Le quotidien Le Monde vient de rendre publiques les conclusions du pré-rapport de la Cour des comptes consacré à l'éducation en France.
Qu'y lit-on ? " Le système scolaire français se caractérise par l'importance et la persistance des inégalités, au rebours de l'objectif d'égalité des chances fixé par le code de l'éducation ". " Qu'il s'agisse de l'affectation d'enseignants expérimentés ou des taux d'encadrement, l'État favorise les écoles, collèges et lycées déjà les mieux dotés et accorde moins de moyens à ceux qui sont les plus défavorisés et réussissent moins bien. Dans la plus grande opacité, cette discrimination s'est aggravée ces dernières années, et elle n'est pas corrigée par les contributions des collectivités locales. Elle réduit à néant l'effort supposé des zones d'éducation prioritaires, censées donner plus à ceux qui ont moins ".
Ces conclusions sont renforcées par celles de trois autres rapports récents, de l'OCDE, du Conseil économique, environnemental et social et du Haut Conseil de l'éducation. Parmi les indicateurs soulignés :
- la baisse inquiétante du taux de scolarisation : chaque année, dans l'indifférence générale, 150.000 jeunes sortent du système scolaire sans aucune qualification ;
- le pourcentage du PIB consacré à l'éducation en France, à la traîne par rapport aux autres pays de l'OCDE, en particulier pour l'enseignement primaire où se créent souvent des retards irrémédiables ;
- les salaires des enseignants, inférieurs à ceux de la moyenne des pays de l'OCDE ;
- les compétences des élèves de 15 ans, en baisse par rapport à celles de nos voisins européens.
Le système scolaire français, loin de corriger les inégalités liées à l'origine sociale et/ou géographique, les aggrave. Dans une République qui se revendique égalitaire et fraternelle, il est intolérable de constater que l'État consacre 35 à 50 % de crédits de plus à un collégien ou un lycéen de Paris qu'à un collégien ou un lycéen en région ou en banlieue parisienne : 6.800 euros par lycéen dans l'académie de Rennes, 6.320 euros dans l'académie de Créteil, 9.300 euros dans l'académie de Paris…
Il n'y a pas de projet de société digne de ce nom sans projet éducatif. Il est urgent d' ouvrir le chantier de l'éducation. L'État doit garantir à tous, à commencer par les plus défavorisés, des chances de promotion égales. La décentralisation, qui a apporté la preuve de son efficacité dans l'amélioration des services rendus aux populations, doit y contribuer.
Rapport de l'OCDE "Regards sur l'éducation 2011" (533 p.) - Télécharger le rapport : (voir le site) ,3746,fr_2649_39263238_48645475_1_1_1_1,00.html
Article du Monde : (voir le site)
Mona Bras, porte-parole de l'Union Démocratique Bretonne
Sur le site web de l'UDB : (voir le site)