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- Communiqué de presse -
L’Education Nationale met en danger l’initiation à la langue bretonne dans les écoles publiques

Il y a du « reuz » dans le dispositif d’initiation à la langue bretonne dans les écoles publiques du Finistère, seul département de Bretagne à proposer un dispositif global d’initiation à la langue bretonne pour les élèves non scolarisés en filière bilingue. Près de 7 800 élèves

pour Kelennomp le 3/06/20 14:26

Il y a du reuz dans le dispositif d’initiation à la langue bretonne dans les écoles publiques du Finistère, seul département de Bretagne à proposer un dispositif global d’initiation à la langue bretonne pour les élèves non scolarisés en filière bilingue.

Prés de 7 800 élèves suivaient à la rentrée 2018 des cours d’initiation à la langue bretonne dans les écoles publiques du Finistère soit 29,5 % des élèves de maternelle mais seulement 8 % des élèves d’élémentaire (cycle 2 et 3) (source : office publique de la langue bretonne: enseignement optionnel du breton année scolaire 2018-2019).

Les associations en charge du dispositif (Sked, KLT, An Oaled, Mervent) dont la convention doit être renouvelée fin 2020 avec l’Education Nationale ont adressé une lettre commune à Mme Lombardi-Pasquier, directrice des services académiques de l‘Education Nationale en Finistère le 11 mai 2020 dénonçant les nouvelles règles restrictives pour mettre en place ces cours d’initiation à la langue bretonne notamment en cycle 2 et 3 en élémentaire (voir ici lettre adressée aux écoles fin avril 2020 par les services de L’Education Nationale du Finistère et détaillant les nouvelles règles) .

Ces règles restrictives, qui risquent de mettre en péril l’initiation à la langue bretonne en élémentaire au cycle 2 et particulièrement au cycle 3 s’appuient sur la circulaire 2017-072 sur l’enseignement des langues régionales.

Les instructions de la circulaire de 2017 semblent impacter les conditions pour une initiation à la langue bretonne pour les cycles 2 et 3 sans changement par contre pour la maternelle (cycle 1). En effet, la circulaire stipule que l’initiation à la langue bretonne ne peut avoir lieu dorénavant que sur le temps d’enseignement des langues étrangères alors qu’auparavant cette initiation pouvait se réaliser sur l’ensemble du temps scolaire : « une langue régionale peut être enseignée sur l’horaire dévolu aux langues vivantes étrangères ou régionales ».

On notera cependant que la seconde partie de la phrase « l’enseignement de la langue régionale est éventuellement renforcé, selon le projet d’école, par la conduite d’activités en langue régionale dans différents domaines d’apprentissage » ne semble pas avoir été prise en compte par les instructions adressées aux écoles publiques du Finistère le 20 avril 2020.

Bien que cité, l’article L312_11 du Code de L’Education (« Les maîtres sont autorisés à recourir aux langues régionales dans les écoles primaires et maternelles chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement, notamment pour l’étude de la langue française »), ne semble pas non plus avoir été prise en compte pour élargir un enseignement de la langue et de la culture bretonnes sur d’autres créneaux horaires que celles dévolues à l’apprentissage des langues étrangères, en l’occurrence l’anglais dans l’immense majorité des cas.

Il est clair que cette vision des choses introduit une concurrence entre l’anglais et la langue bretonne aux dépens de cette dernière ! Comme s’il fallait choisir entre l’anglais et le breton et qu’enseigner les deux n’était pas possible ! Ces directives risquent de rendre encore plus difficile une initiation à langue bretonne en élémentaire où seuls 8 % des élèves ont suivi une initiation à la langue contre 27 % en maternelle.

On peut remarquer que dans ces conditions il sera très difficile d’atteindre l’objectif du schéma linguistique du Finistère en faveur de la langue bretonne qui était (page 11) de « demander la généralisation du dispositif à l’ensemble des élèves dans le cadre des missions de l’Etat, comme cela est d’ores et déjà mis en œuvre dans d’autres régions françaises (Corse et Alsace). Les instances politiques départementales proposeront aux autres collectivités bretonnes de s’associer à cette demande. »

Nous mentionnerons également ce qui était écrit dans la convention Etat -Région sur la transmission des langues de Bretagne pour la période 2015-2020 : « Dans le premier degré, une attention particulière sera portée à la possibilité d’offrir une sensibilisation à la langue et à la culture bretonnes dans l’enseignement, afin que les élèves puissent se familiariser avec le patrimoine régional y compris en adaptant les outils pédagogiques nécessaires. La mise en place progressive d’une initiation à la langue en cycle 3, dans le cadre de l’horaire normal des cours, comme cela est le cas en Finistère pour certaines écoles publiques sera encouragée . »

Et pourtant on trouve dans le Code de l’Education, l’article L312-11-1 sur l’enseignement de la langue corse dans les écoles « La langue corse est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires de Corse ».

Il semblerait qu’en France la règle ne soit pas la même pour tout le monde !

Le Président du Conseil régional de Bretagne M. Chesnais-Girard vient d’adresser une lettre au Ministère de l’Education Nationale. Une lettre sur le même thème de l’enseignement optionnel de la langue bretonne avait cependant déjà été adressée au mois d’avril 2018 et co-signée par la Présidente du Conseil départemental du Finistère Mme Sarrabezolles et l’actuel Président du Conseil Régional ? Elle était restée sans réponse !

Une lettre quasi-identique avait déjà adressée en décembre 2016 à l’ancienne ministre de l’Education Nationale Mme Vallaud-Belkacem co-signée par le Président du Conseil régional de l’époque M. Le Drian et la Présidente actuelle du Conseil départemental du Finistère. Celle-ci non plus n’avait jamais reçu la moindre réponse …. CQFD

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L’objectif de l’association est de regrouper toutes celles et ceux qui enseignent le breton et en breton dans les écoles maternelles, primaires, collèges, lycées, dans les écoles supérieures de professorat et d’éducation (ESPE), dans les universités, dans l’enseignement public, catholique et Diwan, par correspondance, dans les centres de formation et dans les cours du soir pour développer l’enseignement du breton.
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