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Et aujourd'hui ? Peut-on parler de renouveau avec Nolwenn Leroy et les Bretonnismes d'Hervé Lossec ?
"Relegoù ar brezhoneg" (les reliques de la langue bretonne), répond Jef Philippe récemment. Et si c'était plus profond, plus organisé, plus pensé ? Comme les Basques qui se disent nationalistes sans peur d'être taxés de "terroristes" (le nationalisme français, lui, n'est jamais critiqué alors qu'il s'étale tous les jours dans les médias...), les Bretons essaieront-ils un jour le terme de "réappropriation" ?
Terme emprunté là encore au vocabulaire politique (anarchiste, classe ouvrière), il est aussi la façon la plus simple de dire : "tes grands-parents parlaient breton, tu parles français, tes enfants parlent français. Acceptes-tu cet état de fait, ou désires-tu te réapproprier ce qui t'appartient, ce qui fait la richesse culturelle de ces lieux où te mènent tes pieds dans ce pays, ses noms indéchiffrables désormais pour toi, ses chants, sa création culturelle" ?
Réappropriation ou "récupération", comme si l'on allait récupérer quelque chose qui avait été volé, sans jamais parler de vol, par une civilisation tellement supérieure, tellement plus intelligente,...
Être l'acteur de la réappropriation culturelle, c'est favoriser les moments d'échange, la (re)découverte d'une culture musicale, littéraire, ... et l'apprentissage sérieux de la langue dans des lieux monolingues, une rigueur bienveillante (est-ce possible ?) pour que le niveau de langue (écrite, parlée, enseignée ...) s'élève. Mission impossible ? Tout dépend de la volonté des utilisateurs du mot "réappropriation".
Pour en savoir plus : Clés pour la récupération linguistique et identitaire, Garabide (texte complet dans la pièce jointe, Creative Commons)