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- Communiqué de presse -
Manques bretons
Merci à Jean-Pierre Le Mat et à l’Agence Bretagne Presse de raviver un débat essentiel, consistant finalement à se demander ce qu’est la Bretagne et ce que veut dire être
Michel Treguer pour Michel Treguer le 22/04/13 16:20

Merci à Jean-Pierre Le Mat et à l'Agence Bretagne Presse de raviver un débat essentiel, consistant finalement à se demander ce qu'est la Bretagne et ce que veut dire être breton. Le titre du premier article avait le mérite de poser le problème sans détours : Pourquoi les Bretons ne votent pas breton ?

C'était une bonne idée, pour ne pas ignorer les analyses d'autres penseurs dans des champs voisins, de faire appel aux catégories dégagées par la philosophe Hannah Arendt. Mais l'opposition entre public et privé ne nous apprend plus grand-chose : ce sont là des termes qu'utilisent volontiers les jacobins eux-mêmes depuis la Révolution française. Il me semble qu'il est plus utile de parler de nation (ce que fait Jean-Pierre le Mat) et de culture (ce qu'il fait moins).

La nation bretonne se définit d'abord par son territoire. C'est même le seul point où elle peut revendiquer son unité, d'Ouessant à Clisson. D'où la floraison d'associations luttant pour la récupération du cinquième département et pour l'indépendance du pays restauré.

Mais le paradis peut aussi devenir un enclos, notamment quand l'hymne national fait de la mer un mur qui l'entoure ! L'audace des grands voyageurs bretons et le désir des jeunes générations actuelles d'aller voir ailleurs en témoignent : quitte, bien sûr, à se languir du pays natal sous d'autres cieux… Il faut, pour construire une nation, adjoindre au territoire une culture. Et c'est là que le bât blesse.

Un formidable contre-exemple permet de mesurer le problème. A l'origine, les Juifs ne voulaient rien d'autre que de couler des jours heureux dans leur terre promise : comme les Bretons ! Mais l'histoire en a décidé autrement. Ils ont été arrachés et dispersés sur la planète entière. Or, la merveille est qu'ils sont restés juifs pendant plus de trois mille ans, de Babylone à Brooklyn : parce qu'ils relevaient tous de la même culture ; certes une religion dans leur cas, mais une religion posant le questionnement comme la première de ses valeurs. Les juifs s'interrogent sur tout, même sur le silence de Dieu pendant la Shoah. Aujourd'hui, la création de l'Etat d'Israël permet de nouvelles merveilles (la résurrection de l'hébreu en tant que langue vivante), mais elle menace aussi cette belle histoire : amenés à leur tour à s'enfermer dans un territoire, contraints de le défendre, voici une partie des Juifs portés à devenir oppresseurs plutôt que victimes.

Leur religion catholique n'a guère valu à la majorité des Bretons un esprit d'ouverture. Le but des missionnaires était au contraire de convertir les autres, en somme pour les enfermer avec eux. La foi de nos vieux pères a bien sûr le mérite d'être une morale, mais elle s'en tient à la répétition des rites prescrits et des formules du catéchisme. Il faudrait nuancer, saluer le rôle des mouvements de jeunesse dans les années 1950, mais sur une durée de plusieurs siècles la fermeture sur soi l'a emporté : pas de culture du doute comme chez les Juifs, et moins d'esprit d'entreprise que chez les protestants. La Bible fait théoriquement partie de l'héritage catholique ; mais je suis toujours surpris de constater que, tout incroyant que je sois, je la connais mieux que mes cousins pratiquants.

Une culture, c'est partiellement un genre de vie — le fest-noz, le kig-ha-farz — mais il faut aussi qu'elle soit une collection d'oeuvres de l'esprit. La Bretagne peut certes faire état de ses musiques et de ses gwerzioù : mais ce n'est pas assez. Dastum vient de faire savoir qu'il ne reste plus de textes ni de mélodies à collecter. Et combien de Bretons ont feuilleté le Barzaz Breizh ? combien en ont entendu parler pendant leurs études ?

Dans les autres champs, la philosophie, la littérature romanesque — tout au moins depuis le Moyen Age et la matière de Bretagne, laquelle n'était guère l'oeuvre d'auteurs bretons — c'est à peu près le désert pendant des siècles : tant dans le Duché indépendant qu'après le rattachement à la France. À la seule exception de Chateaubriand dont le cas mérite réflexion : royaliste contraint d'émigrer, formidable écrivain et penseur moderne lorsqu'il s'attache à peindre les Indiens américains, radoteur délirant (à mon avis) lorsqu'il veut détailler le génie du christianisme. Dans ses Mémoires d'outre-tombe Chateaubriand parle de la Bretagne avec une grande justesse. Mais, notons-le, sans jamais chercher à la définir ni politiquement ni culturellement. On pourrait rajouter, juste avant lui, la bombe que furent en Europe les fameux poèmes d'Ossian : mais nous serions hors de Bretagne et même un peu loin du monde réel… Après lui viendront Le Gonidec, La Villemarqué et Renan, puis l'efflorescence du XXe siècle étouffée par la guerre.

Il doit y avoir un rapport mille (plutôt un million !) entre le nombre de livres relevant de la culture juive et celui des ouvrages composant l'héritage breton. Un rêveur téméraire a voulu récemment y rattacher Descartes, mais il n'a guère trouvé d'autres arguments qu'un lien familial du philosophe avec le territoire breton et la mention (dérisoire, vaguement moqueuse) du bas-breton dans une phrase du Discours de la méthode. Rien de proprement philosophique.

On peut continuer : certaines anciennes traditions théâtrales des campagnes bretonnes, plus récemment les piécettes des abbés Le Bayon et Perrot, peuvent-elles être comparées aux oeuvres de Shakespeare, de Racine, de Molière ?

De quels grands auteurs bretons a-t-on parlé à mon fils pendant ses études (jusqu'en classe de troisième) dans le réseau Diwan ? d'aucun ! parce qu'il n'y en a guère.

