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- Chronique -
Néonicotinoïdes : les députés qui ont voté la dérogation et les questions qui restent posées

La dérogation à l’interdiction de 2018 ré-autorise jusqu'en 2023 l'usage des insecticides néonicotinoïdes pour les cultures de la betterave sucrière, menacées par le virus de la jaunisse.

Philippe Argouarch pour ABP le 7/10/20 16:49
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La betterave sucrière

Si l’usage des néonicotinoïdes est interdit en France depuis 2018, une dérogation pour l’industrie betteravière a été votée la nuit du 5 au 6 octobre par l’Assemblée Nationale.

Le projet de loi ré-autorise jusqu'en 2023 l'usage des insecticides néonicotinoïdes pour les seules cultures de la betterave sucrière, menacées par le virus de la jaunisse. Ce virus, transmis par des pucerons, entraîne de fortes baisses de rendements, qui menacent la filière, en concurrence en particulier avec le sucre brésilien.

Les néonicotinoïdes sont une classe d'insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes et en particulier des abeilles. Ces produits phytosanitaires sont (étaient en France) utilisées principalement en agriculture pour la protection des plantes et des graines comme celles des betteraves qui sont enrobées de cet insecticide avant les semences.

Cette dérogation s’applique t-elle à la culture de la betterave fourragère très répandue en Bretagne pour nourrir le bétail ? Non : " Les dérogations mentionnées au deuxième alinéa du II de l’article L253‑8 ne peuvent être accordées que pour l’emploi de semences de betteraves sucrières", précise la loi.  

Des questions restent posées

La question que tout le monde se pose est : pourquoi la Communauté européenne (et la France) ne bloque t-elle pas les importations de produits agricoles qui ne respectent pas les interdictions qu’elle-même impose aux agriculteurs européens ?

L’autre question qui reste posée est : pourquoi ne pas interdire à l’industrie alimentaire l’ajout en quantité hallucinante de sucre blanc dans presque toutes les fabrications de produits alimentaires ? On sait que le sucre n’a aucune valeur nutritionnelle et que son apport en calories est tout à fait néfaste pour la santé si ces calories ne sont pas brûlées dans la journée. Si l’industrie sucrière française est condamnée, autant commencer à réduire cette consommation. En fin de compte, le sucre raffiné n’existe en Europe que depuis le Moyen-âge quand les Croisés l’ont rapporté de Palestine. Avant cela, il a existé en Egypte et aux Indes mais les humanidés s’en sont passé pendant un million d’années. Nos ancêtres, même encore dans les arbres, mangeaient du miel. Une solution : reconvertir la production sucrière en production fourragère ou toute autre production. Et qu’en est-il de la production d’éthanol avec les betteraves sucrières ? Les producteurs de bio-éthanol sont-ils derrière cette loi ?

Le vote

Les débats ont été vifs à l’Assemblée, mais on notera la déclaration de Thierry Benoît, le député UDI d’Ille-et-Vilaine " Faut-il rappeler les 30 % de mortalité d’abeilles en France chaque année ? Faut-il rappeler que la production française de miel a été divisée par deux en 25 ans ? Faut-il rappeler que 80 % des insectes volants ont diminué en 25 ans ? Faut-il rappeler que 30 % de la population d’oiseaux a baissé en quinze ans ? "

La liste des députés bretons (principalement LREM) qui ont voté pour la dérogation :

Finistère: Graziella Melchior, Didier Le Gag, Liliana Tanguy, Annaig Le Meur.

Morbihan : Jean-Michel Jacques, Hervé Pellois, Gwendal Rouillard

Loire-Atlantique : Sophie Errante, Audrey Dufeu, Luc Geismar, Valérie Oppelt, Aude Amadou.

Ille-et-Vilaine : Florian Bachelier, Laurence Maillart-Méhaignerie, Christine Cloarec-Le Nabour

Côtes d’Armor : Bruno Joncour, Hervé Berville, Eric Bothorel.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 3 commentaires
  Emilie Le Berre
  le Jeudi 8 octobre 2020 20:39
Demat les Amishs,
Bien venue dans la start up nation.
Comme l'a dit un chirurgien à un autre de ses collègues qui s'inquiètait de l'alimentation ." laisses les bouffer n'inmporte quoi, on se fait des c....... en or."
La betterave je la mange crue rapée comme les carottes ou alors en jus fraichement préssé. Exellent pour le sang.
Quand au sucre. Il y a deux siècles, on ne trouvait sur le maché que du sucre de canne importé des Tropiques, donc cher. Sa technique de préparation est simple : la canne à sucre est fragmentée et macérée. Le jus obtenu est évaporé jusqu'à cristallisation. Ce sucre n'est que peu raffiné et garde une couleur brune. Au moment des guerres napoléoniennes et du blocus continental, le sucre de canne ne parvint plus en Europe. Napoléon encouragea grandement la production de sucre que les chimistes allemands avaient extrait de la betterave. Cependant, en employant le même procédé d'extraction que pour la canne à sucre , le produit obtenu était d'un goût désagréable. Il fallut le purifier jusqu'à obtention du beau sucre blanc que nous connaissons. Mais, lors de ces purifications successives, toutes les substances minérales, toutes les vitamines qui accompagnent le sucre et en permettent l'emploi par la plante, en particulier le facteur d'utilisation du glucose à base de chrome furent éliminées. On obtint une substance chimiquement pure, donc morte, d'un goût certes agréable, mais uniquement porteuse de ce qu'on nomme aujourd'hui de calories vides. Idem pour le pain blanc.
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  P. Argouarch
  le Samedi 10 octobre 2020 09:12
@Emilie : Je vous l’avez déjà demandé il me semble. Merci de me contatcter. redac at abp.bzh
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  le webmaster
  le Lundi 12 octobre 2020 10:02
@Emilie : Sous pseudo ?
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