![]() Le taxi de l'équipe de France d'athlétisme au JO d'Anvers. Kléber Argouac'h, assis dans le camion avec le béret tient une carte. Photo Thierry LEFEUVRE http://www.yanoo.net/news/6653-.html | |
![]() Kléber Argouac'h en tenue olympique pour les jeux de 1920 (collection privée Philippe Argouarc'h) | ![]() Kléber Argouac'h. Arrivée du 800m à Rennes, juin 1921. (photo du livre Les gloires sportives de l'Ouest) |
Dans la série des Bretons extraordinaires, mon grand-père Kléber Argouarc'h (aussi écrit Argouac'h) vaut bien un détour. Né le 14 janvier 1896 à Plouzané d'une famille de marins pêcheurs du Relecq-Kerhuon, il s'adonne à la course à pied dès son plus jeune âge pour devenir champion de Bretagne du 1500 m et 5000 m au début de 1914. Engagé volontaire, il débute la guerre en août 1914 comme caporal au 19e R.I de Brest, un régiment territorial composé de Bretons du nord Finistère. Il est blessé à la bataille de Maissin le 22 août 1914. La guerre dure depuis 25 jours seulement. Maissin est au nord de Sedan mais en Belgique. Maissin est une des batailles de ce 22 août, dite "bataille des frontières", la journée la plus terrible de toute l'histoire de France puisque 27 000 soldats sont tués en une seule journée. Le nom même de cette hécatombe, une cuisante défaite de l'armée française est rarement cité dans les livres d'histoire. (voir le site)
Kléber a la poitrine traversée par une balle. De part en part. On l'emmène à l'Hôpital de Sedan mais les Allemands arrivent, prennent la ville, le capturent, mais le soigne correctement. Il passera toute la guerre dans un oflag alors que la plupart de ses camarades seront tués ou grièvement blessés à Maissin, ou plus tard à Verdun ou sur la Somme. Être blessé ou capturé au début de cette boucherie était encore ce qui pouvait arriver de mieux. Si j'existe aujourd'hui c'est seulement à cause de ce miracle. Autour de moi il y a les ombres de milliers de familles bretonnes fantômes qui n'ont jamais existé, seulement parce que le gars a été tué à Maissin ou à Verdun. Nous sommes tous des descendants de veinards, soyons-en conscients !
On penserait que ce Léonard en resterait là, bénéficiant d'une Croix de guerre et d'une pension de blessé de guerre et d'ancien combattant, mais pas du tout. Dès son retour de captivité en décembre 1918, il reprend l'entraînement et malgré des poumons qui ont été transpercés, se qualifie pour les Jeux olympiques de 1920 à Anvers. Il finira honorablement 5e en demi-finale du 800m. En 1921, il sera même champion de Bretagne du 400m, du 800m et 4x100m. Un vrai champion.
La guerre éclate de nouveau en 1939 et il se retrouve avec le 19e RI de nouveau près de Sedan et de nouveau il sera à nouveau blessé et sera capturé au cours de la bataille de Givet ! ( voir l'article )
Modifié le 31/10/2017