Les seuls intellectuels bretons qui aient affronté ces questions sont Roparz Hemon et ses camarades du mouvement Gwalarn. Ce qui amène à soulever une autre difficulté : la Bretagne est bilingue. Jean-Pierre Le Mat et moi-même débattons ici du breton… en français ! afin d'être lus d'un nombre suffisant de lecteurs, mais aussi sans doute pour parvenir à exprimer nos idées avec précision. Nous ne sommes ni l'un ni l'autre des champions de la vieille langue, encore moins de la langue modernisée. Très peu nombreux sont les bretonnants d'aujourd'hui capables de s'exprimer avec finesse : il suffit d'écouter les émissions de radio et de télévision ! Un bon nombre des chercheurs qui ont oeuvré à la renaissance du pays, avant comme après la guerre, étaient des hauts Bretons qui avaient espéré bretonniser le pays tout entier ; lui offrir ou lui rendre une langue a-feson.

La source de ces obstacles est évidemment aussi à chercher dans les événements de la dernière guerre. Ce n'est pas ici le lieu d'en débattre, d'estimer le très faible nombre de militants qui se sont laissé gagner à l'idéologie nazie et le très court laps de temps pendant lequel ce désastre a pris corps. L'existence passagère de Hitler et de ses sbires n'entame pas la richesse millénaire de la culture allemande, littéraire, philosophique, musicale, ni avant ni après eux. Roparz Hemon a signé une ou deux phrases malheureuses en 1944. Il n'y a pas trace de nazisme dans ses articles de jeunesse, dans ses nouvelles, dans ses romans, dans ses pièces de théâtre.

Quelle que soit la réponse qu'on entende apporter aux spécificités de la culture bretonne — son caractère bilingue, la minceur de son corpus historique — il devrait être au moins intéressant d'en discuter. Le silence entretenu par les médias français sur la variété culturelle du pays est anti-démocratique et même anti-humaniste. Quel magazine de France Culture en traite ? pas une fois tous les dix ans, mais chaque semaine ?

Le silence breton, lui, est simplement navrant. J'ai traduit en français il y a quelques années le recueil d'articles du jeune Roparz Hemon Un Breton redécouvrant la Bretagne. Aucun non-bretonnant n'a jugé utile de l'acquérir. Mes livres Aborigène occidental, Espèce d'homme! et Gwir, spécialement composés pour traiter de ces questions, ont connu à peu près le même sort. Pas un exemplaire ne s'en est vendu au Salon du livre de Carhaix. Peut-être intéresseront-ils les historiens de l'an 3000 ? Je fais volontiers la part de mon manque de talent, mais il n'explique pas tout.

Sans aucun doute, cher Jean-Pierre Le Mat, la faiblesse de ce lectorat rejoint-elle celle de l'électorat des partis bretons ! Elles ne favorisent pas l'émergence d'un nombre suffisant d'auteurs, de penseurs, qui produiraient des oeuvres susceptibles, à leur tour, de générer un public plus important.

Il y a quelques années, je me suis amusé à raconter dans Al Liamm (n° 250) un de mes mauvais rêves… Je m'étonnais du faible nombre de militants qui avaient vu un film que j'avais réalisé pour France 3. Enquête faite, la raison en était qu'ils ne regardaient pas les émissions en langue bretonne : à l'heure de la diffusion, ils manifestaient dans la rue pour réclamer davantage d'émissions en langue bretonne !

En espérant ne pas avoir froissé ou découragé trop de lecteurs amis… a galon ganeoc'h,

