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marie Stuart à 12/13 ans par François Clouet
marie Stuart à 12/13 ans par François Clouet
- Chronique -
Le roi Arthur et les Stuart
D'après l'historien allemand Von Raumer (1781/1873), Marie Stuart (1 et 6) “combinait la passion du pouvoir et l'incapacité à gouverner”. Il sembla que son destin fut écrit dès l'instant de
marc Patay Lejean pour ABP le 18/07/15 12:29

D'après l'historien allemand Von Raumer (1781/1873), Marie Stuart (1 et 6) “combinait la passion du pouvoir et l'incapacité à gouverner”. Il sembla que son destin fut écrit dès l'instant de sa naissance. Son père déclara en effet : “tout a commencé par une fille, tout finira par une fille ». Marie alliait beauté, intelligence et savoir. Sa vie fut jalonnée d'événements tragiques où on la vit aussi bien victime qu'intrigante. C'était assez pour en faire un personnage de roman, et pour certains, une victime de la dureté des hommes. Difficile de le croire cependant, quand on sait que son confident David Rizzio fut tué par Darnley, son second époux, assassiné lui-même peu de temps après par Botwell, son troisième et … dernier mari !

Point final à tous ses complots, Marie fut exécutée en 1587, mais « En ma fin gît mon commencement » aurait-elle prononcé en 1568. En effet, Marie, héritière d'un petit noble de Bretagne armorique, devint célèbre et tous les rois d'Angleterre en descendent. A la mort d'Elizabeth, le fils de Marie, James (Jacques VI), « le sot le plus sagace du royaume » (2), accédait au trône d'Angleterre.

Jacques VI souffrit d'être comparé à Elizabeth, dont le règne fut idéalisé. Si pour Elizabeth, « un monarque gouverne avec l'approbation du peuple », Jacques déniait cette sorte de contrat et il s'opposa souvent au Parlement. Il rédigea la vraie loi des libres monarchies pour exposer ses griefs et ses idées. L'ambassadeur vénitien écrivit : « le roi déclare qu'il n'y a ni ministres ni lois, dont il ne soit maître ». Mais, anciennement, les monarchies anglo-saxonnes et bretonnes étaient électives. Alors pour conforter les droits du Parlement, beaucoup d'intellectuels de ce temps, des antiquaires aussi, se mirent à rechercher et à collecter les textes anciens, à traduire les langues du pays : breton, gallois, anglo-saxon et à établir la Common law (jurisprudence) sur des bases solides. Certains de ses savants, Parker, archevêque de Canterbury, Camden, historien, Cotton, antiquaire, le Dr Parker, etc, se réunirent dans la « Société des antiquaires ».

Dans un écrit, Robert Cotton évoqua « l'obligation sacrée du roi de mettre sa confiance dans les parlements », ce qui ne pouvait que lui déplaire. La Société des Antiquaire fut en effet dissoute par le roi en 1607.

A la bataille de Bosworth, Henry VII, (7) un Tudor, arbora le dragon rouge des Gallois, il nomma son fils Arthur et prétendait se rattacher à la lignée de Brutus de Bretagne et du roi Arthur.

Tout comme son mythique prédécesseur, Jacques défendait le concept de «droit divin», ce qui, après sa mort, mena à une guerre civile. Si le roi engagea un combat d'arrière garde contre les prérogatives du Parlement, il unit l'Écosse, le pays de Galles et l'Angleterre sous le nom de Britain (3), le royaume supposé d'Arthur.

En 1610 ; le fils du roi, Henry, devint prince de Galles. Pour l'occasion, Ben Jonson, et Inigo Jones (4) créèrent deux masques (mascarades) : Oberon, the Faery Prince et  The Speechs at prince Henry barrière ou « La dame du lac ». A cette époque, l'homme de théâtre Ben Jonson dépassait Shakespeare en notoriété et sa pièce Volpone est toujours jouée.

Dans ce « masque », Henry joua le prince Obéron. Il apparut sur un char tiré par deux ours blancs capturés en Arctique en 1609 ! Arthur y est évoqué :

Melt Earth to Sea, Sea flow to Air,

And air flie into Fire,

Whilst we in Tunes, to Arthur's Chair

puis

Une soirée d'hommage à la Cour britannique,

une cérémonie pour le trône d'Arthur

L'autre texte de Jonson, “The speeches at prince barrier”, évoque aussi la légende arthurienne. La Dame du lac apparaît près du tombeau de Merlin l'enchanteur. Arthur symbolise Jacques VI et prend la forme d'une étoile au-dessus de la scène. Merlin se lève de son tombeau ; lui et la Dame du Lac condamnent la décadence de la chevalerie, mais prédisent sa restauration sous les Stuart. La Dame du lac et Merlin invoquent Meliadus, lord des îles". Méliadus ou “Miles in déo”, soldat de Dieu...

Le thème arthurien était une idée du Prince Henry plutôt que celle de Jonson, qui préferait le pacifisme de Jacques au militarisme de son fils.

En fait Jacques VI ne ressemblait pas au soldat de légende, cet Arthur qui “disputa la terre des Bretons en douze grandes batailles” (5), fut mortellement blessé en un dernier combat près d'une rive funeste, avant que de revivre à jamais dans la mémoire des hommes; car le royaume de Jacques VI d'Angleterre connut vingt deux années de paix.

Notes

1. François Clouet (1515–1572), portrait de Mary Stuart, reine d'Ecosse, à à12/13 ans. Lubomirski Museum

2. Sir Anthony Weldon (1583/1648) un courtisan et politicien anglais, auteur présumé de « la Cour et le caractère du roi James I »

3. D'après l'ambassadeur vénitien

4. Architecture et scénographe

5. The Mystery of king Arthur, Elizabeth Jenkins

6. Quelques livres : Marie Stuart de Stéphane Zweig, Marie Stuart de Dominique Labarrière

7. voir mon article Abp : Les Bretons dans l'alliance anglaise

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Informaticien, marié, aime l'écriture (prose poétique, essais, traduction), la langue bretonne, l'histoire, de la Bretagne en particulier, etc
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Vos 1 commentaires :
jean-pierre mathias Le Samedi 18 juillet 2015 14:17
"Marie, héritière d'un petit noble de Bretagne armorique"
Le fondateur de la maison Stuart est Walter, issu de la famille Fitzalan (ou Fils-Alain en français), arrière-petit-fils d'Alain Dapifer, sénéchal de Dol-de-Bretagne et noble breton qui combat peut-être à la bataille d'Hastings en 1066.
Walter Fitzalan entre au service du roi David Ier d'Écosse (1124-1153). Il devient grand sénéchal royal (steward en anglais) en 1150 et reçoit de vastes domaines dans le Lothian et le Renfrewshire. À sa mort, en 1177, la charge de steward passe à son fils. Devenue héréditaire au sein de la famille Fitzalan, celle-ci prend progressivement le nom de Stewart, francisé en Stuart.
Le premier Stuart à monter sur le trône d'Écosse est Robert II Stuart, le neveu du précédent roi, David II Bruce, en 1371. Il fonde ainsi la dynastie royale des Stuart.
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