes de la Bretagne administrative, le système jacobin préférant laissé Nantes, même " métropolisée" (avec tous ses inconvénients) en périphérie de Paris.
Le rayonnement, l'attraction, économique de Nantes s'étend aujourd'hui sur toute la Bretagne. Nantes sans la Bretagne serait un cailloux dans la godasse du reste de la Bretagne, même autonome. Et Nantes sans la Bretagne n'aura jamais la possibilité de profiter de la synergie et de la mise en réseau économique d'avec les autres villes bretonnes. Et dans la compétition économique européenne et mondiale Nantes et l'ensemble de la Bretagne ne seront jamais armées comme il convient face aux puissances économique des grande villes comme Hambourg, Bilbao, Barcelone ou des territoires (pays) comme la Catalogne, le Pays Basque, l'Ecosse, la Bavière ou même Paris !
Songez par ailleurs, que si la réunification avait été faite en 1997, en 10ans, son déficit public aurait été résorbé ! Toutes choses étant égalés par ailleurs ! Imaginez le bénéfice si on y adjoint les avantages que l'autonomie en plus !
Enfin, le culturel, s'il est attaqué c'est parce qu'il constitue le ciment de notre identité et les motivations à l'envie de vivre ensemble. Sa destruction permet à l'état français de détruire le lien entre les bretons et ces dramatique. Il est pourtant à noter que les caractéristiques bretonnes des personnes qui commencent à oublier qu'ils sont bretons, restent. Il n'est généralement pas si difficile, avec un peu de pédagogie et de rappel de l'histoire, de leur faire prendre conscience qu'ils sont bien bretons.
Le destin de Nantes et du reste de la Bretagne sont donc irrémédiablement liée et les jacobins l'ont compris il y a bien longtemps. C'est pour cette unique raison qu'ils ont sciemment validé une décision prise par le fasciste Pétain, en maintenant la séparation de la Bretagne.
La question culturelle est donc loin d'être la seule raison pour que les discussions intègre la Loire Atlantique !
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  PIERRE CAMARET
  le Vendredi 8 novembre 2013 09:26
Attention mes amis . La contre Offensive Jacobine est deja partie. Le Pacte pour la Bretagne n'est pas mene par des Bretons , mais par un Prefet qui represente la Republique Une et Indivisible (encore un mensonge ) + astuce jacobine d'avoir eu 2 manifestation Kemper et Carhaix ??pour replacer le debat sur les distributeurs de sucettes , et non un debat profond , sur la Bretagne.
Les jacobins avaient reussi a detruire le CELIB /MOB , autant que je me souvienne , sous pretexte d'un disaccord sur la guerre d'Algerie ????.Non , ils sont tres forts.
Je ne me sens jamais assez malin , pour parler avec les francais , alors je montre les dents .Ce que font les manifestants ... je deplore les degats , mais je comprends.
Je vois dans nos contrats lorsque que le client qui defend ses interest ( et c'ést normal ) est de bonne foi ... tout se passé bien . Si il est de mauvaise foi ... tout se passé mal.
Les francais ne sont pas sinceres.Leur premiere pensee a la table de negociation , est comment je vais faire pour les B...Je sais j'ai ete du cote des francais .
Les Anglosaxons , les Allemands et meme les Chinois sont plus corrects.
Bonne chance pour le Pacte pour l'Avenir ... mais le fait que ce soit un Prefet ( fonctionnaire de la Republique ) qui s'en occupe , convoquant les interlocuteurs dans un Hotel de Ville de PROVINCE ( en majuscule Province = pays vaincu )m'inquiete . Cela est du BULLSHIT
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  eugène le tollec
  le Vendredi 8 novembre 2013 09:51
Yann Fraslin
Tout le monde sait cela et c'est le seul problème.
Le 44représente la moitié de l'économie bretonne,il permettrait d'accéder à la référence européenne .
Mais si la Bretagne veut accéder à cette dimension,le PDL veut en faire de même(le PDL qtient sur le 44),ce qui permet l'atteinte à cette référence économique.
L'état français(je dis bien l'état français) n'a que ce moyen pour briser définitivement la nation bretonne et toute l'entité .
Je t'avais fait parvenir une petite étude sur deux grands indicateurs d'économie(import/export) qui notent vraiment la valeur d'une économie en dehors de toute étude fouillée.
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