Michel Treguer

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Michel Treguer est un écrivain qui a fait également carrière à la télévision. Il a consacré plusieurs livres à la Bretagne : "La Nuit celtique", "Aborigène Occidental", "Espèce d'homme !", "Gwir", "Avec le temps" (interdit). Il a également traduit en français le recueil de Roparz Hemon "Un Breton redécouvrant la Bretagne". Son dernier livre en librairie est un recueil de nouvelles : "le-septième-jour.net". Dix autres ouvrages (en numérique ou sur papier) sont accessibles sur les sites d'Amazon : neuf romans et un essai, "Quoi d'Autre ?"
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Vos 25 commentaires :
Yann LeBleiz Le Lundi 22 avril 2013 19:34
Je suis mal à l'aise avec votre texte.
Il me semble être une énième réflexion flagélatoire sur les bretons et leur culture!
Pas de littérature, pas de culture vous dites? ... le Silence!
Intéressant quand la PLUS célébre des légendes européennes se trouve être une légende bretonne, et que l'opéra le PLUS connu est tiré d'une autre légende bretonne!
Je ne pense pas que le parallèle Juif/breton soit pertinent. Les uns ayant perdus leur terre (jusqu'au 20ème siècle) et devant vivre dans des cultures souvent hostiles, les autres ayant une terre bien déterminée mais convoitée par un voisin à la philosophie bien particulière (abandonnant sa langue et sa religion, s'inventant une culture artificielle et réécrivant sa propre histoire)!
Je n'ai pas fait Diwan, mais j'ai bien étudié au lycée un auteur breton (Jules Vernes), l'inventeur de la science-fiction.
Le problème, c'est que vous semblez mixer "culture" et "folklore"... Et oui, Jules Vernes ne souffait pas dans un biniou, tout comme Alexandre Dumas ne portait pas de bérêt!
Devons-nous en conclure qu'Alexandre Dumas n'est pas de la littérature française?!
Ce qui est vraiment navant, c'est que les profs de Diwan n'enseignent ni la géographie ni l'histoire de Bretagne, qu'ils ignorent souvent manifiquement!
Ne leur parlez pas de la reine Boudicca ou des Légions bretonnes, à peine savent-ils placer un Jean IV ou un Allain II!
Mais votre texte soulève aussi un débat intéressant qui est l'absence de revendication "bretonne" de tout ce qui est "breton", quand ces réalisations ne sont pas affublées d'un binou/chapeau rond!
Un bon exemple dans le registre technique et scientifique :
L'avion (le planeur) et le stétoscophe sont-ils des inventions bretonnes?!!! (Le Bris et Laennec)
Où tout simplement, est-ce que l'industie aéronautique de Nantes/Saint-Nazaire ou de l'industrie de l'optique de Lannion sont des industries "bretonnes"!
Etre ou ne pas être breton quand on EST breton, là est la question!
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patrick Y GIRARD Le Lundi 22 avril 2013 23:36
Les productions littéraires des Etats allemands, français ou anglais étaient-elles plus importantes quantitativement et qualitativement par rapport à ce que la Bretagne avait pu fournir avant son annexion, je ne le pense pas mais il est certain q lorsque les rênes du pouvoir se sont concentrés ds la capitale française la production artistique s\'est instantanément figée en Bretagne il n\'est q de considérer l\'architecture.
Une petite digression par rapport à cette excellente analyse b q très pessimiste : que l\'auteur ne s\'illusionne pas non plus sur la proportion de résistants à l\'occupant en France car on peut dire q la poignée d\'égarés de la dernière heure pr l\'Emsav était à l\'image de la véléité de résistance des Français en 1940 qui ont surtout résité ou plutôt fui le STO. Mais celà a en effet eu des conséquences considérables sur la Culture et al lanfgue bretonne après guerre. Le Parti communiste français a pu trouver en ce bouc émissaire de quoi faire oublier son attitude sans équivoque au moment du pacte germano-soviétque.
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Michel Treguer Le Mardi 23 avril 2013 08:56
Michel Treguer à Yann LeBleiz
Je me suis attardé sur le cas juif en raison de son exemplarité et parce que Jean-Pierre Le Mat s’est référé à Hannah Arendt. Je suppose que la légende dont vous parlez est la matière de Bretagne ? Je l’ai mentionnée en notant que les écrivains qui l’ont consignée n’étaient pas particulièrement bretons. De quel opéra parlez-vous ? Tristan et Iseut ? Merci Wagner !
Je ne vous rejoins pas sur votre critique des enseignants de Diwan. Ils font ce qu’ils peuvent, et ils le font bien. C’est la minceur de l’héritage breton (entre le XIIe et le XIXe siècles) que je faisais remarquer. La reine Boudicca, c’est de l’histoire politique, pas de la littérature ; ou alors c’est Tacite qu’il faut remercier. Merci les Romains !
D’accord pour saluer Jules Vernes, mais, sans lui demander de « souffler dans un biniou », s’est-il jamais revendiqué breton ? Aurait-il « voté breton » ?
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SPERED DIEUB Le Mardi 23 avril 2013 10:33
ayant une terre bien déterminée mais convoitée par un voisin
Oui je pense souvent à cela comme une belle petite ferme qui a un un bon résultat harcelée sans cesse par des exploitations voisines beaucoup plus grandes mais qui proportionnellement n'ont pas forcément un meilleur résultat économique ,bien évidemment c'est le voisin le plus proche qui met le plus de pression ,mais il faut aussi être vigilant envers des prédateurs plus éloignés par exemple l'Angleterre .Et puisque l'on a abordé le sujet de la seconde guerre mondiale, sur ce sujet il est un aspect dont presque personne ne parle c'était les arrières pensées allemandes voulant annexer la Bretagne pour en faire une région germanique et certains nationalistes se seraient bien fait avoir tellement ils étaient aveuglés par l'idéologie nazie Sur le plan populaire .j'ai entendu des personnes qui ont vécu cette époque et qui disaient que les allemands voulaient s 'emparer de la Bretagne
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Maxime B Le Mardi 23 avril 2013 15:05
A t'on forcément besoin de se revendiquer breton pour être breton?
Je pense que non, par exemple on a pas besoin de se revendiquer français pour l'être, il y a aussi des critères objectifs comme le lieu de naissance, le temps passé sur le territoire de la communauté etc...
