Publié le 16/10/22 17:57 -- mis à jour le 16/10/22 18:42
L’affaire de l’exposition « celtique ? » du musée de Bretagne à Rennes n’en finit plus de faire des vagues. Pour nous, Bretons, elle est devenue emblématique d’un choix crucial à un moment de notre histoire. Sommes-nous un peuple ou une « région » ? Appuyés par un cortège d’universitaires, les créateurs de cette exposition expriment leur doute radical quant à notre altérité bretonne fondée sur notre héritage celtique au sein de l’ensemble français. Notre existence en tant que peuple distinct de l’ensemble France ferait partie de ces choses soumises au débat selon les historiens, puisqu’il n’est rien de plus important que la libre discussion.
Si nous ne sommes pas un peuple distinct, c’est que nous ne sommes plus qu’une « région » soumise à la centralité et n’ayant plus la moindre vocation à l’autonomie. Si notre langue bretonne n’est plus la dernière langue celtique du continent, mais une « langue régionale » comme une autre et donc secondaire, comment pourrait-elle prétendre bénéficier de véritables politiques publiques ? Si le gouren n’est plus la lutte que pratiquaient les guerriers bretons aux 4e et 5e siècles mais une banale pratique sportive « régionale », à quoi bon la sauvegarder ?
C’est notre altérité en tant que peuple qui légitime notre volonté de prendre les décisions qui ne concernent que nous et qui nous permettront de sauvegarder nos langues et cultures.
Avec beaucoup d’habileté, les concepteurs de cette exposition ont donné libre cours à leurs présupposés idéologiques jacobins que l’on connaît fort bien : le postulat de l’inexistence de l’Autre et sa dévalorisation constante en attendant sa destruction inéluctable.
La visite de l’exposition a encore permis de mettre en évidence les pires clichés en relation avec les Bretons : des Ploucs, des collabos avec des représentations de personnages peu avenants ou risibles. Pour détruire un peuple, il faut le dévaloriser à ses propres yeux. C’est ce que nous connaissons en Bretagne depuis si longtemps.
Non seulement cette exposition « celtique ? » marque un négationnisme dangereux mais elle porte encore atteinte à notre dignité, par l’une des rares instances en charge de présenter officiellement la Bretagne avec le produit de nos impôts. Loin de la valoriser, elle la dévalorise par une succession de clichés condescendants.
Les Bretonnes et les Bretons sont choqués et tiennent à le faire savoir. Ils n’ont pas le moindre doute quant à leur héritage celtique. Comment comprendraient-ils ce point d’interrogation ?
Cette affaire touche à notre manière d’être et de nous percevoir en tant que breton, question très politique et qui ne saurait être laissée à l’appréciation des fonctionnaires de la cuture et des universitaires jacobins. Le silence des grands élus politiques bretons sur cette question n’est plus tenable. A l’ONU comme à l’étranger, personne n’ignore l’existence du peuple breton en tant qu’entité distincte au sein de l’ensemble français.
Les associations culturelles bretonnes signataires lancent une invitation à l’ensemble du mouvement breton pour réfléchir à la juste parade face à cette agression insupportable, en ce qu’elle remet en cause notre identité collective et porte atteinte à notre dignité.
Nous donnons rendez-vous le samedi 29 octobre à Carhaix 14 H au salon du livre , Espace Glenmor dans une salle qui sera indiquée sur place.
Institut culturel de Bretagne, Bretagne réunie, Bretagne majeure
3 | 0 | Tweet |
![]() |

(voir le site)
Première explication : les élus n'ont de la culture bretonne qu'une vague idée, tout comme des articles du Code général des Collectivités territoriales.
Deuxième explication plus convaincante : les élus B4 font partie d'un réseau, qui comprend aussi le monde universitaire local, tout comme les élus du CD 44.
Contrairement à L G CHESNAIS qui dit surtout on ne bouge pas à cause de la situation dans le monde. Rien ne nous empêche bien au contraire:
- premièrement d'élaborer un projet qui date quasiment de 10 ans, donc légitime dans l'histoire générale parce qu'il ne pourra pas être taxé doportunisme...qui est aussi un aboutissement de réflexions antérieures.
- deuxièmement: ce projet donne du sens à notre avenir et c'est important pour rassembler ( où est le sens aujourd'hui de la société que l'on nous a construit ? )
- troisièmement il me semble important d'anticiper sur l'avenir et offrir une porte de sortie aux Bretons. je crois la société française de plus en plus perdue... L'identité devient un point crucial qu'elle soit pour les peuples ou individuelle. Personnellement je crois la France très malade et en perte de vitesse à l'intérieur comme à l'extérieur. La politique d'E Macron et associés est en train d'accélérer un malaise à l'échelle de la planète.
Qu'en sera t-il ?
Difficile de le savoir mais une chose est sur il y a un fossé énorme entre les tenants de ce qui se fait aujourd'hui et de ceux qui ne le supporte plus. Offrir une porte de sortie doit être proposée parceque nos élus n'ont que la République à la bouche. Le problème est que cette république est intimement liée à ce qui arrive dans le monde aujourd'hui : une certaine condamnation mondiale du colonialisme. Il me semble que l'avenir de la France, si elle n'évolue pas, va devenir très compliqué pour les français en général.
L'assemblée de Bretagne peut conférer à l'intérieur de cette république un statut qui peut potentiellement être reconnu peu ou prou à l'international et donner aux bretons les moyens de s'exprimer plus sûrement
1 ) contrecarrer les efforts désespérés du jacobinisme pour nous faire peur, et tenter de retrouver un pouvoir qui lui échappe : non, nous n'avons pas peur et nous savons ce que nous allons faire !
2 ) élaborer patiemment une stratégie à plus long terme . Les conférences de L'UDB sur l'autonomie énergétique de la Bretagne vont dans le bon sens.
C'hwezhañ ra an avel vat . Le bon vent se lève.
Quand elle s'appelait "Bretaigne", quand il était ainsi écrit sur les documents publics, elle avait au moins le mérite et l'avantage d'être autonome. Même que les Édits royaux devaient pour être appliqués, ici, être jugés conformes à la Coutume par le Parlement siégeant à Rennes.
Redire et réécrire : "Bretaigne" ne dépend que de mous. C'est efficace, donne du sens et se trouve être facilement d'application immédiate.
AV