Si l'on veut un jour revoir une Bretagne libre il faut commencer par apprendre à raisonner comme si elle l'était. Ce n'est pas parce que la Bretagne "n'a pas de papier" que l'on ne peut pas être naturellement breton sans avoir à le crier sur tous les toits.
Ainsi, si Jules Verne était né dans le contexte d'une Bretagne indépendante, il aurait considéré comme breton naturellement, sans avoir à le revendiquer. Il est un écrivain breton d'expression française, tout simplement parce qu'il vient de Bretagne.
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Marcel Texier Le Mardi 23 avril 2013 18:00
Michel Treguer, que je salue au passage, est bien sévère vis-à-vis de cette pauvre langue bretonne et déplore la minceur de l\'héritage breton. C\'est excessif. La simple lecture de l\'article \"Breton Literature\" dans \"The Penguin Companion to Literature\", article qui fait trois pages écrites en très petit et dont l\'auteur, ni français ni breton, ne peut guère être suspecté de partialité, démontre que cet héritage n\'est pas si \"nul\" qu\'il le laisse entendre.
Pour s\'en tenir au seul genre théâtral, je trouve sous la plume de Gustave Cohen, un des grands spécialistes, au début du siècle dernier, du théâtre français au Moyen-Âge, le jugement suivant à propos du théâtre populaire breton:
\"Je m\'attendais, sur la foi des celtisants, à trouver un pâle décalque, j\'entrevois ou plutôt je sens, malgré la trahison des traductions et les gaucheries de la forme, une \"autre âme\" ; je m\'attendais à la curiosité, je ressens de l\'émotion ; j\'appréhendais des longueurs, je trouve la sobriété ; je craignais des grossièretés, je vois de la délicatesse.\"
Voilà qui est tout de même moins dur, Michel, que le jugement sans appel que tu as peut-être émis dans un moment de cafard.
Un seul chiffre, toujours pour ne parler que du seul théâtre, peut donner une idée des richesses qui dorment \"dans des dépôts publics ou des bibliothèques privées, en Bretagne, à Paris ou au Pays de Galles\" : plus de 250 manuscrits, contenant parfois plusieurs pièces, attendre d\'être lus.
Je tire ces références d\'un petit libre de Gwenole Le Men \"Histoire du théâtre populaire breton - XV-XIX\", livre qui a connu manifestement le même sort que ton \"Aborigène occidental\" ou mon \"La Bretagne n\'a pas dit son dernier mot\".
Mais comment s\'étonner qu\'après des siècles débretonnisation à outrance, de \"décervelage\" systématique, de matraquage incessant, la culture bretonne ne présente qu\'un champ de ruines ? Le plus étonnant est qu\'elle vive encore, d\'une vie anémiée certes, mais tenace et qu\'un retour de la liberté pourrait rendre florissante et féconde.
Les exemples sont nombreux de cultures et de langues qui, débarrassées du bâillon qui les étouffait, ont fait preuve tout à coup d\'une étonnante créativité.
Ne désespérons pas.
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Yann LeBleiz Le Mardi 23 avril 2013 19:49
@ Michel Treguer
C'est là ou nous seront toujours en désaccord!
Dis-t-on à un écrivain danois dont une grande part de la culture historique a été consigné par les écrivains anglais... "merci les anglais!"?
Demande-t-on à un ingénieur norvégien de mettre un chapeau à cornes pour dire que la plateforme pétrolière qu'il vient de concevoir est un savoir faire norvégien?
Non, bien sûr! Ce genre de demandes ne s'appliquent qu'aux bretons!
Car les bretons ne sont pas un peuple comme les autres, ils doivent être "pur" et "100% biniou", pour avoir droit à l'AOC (Appellation d'Origine Contrôlée!)...
Très contrôlé d'ailleurs! (La norme NF veille au grain!)
Oui, Diwan fait ce qu'ils peuvent, mais personne ne leur demande de fabriquer des petits français parlant bretons!
Des petits français ignorant leur histoire, mais connaissant par coeur celle de la France, des petits français admirant les sciences et techniques françaises mais ignorant la contribution bretonne à ces domaines!
Même à l'époque soviétique, les écoles lituaniennes n'enseignaient pas la grandeur de la Russie pour faire des jeunes lituaniens des russes parfaitement intégrés!
Je soutiens à 100% Diwan, mais je suis en total désaccord avec leur abandon de l'identité bretonne (hors du folklore biniou)!
Et je suis pas le seul, car même des profs Diwan commencent a en avoir assez de cette servilité à l'identité française!
La reine Boudicca de "l'histoire politique..." Là, c'est vraiment n'importe quoi!
C'est pas chez les islandais qu'on entendraient dire que les personnages historiques "viking/danois" sont une "histoire politique"?
Eux non, mais chez les bretons frustrés de recevoir une remarque déplaisante de la part des français parisiens SI!
Je pense s'incèrement que l'avenir de la Bretagne se fera, sur la réflexion :
1) Doit-on avoir un biniou pour être breton?
2) Doit-on ploucquiser son identité pour être acceptable, respecté et apprécié par les autres peuples?
(Je suis en tout point d'accord avec Maxime.B)
@ Spered Dieub
Arrêtons avec la 2GM, car ce que vous dites est valable pour la majorité des petits pays d'Europe : Croatie, Finlande, Danemark, Slovaquie, etc.etc...
Sauf que eux ne s'autoflagélent pas sur ce sujet depuis 70 ans, ils sont passé à autre chose...!
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Michel Treguer Le Mardi 23 avril 2013 20:22
(En fait de Paul Chérel qui m'avait adressé cette réaction par mail et qui m'a autorisé à la reproduire ici.)
On s’éloigne un peu de la question posée ; « Pourquoi les Bretons ne votent-ils pas breton ? » Et je vous réponds la même chose : « Parce que les militants, aussi bien les “politiques” que les “culturels”n’ont rien d’attrayant. Ce sont tous (ou presque) des “copier-coller “ de Français. Vous mettez l’accent sur le territoire (seul point selon vous où la Bretagne peut revendiquer son identité) et, en second lieu, la culture, exclusivement cantonnée au domaine littéraire ; production quasi-nulle et peu spécifique, lecture d’ouvrages inexistante. Vous faites une fixation sur l’importance de la derniére guerre sur le plan spirituel. C’est quand même oublier un peu vite que la Bretagne a d’abord subi une défaite militaire à la fin du 15ème siècle, Sans qu’on ne parle pas encore à cette date d’annexion, elle s’est vue contrainte de signer un vague papier dénommé ‘Traité d’union”, en 1789, ce papier est devenu tout simplement un torchon de papier, la Bretagne et ses habitants sont devenus des colonisés, leur territoire a été envahi par les Français, ils ont été massacrés lors de deux guerres en 1870 et 1914, on leur a interdit de parler breton, etc. Et vous voulez que cela n’ait guère eu d’influence sur leur production artistique, littéraire, politique, culturelle ? Le Breton, celui qui vote aujourd’hui, n’est qu’un petit Français comme les autres. Il a été formé à la même école, il s’habille de la même façon, il a la même vision étroite du monde qui l’entoure. il perdu son âme. Le Breton de base lit le satanique “Ouest-France, l’intellectuel lit “Le Monde” ou “Le Nouvel Obs”. Parfois, il se rue sur le dernier “Goncourt”. Belle culture ! Et côté “militant” ? Il nest que de lire “Peuple breton”, “Bremañ”, “Ya”, etc., il n’est que d’écouter Le Troadec, le Parti dit breton et autres groupuscules. TOUS, en file indienne derrière la “pensée unique” écolo-socialo-gauchiste, celle qui fustige l’agriculteur pollueur dont la production se limite, semble-t-il, à celle d’algues vertes, le pêcheur qui gaspille les réserves halieutiques, l’industriel qui exploite ses employés, le changement climatique, les gaz à effet de serre, l’aéroport inutile et coûteux, le nucléaire, les OGM, le gaz de schiste. Économie ? C’est quoi, ça sert à quoi ? Un seul mot d’ordre : « A bas les profiteurs » Du Français, 100 %. Y a-t-il de quoi enthousiasmer l’électeur ? Vous déplorez le peu d’audience qu’ont reçu les ouvrages que vous avez publiés. Modestement, vous confessez un éventuel manque de talent. Mais cela n’est en rien une explication. Je pense que la raison est ailleurs. D’abord, la lecture de quoi que ce soit est en perte générale de vitesse : paresse, manque de temps, suprématie de l’audiovisuel ? Mais le lecteur, le bon lecteur, à mon avis, commence à chercher dans la lecture quelque chose qui lui apporte du neuf, de quoi s’évader autant que faire se peut, de la médiocrié ambiante. Ce lecteur est une perle rare. Amicalement. Paul Chérel
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eugène Le Tollec Le Mardi 23 avril 2013 21:20
Michel Treguer
Véritas ... tout n'est que vérité....la sublime vérité bretonne.
Faut-il réfléchir sur certains niveaux de médiocrité?
Rien ne pourra nous faire sortir de notre médiocrité!
Rien,même pas le combat au dessus du panier de quelques uns.
Nous n'avons même plus des moulins à vent...ni de rossinante!
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ex site bretagne.unie.free.fr Le Mardi 23 avril 2013 22:45
Oui Jules Verne se revendiquait Breton , rien d'extraordinaire , apres tout la ligeriose frappe depuis 1975.
il y avait un vrai chauvinisme breton à nantes avant la "ligeriose" .
toutes les industries, associations, accolait le "De Bretagne" quand aujourd'hui fleurissent les "Atlantique".
ne croyez pas tout ce que les expo anti bretonnes ont pu vous dire sur le sujet (style : les bretons immigrés à nantes!)
les anti-breton cherchent le détail pour détricoter une histoire à leur convenance.
quant au sujet je suis tres sceptique sur l'analogie juifs , bretons , pour moi il n'y a aucun rapport, pas de religion specifique ...pas de regle de filiation stricte (mere juive = juif) : bref en diaspora nous nous diluons obligatoirement.
pourquoi comparer les Bretons avec les Juifs alors que des peuples existent plus proches partout ?(plus proches au niveau historique et de la problematique)
dernier commentaire : relier la Bretagne exclusivement à la langue bretonne pour moi est un non sens historique.(de tout temps la Bretagne a été bilingue donc pourquoi ne pas revendiquer les auteurs bretons francisants?)
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SPERED DIEUB Le Mardi 23 avril 2013 22:59
Arrêtons avec la 2GM,
Ce n'est point pour se flageller seulement les égarements de cette période sont bel et bien à l'origine de la situation marginale du mouvement breton aujourd'hui les basques les corses les écossais n'ont pas eu à porter ce douloureux héritage provenant d'erreur stratégiques c'est encore plus évident après Stalingrad, si l'emsav aurait été davantage en phase et à l'écoute du peuple breton cela ne serait pas arrivé vu qu'il y a eu bien plus de résistance en Bretagne qu'en France rien que Douarnenez avait plus de ffl à elle seule que plusieurs grandes villes françaises réunies .Les détracteurs de la cause bretonne ne se privent pas malhonnêtement sur le plan intellectuel d'alourdir ce fardeau .
ce que vous dites est valable pour la majorité des petits pays d'Europe : Croatie, Finlande, Danemark, Slovaquie, etc.etc... oui mais la Croatie et le Danemark ce sont des antipodes à ce niveau car le Danemark a résisté tandis que la Croatie c'est le plus mauvais exemple de l'Europe en matière de collaboration avec le nazisme ,c'est pourtant un pays indépendant aujourd'hui.Il faut rester vigilant vu la recrudescence de cette idéologie pour preuve la Grèce la France peut être demain aussi et il y a des personnes mal intentionnés aux aguets pour récupérer des causes comme celle de l'émancipation de la Bretagne
De toutes façon ce sont les fondamentaux de l'emsav qui sont en cause à partit d'un amalgame issu de la révolution de 1789 qui a donné au mouvement breton une base maurassienne alors que les références du mouvement breton moderne devraient être Pierre Landais De la Chalotais et je pose une question quelle aurait été leur position à ces personnes par rapport à la révolution de 1789 ??? c'était tous les deux des jacobins avant l'heure mais BRETONS ,et je suis certain que les bretons sont plus jacobins que les français c'est déplorable, seulement rien ne sert de courir il faut partir à point et ne pas se voiler la face ,c'est à dire prendre la situation telle qu'elle est et non pas telle que l'on voudrait qu'elle le soit ,c'est à partir d'une photographie de l'opinion bretonne actuelle que l'on pourra partir sur des bases solides et en adéquation avec elle et ensuite elle glissera progressivement vers l'idéal fédéraliste de grâce regardons les choses en face à l'exemple Churchill quand tout semblait perdu pour le monde libre
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Loïc Le Sellin Le Mardi 23 avril 2013 23:48
Pour avoir découvert ma \"bretonnitude\" sur le tard, et compris que je réfléchissais en images/pensées s\'exprimant mieux en Breton qu\'en Français,il avait fallu sortir du territoire français. Ensuite il m\'avait fallu des indices et un effort de compréhension des choses puis commencé à aprendre le Breton. Méchant travail avant d\'avoir l\'audace de me définir comme \"Breton\"! Et encore, pas de n\'importe où! Imaginez que mon territoire de \"confort profond\" se compte en quelques communes seulement. Ca en fait des données à compiler avant d\'avoir une certitude. Alors oui, c\'est compliqué. Oui, prendre la mesure de son identité et surtout de son enracinement demande de la vigilence de chaque instant. Oui, les forces de l\'argent et ses dérives sont puissantes et laminent inexorablement toute forme d\'identité quels que soient les pays-broïoù à qui l\'on appartient. Maintenant, et contre cette aculturation en marche, que faisons-nous facilement? Nous regrouper sous quelle bannière? Nous avons toujours ce fond de chacun est maître en son royaume. Jules César a réussi grace à cette forte individualité. Pour nous battre à Paris? Bruxelles? New York ou Pékin? Pas sûr. Raisonnablement je souhaite que les plus sensibles et éclairés d\'entre-nous puissent faire prendre conscience à ceux qui le veulent bien, que la Bretagne, c\'est nous. Car la Terre n\'a pas besoin de nom pour tourner. Mais c\'est nous qui sentons qu\'un petit bout de cette Terre est bien spécial, que certains de ses habitants ont des modes d\'expression bien à eux, qui leur permettent de vivre en harmonie avec ce sol qui les porte. Alors je ne compte pas sur mon prochain pour \"faire avancer\" la cause. Je me relève les manches et je fais en sorte que \"ma Bretagne\" soit attrayante aux coeur des gens que je croise. Et si beaucoup d\'entre nous se reconnaissent de sensibilités communes, et bien on la tiendra notre communauté. C\'est comme cela que je la vois \"ma Bretagne\". Quelque chose qui se transmet dans une parole, une poignée de main échangée avec quelqu\'un qui aura compris de quel monde je suis, et que j\'aimerait bien partager.
A kalon.
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Michel Treguer Le Mercredi 24 avril 2013 08:58
(En fait de Jean-Pierre Le Mat qui m'avait adressé cette réaction par mail et qui m'a autorisé à la reproduire ici.)
Michel, sur ton idée de culture et de territoire, je me demandais si, en effet, notre territoire ne nous joue pas un mauvais tour. Un des chefs d'oeuvre de l'épopée celtique, Y Gododdin, qui date du 6ème siècle, a été récupérée par les Gallois. J'ai lu la traduction en anglais, c'est extraordinaire, à mon goût. Mais rien ne nous empêche de nous en emparer. Elle concerne un combat qui s'est livré, non pas chez les Gallois, mais dans les royaumes celtiques qui s'étendaient entre le pays de Galles et l'Ecosse. Les Gallois n'y ont pas plus de droits que nous. Idem pour les poèmes de Merlin ou de Taliesin, qui sont "bretons" à une époque où les frontières actuelles n'avaient pas de sens.
Nous pourrions enrichir notre littérature rien qu'en étendant notre regard au-delà des 5 départements, et antérieurement à Nominoë.
A la vérité, je pense qu'il faudrait creuser l'idée et en faire un article complet.
Amitiés, Jean Pierre
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eugène Le Tollec Le Mercredi 24 avril 2013 10:15
Loïc Le Sellin
Et oui,notre Bretagne,c\'est nous et pour le politique c\'est dans l\'unité de pensée bretonne . Mettons \"aux affaires\" de vrais bretons même s\'ils ne parlent que français et non les va-nu -pieds actuels.
Loïc on peut être breton ,du fond du coeur et de l\'âme sans parler breton (la langue est le ciment d\'une identité et d\'une culture,soit)
Mais ne parler que français n\'indique pas une soumission au centralisme et jacobinisme français.
Je suis breton et non parisien,je suis breton et non occitan.
Pleurnicher sur son sort est une soumission.
Je lis dans tous ces commentaires des choses ultra sensées,tous ces gens sont bretons .
Je vois transpirer chez certains l\'odeur du PS ,ou de la Droite qui masque le doux parfum de leur bretonnitude!
Question
Faut-il ,nécessairement être socialiste ,communiste ou de droite ou du FN pour n\'être que breton?
Les sensibilités françaises doivent être boutées hors de \"chez nous\".
Dernière remarque
Apprendre le breton à 74 ans ne fera pas de moi un bugale de Bretagne ,mon premier souffle à été fait sur le bord de la laïta( j\'y ai respiré le goémon,l\'odeur de mer et des fleurs de printemps et des lessives faites au lavoir,au chant des pinsons et autres mésanges),c\'était l\'âme de la Bretagne et non de Paris!,c\'était la drôle de guerre, nous sommes encore dans tous ses relents intellectuels.
La Bretagne est en nous ,c\'est la force de notre devenir!
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Michel Treguer Le Mercredi 24 avril 2013 10:19
En réponse amicale au commentateur ci-dessus qui s'exprime en "je" tout en signant "site bretagne.unie.free.fr".
Ma référence au peuple juif ne vise pas à proposer une analogie mais plutôt une différence. Elle me sert à montrer l'importance de la culture puisque on peut même alors survivre trois mille ans sans territoire.
Bien sûr, les Bretons ont un territoire. Mais il ne suffit pas de le préserver (de le reconstituer) et de s'y cantonner. Il faut qu'y vive une culture, certes populaire mais également savante.
D'autre part, je ne limite évidemment pas cette culture à sa partie bretonnante. Voyez mon hommage à Chateaubriand dont j'ai même placé un portrait en tête de l'article ! Le rêve d'une Bretagne entièrement "bretonnisée" a été celle de Gwalarn, mais précisément, sur ce plan-là, ils se sont trompés. Je le disais déjà dans ma postface à Un Breton redécouvrant la Bretagne.
Bien à vous
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Even Corriou Le Mercredi 24 avril 2013 11:18
Tout le monde sait que Nantes et Jules Verne, c'est breton.
Au passage, a de multiples reprises Jules Verne revendiqua sa bretonnitude : "nous, les bretons sommes un peuple de clan".
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ex site bretagne.unie.free.fr Le Mercredi 24 avril 2013 13:40
Bonjour M.Treguer
A chaque fois que nous "devisons" sur le net vous me faites le reproche d'être ici "incognito".
Pourtant mon pseudo vaut bien les "Ar vran" ou "maxime B" ou "ar bleiz" ou que sais je. ?
Si le débat est "intervenez en vos noms propres" , on pourrait en parler .
Je considere qu'Internet est une mémoire ineffaçable de tout ce qui peut se dire même 20 ans apres .
j'ai retrouvé des écrits à moi signé de mon nom cette fois ci de 1990 !
N'étant pas retraité, je considere que je n'ai pas à mexposer de façon publique. c'est mon choix.
revenons au débat :
être juif ce n'est pas une culture , c'est appartenir à un peuple, beaucoup de juifs sont athés mais ne renie pas l'appartenance au peuple juif : Gainsbourg par exemple !
les exemples sont légions.
prendre l'exemple du peuple juif est impossible, c'est un peuple unique en quelquesorte.
Les Bretons n'ont pas une foi qui transcende un métissage, ni une langue de liturgie donc acte.
être breton est forcement lié au territoire directement ou indirectement...
Sinon le texte " Un Breton redécouvrant la Bretagne." j'aurai du acheter votre vesrion en français car j'ai essayé de lire la version en breton et je l'ai trouvé peu intéressante , c'est assez daté ou alors je n'ai rien compris !
A mon avis M.Treguer le gros probleme d"etre breton", c'est qu'il n'y a pas la langue de reference, bref le bilinguisme d'origine est un handicap.
mais on n'efface pas son histoire.
être basque , c'est parler basque ou être origine du pays basque qui est un territoire recouvrant l'aire de parler de la langue basque.
idem pour la Corse, catalogne du nord, flandres , alsace.
La Bretagne ne releve pas de ce type d'appartenance , c'est un Etat qui a échoué et qui a perduré dans les esprits par la force de la culture bretonnante.
Si la Bretagne en 1956 avait comporté seulement la basse bretagne , les Bretons seraient plus soudés.
plus forts pour defendre la langue par exemple.
Quand on voit qu'à Romagné, bretagne pure romane, on fait du bilinguisme breton /français plus qu'à Batz sur mer (quia perdu le breton au 20eme siecle)
il y a de quoi s'interroger.
bien sur tout ceci ne sont que des questionnements et je pense que c'est assez insoluble car le sentiment breton existe aussi en haute-bretagne.
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Loic Le sellin Le Mercredi 24 avril 2013 14:02
@ Eugene
Comme la comprehension ne se fait qu\'au travers des rencontres le long du chemin, ce n\'est toujours que recemment que j\'ai pris conscience d\'une profonde subtilite. Les \"Bretons\" ne sont pas socialistes. Pas dans le sens literaire de la chose. Ils sont lies, soudes, vivants a l\'interieur de leurs communautes. De la a dire qu\'ils sont fermes \'a l\'etranger, pas du tout! Alors comment vivre pleinement son communautarisme ouvert, a fort independantisme personnel ? Pas evident.. Surtout dans une sructure etatique pyramidale ET paternaliste. Ca ne peut pas faire de bon socialistes: les Instances dirigeantes jugent ce qui est bon pour le Peuple. Tout faux pour l\'individualisme atavique. On ne peut pas avoir de bons Bretons de droite non plus : le (neo) liberalisme meprise fondamentalement la redistribution aux communautes. Et la communaute... Nouvelleimpasse. Reste quoi ? L\'extreme centre!? Je blague. Bref, mettre du monde aux affaires ne reflete pas ce que je pense etre important pour \"la Bretagne\". Faire decouvrir qui nous sommes, qui nous etions, dans quelle societe nous vivons serait amplement suffisant pour empecher cette Bretagne de mourir. Les commercants chinois progressent tres vite et ce n\'est pas avec une signaletique bilingue le long des routes que leur marche ralentira. Bien sur que c\'est symbolique. Bien sur que c\'est important. Mieux, ca permet aussi d\'apprendre la langue par impregnation. Sans compter que ca permet de memoriser la topographie, l\'histoire et de se souvenir encore plus facilement du chemin a prendre pour arriver chez les amis. Bref, la vie des Bretons ne s\'ecrit pas qu\'a Paris, allez voir comment et ou l\'on celebre la Saint Yves! Et pour finir il me semble que la drole de guerre n\'est qu\'une autre pierre le long d\'un chemin commence chez les Grecs (et peut etre bien avant), en passant par les Romains etc... etc ... etc... Les Celtes ne sont plus tels qu\'ils ont ete. Mais leurs racines sont vivantes et c\'est d\'elles qu\'il faut prendre soin au jour le jour. La Bretagne en est un rameau qu\'il me ferait douleur de voir reduit a bonsai.
A kalon
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Mathieu Ligure Le Mercredi 24 avril 2013 16:37
"Ce n'est point pour se flageller seulement les égarements de cette période sont bel et bien à l'origine de la situation marginale du mouvement breton aujourd'hui les basques les corses les écossais n'ont pas eu à porter ce douloureux héritage"
C'est totalement faux. La marginalité politique des partis bretons est une constante depuis plus d'un siècle. Personne ne se rappelle de la dernière guerre sauf quelques personnes de sensibilité communiste. Quant à l'exception bretonne en la matière, archi-faux encore : le mouvement corse était pro-fasciste, comme la Flandre était engagée aux côtés du Reich et dans des termes bien plus massifs que les nationalistes bretons (près de 20 000 volontaires de la SS, c'est bien autre chose que 60 types en 1944...).
l'Emsav était fondamentalement de droite, rien à voir avec le gauchisme à la sauce UDB qui prévaut depuis 50 ans et qui coïncide avec une nullité politique flagrante.
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Yann LeBleiz Le Mercredi 24 avril 2013 17:23
@ SPERED DIEUB
Je vous entends bien, mais vivre dans la peur d'un retour d'une idéologie, à laquelle je ne suis pas convaincu que les fameux 80 étaient si adeptent et en tout cas pas plus que les finlandais ou les cosaques, ne me semble pas très sain.
Je vous l'ai dit, d'autres ont tourné la page et avance sur des sujets bien plus important pour ce début de 21ème siècle.
Parmis les "autres" sitons la France, qui a dépassé très volontairement les objectifs de déportation, et dont pas un seul français ne s'estime devoir faire preuve de mémoire pour ce fait!
A coté des champions de la collaboration et de la propagation de ces idées, la Bretagne fait vraiment figure de "petit joueur des cours de récréation"!
Et en tant que "petit joueur" être le seul pays d'Europe à avoir ce sujet qui revient sans cesse dans une conversation sur l'identité bretonne, il y a de quoi passer pour de vrais perturbés!
Par contre, évoquer Pierre Landais De la Chalotais ou d'autres références, pas de problème, la Bretagne est riche de ses défenseurs!
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Ar Vran Le Jeudi 25 avril 2013 14:58
Très bien tout ça, mais j\'ai un peu l\'impression que l\'on tourne en rond. La question n\'est pas de trouver quelques justifications ou de chercher des explications dans l\'histoire mouvementée de l\'emsav et de la Bretagne, mais d\'aller de l\'avant. Et cela pourquoi ? Parce que tout simplement la Bretagne n\'est pas la France et cela est encore plus vrai d\'un point de vue historique ou même culture.
Le temps de la justification est fini, nous sommes maintenant au temps de l\'action. La supercherie jacobine française doit être non seulement dénoncée mais également combattue, et cela malgré nos \"faibles\" moyens...
Comment ? Commençons par exemple par rechercher toutes les caractéristiques qui faisait de la Bretagne il n\'y pas si longtemps \"une province réputée étrangère\" et les remettre au goût du jour.
La langue bretonne, certes mais également le dialecte d\'oïl specifique de la Bretagne, appelé localement Gallo.
Les loisirs et les jeux specifiquement bretons, comme le Gouren, la galoche, le palais...
L\'imaginaire breton, avec tous ses contes et ses légendes et ses rois.
La musique et les chants si spécifiques
Certains plats culinaires, les façons de s\'habiller
La façon de se comporter ou de se saluer, etc....
Bref dans la vie de tous les jours, il reste suffisamment de différences et de specificités bretonnes pour mettre en avant la singularité bretonne,
Je ne parle même pas del\'economie!!!
Pour cela il nous faut des bretons qui n\'aient plus peur d\'afficher d\'abord leur qualité de breton avant tout autre considération. Il nous,des associations qui clament haut et fort la défense des interêts bretons dans leurs domaines d\'expertise et les developpent.
Pour cela il ne faut plus avoir peur de denoncer les bretons pleutres qui soit-disant ont été élus pour nous representer. Honte à eux !
Pour cela, il ne faut pas avoir peur de dénoncer chez nous les Bretons qui se comportent en idiots heureux qui ne connaissent de la Bretagne que la region croupion et par consequent continuer de denoncer les medias complaisants...
Le temps de l\'action est donc venu, si on ne veut pas que la destinée de la Bretagne soit de devenir un élement fondu dans une entité française administrative sans saveur, le Grand Ouest.
La bretagne merite mieux que cela.
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Yann LeBleiz Le Jeudi 25 avril 2013 19:24
@ Ar Van
"Je ne parle même pas de l'economie!!! "
D'accord avec votre texte, mais ne pas parler du projet économique des bretons pour la Bretagne et pour l'avenir de leurs enfants, c'est une erreur majeur!
La Bretagne était riche et prospère, la Bretagne doit revenir riche et prospère!
Et que ceux que les mots "riche" et "prospère" choquent, quand ils pensent à leurs enfants... Ceux-là n'ont qu'à aller vivre en France!
Car en France, il n'y a pas de freins pour construire un avenir ANPEiste aux générations à venir!
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eugène Le Tollec Le Jeudi 25 avril 2013 20:01
Loic Le sellin
Voici ce que j'écris à un ami au sujet du marasme actuel
(Exact,mais cette parodie nous amène dans l'état de la gouvernance actuelle ,cet AM ,nous discutions avec un ami de quelque quarante ans
Nous sommes dans le summum des relents hérités de la révolution,relents des concepts ,relents des valeurs,tout est bafoué , foulé aux pieds même les fondamentaux de l'humanité ( c'est le point le plus grave).
Ce que l'on nous présente n'a rien à voir avec l'évolution de l'homme .
Je dis et répète :
l'anormalité ne peut pas être érigée en normalité,les déviances des hommes doivent restées dans le domaine des déviances,la régression n'est pas progression des "pas d'humanité".
L'homme doit sortir de sa fange et non y rester.
En conclusion ,je vomis tous ces élites que nous mettons au pouvoir.
Que sont ces députés ?ces sénateurs?
et en Bretagne ... tous ces gens "donneurs de leçons")
En disant donneurs de leçons ,je pense à tous les "faiseurs de sociétés" parisiens
Et pour la Bretagne ,notre seule démarche est de retrouver nos fondamentaux.
Que ce soit en France ou en Bretagne ,nos instances dirigeantes ne savent plus ce qui est bon pour le peuple.
Loïc vous parlez de communautarisme
soit ,le breton de part son exception intellectuelle devient de plus en plus comunautaire il doit donc se donner un autre credo que celui distillé par les instances parisiennes ou quelques relents révolutionnaires .
Nous sommes au centre de nos destins,alors forgons en l'avenir!
La dessus toute une saine pensée est d'accord.
exemple d'une remarque fondamentale
Le symbôle du drapeau actuel n'est pas l'image de la Bretagne (elle n'est pas née en 1922),le GAD représente pour moi le plus bel acte de soumission des bretons à la France.
Le Kroas Du est la seule vérité de la Bretagne,en y rajoutant un quartier herminé ,on est vraiment dans un devenir.
Loïc ne ne pouvons pas mourir car l'âme d'un peuple ne meurt pas,la notre a traversé les millénaires et brille encore au fond des yeux des vrais croyants, cette flamme, certains la réchauffent toujours dans les puissants dégats extérieurs.
La lampe est éternelle!elle vacille mais ne meurt pas.
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Michel Treguer Le Jeudi 25 avril 2013 22:24
Bon, on arrête là ? Merci à tous les commentateurs.
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Michel Treguer Le Vendredi 26 avril 2013 18:13
Après la clôture des commentaires annoncée ci-dessus, j’ai reçu un long texte de Marc Patay Lejean, distribuant de bons et de mauvais points à une bonne cinquantaine d’auteurs bretons ou français. Je suis d’accord ou pas avec lui selon les cas. Surtout, le choix de cette sélection lui appartient. Je lui suggère de réécrire son texte (pour qu’il ne soit pas seulement une suite au mien) et de le publier sur ABP dans une rubrique séparée sous son seul nom.
Je profite cependant de ce dernier billet pour dire mon regret d’avoir oublié de saluer Tanguy Malmanche dans mes lignes lapidaires sur le théâtre breton. Acte manqué d’autant plus curieux que j’ai consacré à ce grand dramaturge un film de 30’ diffusé sur France 3, tant en breton qu’en français, il y quelques années. Il est vrai que mon article portait davantage sur les siècles antérieurs, mais tout de même… mea maxima culpa !
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